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Bayern, Hoppocalypse now

Par Douglas de Graaf
Bayern, Hoppocalypse now

Ce samedi après-midi, alors que le Bayern était en train de dépouiller Hoffenheim à l’extérieur (0-6), une poignée d'ultras du club a trouvé le moyen de tout gâcher en déployant une banderole insultante envers le président du TSG 1899. Un acte de provocation qui a donné lieu à des scènes surréalistes, même si tout est bien qui finit bien.

Mais qu’est-ce qui leur est passé par la tête ? Sans avoir besoin de forcer le trait, tout roule comme sur des roulettes pour le Bayern en ce moment. Une joie de vivre et une identité retrouvées depuis l’arrivée d’Hansi Flick au poste d’entraîneur, une place de leader de Bundesliga, une invincibilité en C1 confortée par une dérouillée infligée à Chelsea (0-3) mardi dernier, une série en cours de douze victoires en treize matchs… Un cadre quasi idyllique beaucoup plus adapté à une saison spéciale pour le club bavarois, qui fêtera ses 120 ans d’existence le 8 mars prochain. Mais quelques ultras du club ont décidé de marquer le coup à leur façon, ce samedi… et de la pire des manières. Comment ? En déployant une banderole insultant grossièrement le président du TSG 1899 Hoffenheim, alors que le score était de 6-0 en faveur des Roten. Le sens de l’à-propos.

Comment calmer des imbéciles ?

« Dietmar Hopp est un fils de pute. » Tel était le message on ne peut plus explicite affiché sur une des trois banderoles déployées par un groupe d’ultras du club, aux alentours de la 78e minute de jeu. Un épisode honteux, auquel joueurs et staff du Bayern ont immédiatement réagi. Hors de lui, Hansi Flick est arrivé l’un des premiers sur les « lieux du crime » (devant la tribune des ultras) en houspillant ces fans et en leur demandant de retirer la banderole. L’entraîneur des Roten a rapidement été rejoint par plusieurs joueurs (David Alaba et Serge Gnabry, notamment) alors que, dans le même temps, le président du conseil d’administration Karl-Heinz Rummenigge venait se poster aux côtés de Dietmar Hopp pour lui manifester son soutien.

Dans l’entrefaite, l’arbitre de la rencontre actionnait le protocole racisme pour interrompre le match. De quoi calmer les ardeurs de ces récalcitrants ? Au contraire : après un semblant de retrait de la banderole, les voilà qui l’ont brandie de nouveau. Exprimer son désaccord avec la façon dont un milliardaire prend ses distances avec la tradition du football allemand et sa fameuse règle du 50+1, pourquoi pas, mais il y avait évidemment façon moins odieuse de le faire… Il a alors fallu que Karl-Heinz Rummenige et Oliver Kahn (qui succédera au premier cité en 2022) descendent eux-mêmes sur la pelouse, rejoints par le directeur sportif bavarois Hasan Salihamidžić, l’entraîneur adjoint Hermann Garland et l’ensemble des joueurs. Mais rien n’y a fait, et les 22 acteurs ont été obligés de retourner aux vestiaires pour provoquer une réaction définitive.

Gros cœur pour la réaction des joueurs

Les supporters de la honte enfin évacués, le jeu a pu reprendre. Mais au lieu de continuer à se livrer une bataille déjà largement à l’avantage du Bayern, les joueurs ont décidé de faire passer leur propre message : continuer la partie pour refuser de se soumettre aux diktats d’une pincée d’ultras, oui, mais faire comme si de rien n’était, hors de question. Les douze minutes restantes ont ainsi été consacrées à une passe à dix en toute décontraction entre joueurs du Bayern et d’Hoffenheim confondus. Une fois la fin du match sifflée par l’arbitre Christian Dingert, joueurs et dirigeants sont restés de longues minutes sur la pelouse pour un concert d’applaudissements en communion avec le public.

En attendant la suite et les inévitables débats qui découleront du déroulement des événements, une question : le corps arbitral a-t-il eu raison d’utiliser le protocole racisme, pour interrompre la rencontre ? Fallait-il vraiment reprendre le jeu, plutôt que de suspendre et annuler le match en guise de sanction ? N’y a-t-il pas deux poids deux mesures, avec la manière dont des faits racistes (le précédent Moussa Marega comme dernier cas en date) sont gérés ? Pour l’heure, seule une image reste en tête : celle des 22 joueurs, membres du staff et dirigeants main dans la main sur la pelouse. Pour faire triompher le football, le vrai.

Par Douglas de Graaf

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