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Le PSG, avec tout le respect de l’Europe

Par Enzo Leanni
5 minutes

À quelques heures d’un éventuel quintuplé, le PSG a l’occasion de terminer la saison 2024-2025 en entrant un peu plus dans l’histoire. Plus que les titres, et même en cas de défaite, il faudra avant tout retenir le changement de vision de l’ensemble du football européen à l’égard de ce club. Après des années de quolibets, voici venue l’ère du respect.

Le PSG, avec tout le respect de l’Europe

Et si le 13 juillet se transformait en fête nationale ? Dans de nombreuses villes de France, le feu d’artifice sera tiré dès dimanche soir et s’il faudra logiquement attendre le 14 pour voir s’illuminer le ciel au-dessus de la tour Eiffel, quelques pétards pourraient s’envoler la veille en cas de victoire du PSG contre Chelsea en finale du Mondial des clubs, à Paris comme ailleurs. Six semaines plus tôt, les habitants de Reims, Saint-Étienne ou Montpellier avaient en effet fêté le sacre des coéquipiers d’Ousmane Dembélé en Ligue des champions.

Moqué durant de longues années, le club de la capitale a ensuite été critiqué – au mieux, et détesté parfois – par le reste du pays après l’arrivée de Qatar Sports Investments. Voilà qu’il arrive enfin à conquérir la France entière (Marseille résiste encore à l’envahisseur, paraît-il). Les jeunes n’avaient pas attendu le jeu léché pour acheter en masse les maillots de Zlatan Ibrahimović, Neymar ou Kylian Mbappé, mais les derniers mois ont fini de convaincre les sceptiques qui ne voyaient qu’un assemblage d’individualités incapables de gagner ensemble.

Au sommet de leur art

Il n’a effectivement fallu que quelques semaines à Luis Enrique pour faire entrer le Paris Saint-Germain dans la cour des clubs respectés. En novembre dernier, après une défaite sur la pelouse du Bayern Munich (1-0) lors de la cinquième journée de Ligue des champions, il était de bon ton de s’amuser de la situation du 25e du classement. La suite, on la connaît : plus aucun mastodonte européen n’a résisté au PSG, puisque Manchester City, Liverpool, Arsenal et l’Inter Milan ont été écartés de la route vers la coupe aux grandes oreilles, tandis que l’Atlético de Madrid, le Bayern et le Real se sont fait rouler dessus durant cette Coupe du monde. Les lettres de noblesse ne s’inscrivent jamais plus durablement que lors de ces soirées mythiques. Quand on leur évoquera la Remontada, les supporters parisiens pourront rétorquer la victoire aux tirs au but à Anfield, quand on se moquera de leur défaite en finale de Ligue des champions 2020, ils pourront logiquement se vanter d’avoir claqué une manita à l’Inter cinq ans plus tard.

Ce PSG-là rappelle les grandes machines collectives des dernières années. Organisation, rythme, intensité… Paris a tout.

La Gazzetta dello Sport

L’année 2025 parfaite a forcé l’ensemble du Vieux Continent à reconnaître la supériorité parisienne. Après la leçon infligée au Real Madrid (4-0), les journaux espagnols El País et Marca ont évoqué « une véritable machine à football parfaite », tandis que la Gazzetta dello Sport a salué les progrès de l’équipe actuelle : « Ce PSG-là rappelle les grandes machines collectives des dernières années. Organisation, rythme, intensité… Paris a tout. Et pour une fois, ce n’est pas l’individualité qui fait la une, mais le collectif. » Car au-delà des résultats, la formation de Luis Enrique séduit par son jeu et impressionne par l’évolution par rapport aux entraîneurs précédents. L’ancien coach du Barça a lui aussi gagné le respect de l’Hexagone durant la saison. D’abord étiqueté comme un coach dogmatique capable de mourir avec ses idées, conspué pour ses sorties médiatiques suintant l’égo mal placé, il a finalement prouvé qu’on pouvait largement vivre sans se renier. Ses relances depuis les pieds de Gianluigi Donnarumma, ses triangles entre esthètes du milieu et son replacement d’Ousmane Dembélé dans l’axe de l’attaque ont permis de mettre l’Europe à ses pieds tout en la charmant.

Et tout ça sans Mbappé

À l’instar de Pep Guardiola à Manchester City, il a permis de faire comprendre qu’on pouvait être à la fois une machine à pétrodollars et une superbe équipe de foot. Pour cela, le PSG est devenu un véritable collectif, laissant notamment de côté son goût trop prononcé pour les noms clinquants. Le départ de Kylian Mbappé était-il la dernière étape avant de toucher les sommets ? Ces victoires sans lui, à la force de l’union, semblent encore plus louables. La demi-finale de la Coupe du monde des clubs entre le Paris Saint-Germain de Luis Enrique et le Real Madrid de l’attaquant français avait tout du psychodrame qui a tant fait souffrir les supporters parisiens depuis une dizaine d’années, mais ce club est définitivement passé à autre chose.

Luis Enrique, guide du PSG.
Luis Enrique, guide du PSG.

La saison 2022-2023 lors de laquelle Manchester City avait, grâce à l’ajout d’Erling Haaland dans leur onze déjà bien huilé, martyrisé le Real Madrid, Arsenal, le Bayern ou Liverpool ressemble d’ailleurs à celle du PSG actuel puisque les trous d’air dus à l’apprentissage de la méthode globale n’ont pas fait douter les chefs d’orchestre et n’ont pas empêché l’avalanche de trophées. Même si on ne retient pas que les vainqueurs et certaines équipes n’ont pas eu besoin de résultat pour entrer dans l’histoire, mais un éventuel quadruplé (Ligue 1, Coupe de France, Ligue des champions et Coupe du monde des clubs) ferait entrer le PSG dans un cercle très fermé. Ce n’est pas le Real Madrid, club qui ne jure que par les succès, qui dira le contraire.

Pas de Luis Enrique et seulement trois joueurs à l’entraînement du PSG

Par Enzo Leanni

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