- Ligue 1
- J10
- Paris FC-Lyon (3-3)
Paulo Fonseca, coaching(s) perdant(s)
Alors qu’ils menaient de trois buts face au Paris FC, les Lyonnais ont laissé filer une victoire qui leur tendait pourtant les bras dans la capitale ce mercredi. La dernière demi-heure, catastrophique, porte le sceau des choix tactiques de Paulo Fonseca, (encore) victime de sa frilosité.
Certains matchs nuls ont davantage le goût d’une défaite, et nul doute que celui décroché par l’Olympique lyonnais – le premier cette saison – ce mercredi sur la pelouse du Paris FC (3-3) fait partie de ceux-là. Il n’y avait qu’à voir, à l’issue du partage des points, le contraste saisissant entre la joie des locaux, célébrés par un stade Jean-Bouin en fusion, et les mines déconfites des visiteurs regagnant le vestiaire tête basse, conscients d’avoir laissé échapper deux points qu’on leur pensait pourtant promis à l’heure de jeu. Si les supporters lyonnais ne manqueront pas de regretter le coup de sang d’Abner Vinícius sur Ilan Kebbal (61e), avec une exclusion directe qui marque assurément le début des ennuis de l’OL dans cette partie, ce sont avant tout les choix incompréhensibles de Paulo Fonseca dans la dernière demi-heure qui interrogent.
Panique à bord
Il faut bien dire que la stratégie du coach portugais, toujours suspendu de banc de touche et posté en tribunes, a de quoi étonner au vu d’un scénario pourtant longtemps favorable à son équipe. Si la réduction du score d’Adama Camara (65e) quelques minutes après l’expulsion d’Abner avait de quoi relancer un soupçon d’orgueil parisien, le carton rouge adressé à Thibault De Smet une poignée de secondes plus tard (67e) semblait plutôt sonner le glas des espoirs locaux. Pourtant, malgré deux buts d’avance face au promu et une égalité numérique retrouvée, ce moment fut aussi celui choisi par Paulo Fonseca pour réorganiser (désorganiser ?) son équipe, préférant sortir ses manieurs de ballon afin de mieux bétonner derrière.

Si la sortie du maître à jouer Corentin Tolisso pour Tanner Tessmann avait déjà de quoi faire tiquer, les remplacements successifs des offensifs Adam Karabec et Afonso Moreira – pourtant très en jambes et auteur d’un doublé de passes dé – au profit des défenseurs Nicolas Tagliafico et Hans Hateboer ne trompaient personne : l’OL passait alors à 5 défenseurs, l’un des prétendants au podium en fin de saison se condamnant ainsi à reculer, laisser le ballon au PFC et serrer les fesses. Certes, la réduction de l’écart par la patte gauche de Kebbal est lumineuse, et l’égalisation de Vincent Marchetti chanceuse. Mais il semble toutefois indéniable que par ses choix tactiques, c’est bien Fonseca qui aura insufflé un vrai sentiment de peur à ses ouailles, préférant sécuriser un résultat plutôt que continuer à jouer au ballon – ce que l’OL faisait d’ailleurs très bien jusqu’alors.
Comme un air de déjà-vu
Ce n’est ni le premier, ni le dernier coup tactique manqué par un coach. Habib Beye peut en témoigner, lui dont les choix défensifs n’auront pas davantage permis à ses Rennais, à plusieurs centaines de kilomètres de là, de résister jusqu’au bout aux assauts toulousains (2-2), alors qu’il avait déjà connu pareilles mésaventures à Nantes, par exemple (là aussi avec un certain Hateboer, tiens, tiens). Le vrai problème avec Fonseca, c’est que cette tendance à céder à la panique au moindre fait de jeu contraire semble se répéter. Fortement critiqué la saison dernière pour sa gestion d’équipe dans les moments chauds, comme lors du derby perdu face aux Verts ou lors de l’élimination européenne face à Manchester United (où les Rhodaniens comptaient là encore une avance de deux buts), Fonseca a déjà dû répondre de ses choix douteux cette saison après Rennes notamment, où les Gones avaient laissé filer un match qu’ils maîtrisaient jusqu’à l’expulsion de Tyler Morton.
Loin d’être toute nouvelle, cette tendance à la frilosité du technicien lusitanien ne sera pas sans rappeler de mauvais souvenirs aux supporters du LOSC, dont la défaite à domicile face… à Lyon (3-4), lors de la saison 2023-2024 et à l’époque où il était l’entraîneur lillois, reste encore en travers de la gorge. Ce soir-là, très critiqué pour ses choix, Fonseca avait d’ailleurs assumé ses responsabilités, regrettant publiquement d’être passé à cinq défenseurs pour tenter de sécuriser l’avantage de son équipe. Apprendre de ses erreurs, serait-ce une utopie ?
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