- C1
- J2
- Atlético-Francfort (5-1)
Le cholismo, il a changé
Réputé pour son style défensif, l’Atlético impressionne en ce début de saison par sa force de frappe offensive. Avec un mercato ambitieux devant, Antoine Griezmann enfin retrouvé et Julián Álvarez plus létal que jamais, les Colchoneros sont-ils en train de changer radicalement de style de jeu ?

Dix buts inscrits en deux matchs et en trois jours. Non, ce n’est pas le FC Barcelone, le Bayern Munich ou le PSV Eindhoven, mais bien l’Atlético de Madrid qui a réalisé cette performance. Le tout en collant cinq pions au Real Madrid de Xabi Alonso (5-2), ce qui n’était pas arrivé aux Colchoneros depuis novembre 1950, et en étrillant Francfort, quatrième de Bundesliga (5-1). Mais comment expliquer cette nouvelle force de frappe des hommes de Diego Simeone ?
À l’attaque !
Le début de saison ne poussait pourtant pas à l’optimisme. Des premiers pas en championnat poussifs et une défaite inaugurale frustrante en Ligue des champions à Anfield ont suffi pour que les premières critiques envers Diego Simeone fusent. L’entraîneur, sur le banc de l’Atlético depuis 14 ans, a fait son temps, il ne se réinvente pas et le mercato est un échec, a-t-on pu lire dans les médias espagnols. Quelques semaines plus tard, la greffe a pris et les nouveaux éléments dans le secteur offensif du club madrilène font du bien à cette formation. Surtout Nico González, prêté par la Juventus, qui excelle en tant que meneur de jeu. Giacomo Raspadori, buteur mardi, prend tranquillement ses marques, tandis que le virevoltant Álex Baena, acheté pour 42 millions d’euros, a été décisif dès sa première minute de jeu à domicile avant d’être stoppé dans son élan par l’appendicite.
Outre ces beaux coups, l’Atlético peut encore et toujours compter sur Antoine Griezmann. D’abord muet durant les 22 derniers matchs de Liga, l’international français a continué d’écrire sa légende en inscrivant son 200e pion sous les couleurs des Colchoneros, clouant par la même occasion le bec à ses détracteurs qui auraient préféré le voir commencer sa préretraite en MLS plutôt que de le voir prolonger jusqu’en 2027. En conférence de presse, El Cholo n’a pas pu s’empêcher de glisser des mots doux à l’international français : « Je suis très reconnaissant envers Antoine, et pour tout ce qu’il a apporté à l’Atlético de Madrid. […] Et aujourd’hui, les éloges et la reconnaissance de nos supporters, je pense que c’est totalement mérité pour tout ce qu’il nous apporte et continuera d’apporter ici jusqu’à son dernier jour. Le talent n’a pas d’âge. »
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— Atlético de Madrid (@Atleti) September 30, 2025
De la fraîcheur mais pas de révolution
Dans le fond, l’Atlético reste l’Atlético. Si les tauliers Stefan Savić, Axel Witsel et César Azpilicueta ont mis les voiles, remplacés par la doublette Le Normand-Lenglet, la tactique de l’équipe reste de miser sur des contre-attaques éclair. Ce qui change, c’est la transformation de ces dernières. L’entraîneur argentin a désormais dans ses rangs un finisseur hors pair en la personne de Julián Álvarez, sur un petit nuage depuis le début de la saison. Autre nouvelle corde à l’arc de l’Atlético : les coups de casque. Les Colchoneros, dont l’une des particularités est de tenter beaucoup de centres, ont claqué trois buts de la tête sur les deux derniers matchs. L’Atlético ne change donc pas d’ADN, mais l’ajout de nouveaux éléments et la maturité de ses cadres peuvent permettre au club madrilène de redevenir une équipe redoutable. Au point de jouer le titre en Liga et de retrouver le dernier carré de la Ligue des champions ? La confrontation face à Arsenal lors de la prochaine journée de phase de ligue promet d’être un bon indicateur.
Le Bayern, l’Atlético et l’Inter en balade, Chelsea à l’arrachePar Thomas Morlec