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- OM-Newcastle (2-1)
Aubameyang, parce qu'il est (encore) jeune et bon
Grand artisan de la victoire olympienne face à Newcastle avec un doublé en quatre minutes, Pierre-Emerick Aubameyang avait déjà fait parlé son talent en championnat face à Nice avec une réalisation et deux passes décisives. À 36 ans, l'ancien d'Arsenal a su étoffer sa palette technique au fil de son aventure olympienne pour continuer de performer au plus haut niveau.
Encore un jour se lève sur la planète France, et Marseille sort doucement de ses rêves et rentre dans la danse : Pierre-Emerick Aubameyang, 36 ans, est toujours jeune et encore bon. Son départ pour Al-Qadsiah à l’intersaison 2024 avait laissé beaucoup de regrets aux supporters marseillais, son retour un an plus tard dans la cité phocéenne avait suscité beaucoup d’interrogations, notamment sur sa capacité à enchaîner les matchs du haut de ses 36 ans. Quatre mois plus tard, les doutes se sont plus qu’atténués : buteur, mais également passeur décisif, leader naturel et premier défenseur, le Gabonais est sur tous les fronts. Parfois moins adroit face au but qu’autrefois, le numéro 97 marseillais a su se réinventer pour continuer d’être l’un des joueurs marseillais les plus décisifs, comme face à Newcastle ce mardi soir avec un doublé, et homme de confiance de Roberto De Zerbi.
Au service du collectif
Après avoir bouclé la cuvée 2023-2024 avec 30 buts au compteur et les titres honorifiques de meilleur buteur de l’histoire Ligue Europa avec un total de 34 réalisations et de meilleur joueur de la saison en C3, Aubam’ n’est pas reparti sur les mêmes standards cette saison. Malgré un bilan honorable de huit buts et huit passes décisives, l’international gabonais peut parfois manquer de lucidité face aux cages comme ce fut le cas lors des défaites face à l’Atalanta (0-1), ou Lens (2-1).
C’est un joueur complet, pas seulement un buteur. Il sait délivrer des passes, jouer pour l’équipe, sans le ballon.
Cependant, l’influence d’Aubameyang cette saison dépasse largement sa capacité à empiler les buts comme l’a rappelé Roberto De Zerbi avant la rencontre face à Angers fin octobre : « Auba, je pense qu’il peut encore jouer de nombreuses années. C’est un joueur complet, pas seulement un buteur. Il sait délivrer des passes, jouer pour l’équipe, sans le ballon (…) Il a toujours le sourire et comprend la rotation, il sait qu’il ne peut pas tout jouer. C’est un transfert très important pour nous. »
97 - Pierre-Emerick Aubameyang ce soir : 🏅 2 buts 🏅 8 tirs 🏅 11 ballons touchés dans la surface adverse 🏅 4 grosses occasions 🏅 2 dribbles sur 2 réussis Omniprésence. #OMNEW pic.twitter.com/Orj5luwWBe
— OptaJean (@OptaJean) November 25, 2025
C’est surtout auprès de ses coéquipiers que « PEA » fait l’unanimité. Leader d’attaque, il n’hésite pas à se mettre au service des autres pour les faire briller, comme il l’a confié lui-même après la démonstration face à Nice (1-5), en relatant ses échanges avec Paixão après un loupé : « J’ai été très honnête avec Paixão, je ne l’ai pas appelé sur l’action. Je sais qu’il faut de la concentration quand on arrive face au gardien. Je lui ai dit que s’il décidait de frapper, il devait marquer… parce que j’étais là. Après je lui ai dit de ne pas se prendre la tête et d’avancer. » Après son nouveau tour de force face à Newcastle, Benjamin Pavard et Timothy Weah ont été dithyrambiques sur leur avant-centre. « C’est facile de jouer avec lui, on dirait un joueur de 19 ans quand il joue. Ça fait plaisir, a notamment confié l’ancien de la Juventus. C’est quelqu’un qui n’a pas d’ego et qui travaille pour l’équipe donc il mérite tout ce qui lui arrive aujourd’hui et je suis très fier de lui. »
Un style de jeu repensé pour ses qualités
L’ancien capitaine d’Arsenal savait très bien au moment de son retour en Provence qu’il aurait un rôle de doublure pour épauler Amine Gouiri et permettre à l’Algérien de souffler au moment où les matchs devraient s’enchaîner, une situation qui lui convenait parfaitement. Mais la blessure à l’épaule du Fennec a rebattu les cartes, faisant d’Aubameyang un titulaire en puissance.

Une cure de jeunesse pour le natif de Laval comme il l’a confié avant la réception d’Angers : « Il y a forcément des choses qui sont différentes à mon âge aussi. J’ai plus de facilité à m’adapter au style de jeu de De Zerbi après être passé un peu partout, notamment en Espagne ou sous Arteta à Arsenal, qui aime beaucoup le jeu comme De Zerbi. Après, quand on n’a pas 20 ans l’organisme met plus de temps à se régénérer mais en 2025, on a tout ce qu’il faut pour récupérer vite. C’est ça qui diffère de quand j’étais jeune, même si je me considère toujours jeune ».
C’est quelqu’un qui n’a pas d’ego et qui travaille pour l’équipe.
Il s’est également fait le relais sur le terrain des principes de jeu prônés par De Zerbi, à savoir la hargne à la perte du ballon, la polyvalence et la multiplication des déplacements pour permettre de libérer les espaces pour les autres offensifs olympiens. Une mue qui a attiré l’attention de Patrice Neveu, ancien sélectionneur du Gabon entre 2019 et 2023 qui s’est épanché dans une interview à La Provence sur la transformation de son ancien protégé : « Je ne l’avais jamais vu faire autant d’efforts de replacement. Je suis épaté par sa capacité à aller au pressing, c’est lui qui initie à chaque fois, il harcèle sans arrêt les défenseurs adverses. » Redevenu adroit face aux cages face à Nice, puis Newcastle, l’OM devra beaucoup à son numéro 97 si le club décroche une place en barrage de la C1 et si en championnat les Marseillais tiennent la distance face au rival parisien.
Roberto De Zerbi : « Les joueurs ne sont pas des abricots »Par Léna Bernard, au Vélodrome
Tous propos recueillis par LB sauf mention.























