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PSG : rêver doublement plus grand
Les scènes de liesse dans Paris et à Munich sont encore dans toutes les têtes que le PSG doit déjà repartir à l’assaut de la Ligue des champions. Luis Enrique et ses hommes ont l’objectif de réaliser un rarissime doublé, mais la tâche s’annonce très difficile.

Il n’y a rien de pire que la première fois, vraiment ? La deuxième ne paraît pourtant pas si facile lorsqu’il s’agit de s’avancer sur la ligne de départ quelques mois après avoir soulevé la Ligue des champions. Le Paris Saint-Germain fait face à ce vertige, mercredi, en recevant l’Atalanta. Si les fidèles du Parc attendent ce premier choc européen, après s’être seulement mis sous la dent Angers, Lens et France-Islande depuis le début de saison, le groupe ne compte pas se reposer sur ses lauriers et ne rêve que d’une nouvelle épopée victorieuse.
« Ambition », « rêve » et « objectif »
À la veille d’affronter la Dea, Marquinhos a avoué sans détour que réaliser le doublé était « l’ambition » du club. « En gagner encore une nous motive, le coach, le président, tout le monde. Quand on a goûté une fois, c’est une autre émotion », a déclaré le capitaine, visiblement pas rassasié après avoir atteint son but à la suite de longues années de désillusions. Dans un monde qui va toujours plus vite, le PSG avait à peine terminé de fêter ce sacre, que le Mondial des clubs se présentait à lui, puis la Supercoupe d’Europe, et enfin cette nouvelle saison. « On veut continuer à marquer l’histoire, et maintenant, cela consisterait à gagner deux Ligues des champions consécutives. C’est notre objectif et notre rêve de la gagner encore. Ce sera très difficile, mais on est heureux d’avoir ce rêve », avait assumé Luis Enrique avant la reprise. En conférence de presse, mardi, le vainqueur de l’édition 2015 à la tête du Barça a assuré que « la première Ligue des champions est toujours plus difficile à gagner que la deuxième ou la troisième ». Alors, qu’est-ce qui les retient ?
Si tu veux changer quelque chose, tu dois changer ou de joueurs ou de tactique. Après avoir gagné, tu dois essayer de t’améliorer, sortir de ta zone de confort.
L’histoire, déjà. Les Parisiens ont certes accepté de repartir à la conquête du Vieux Continent, mais la mission paraît impossible. En effet, en 70 ans, seulement neuf équipes ont réalisé la performance de conserver leur titre, sept jusqu’en 1980, l’AC Milan d’Arrigo Sacchi, en 1989 et 1990, et le Real Madrid de Zinédine Zidane, par trois fois, entre 2016 et 2018. La formation de Cristiano Ronaldo fait office d’anomalie quasi surnaturelle dans cette Ligue des champions moderne, mais peut servir de phare éclairant la route de Luis Enrique. Pour rester sur le toit de l’Europe, les Madrilènes ont réussi à garder une ossature plus que solide : neuf des titulaires en 2016 étaient toujours dans le onze de départ des deux finales suivantes, seuls Pepe et Gareth Bale ont été respectivement remplacés par Raphaël Varane et Isco, alors même que le Gallois est entré à chaque fois. Un équilibre bienvenu dont semble déjà s’inspirer le PSG, qui ne s’est séparé que de Gianluigi Donnarumma parmi les tauliers.
Une possible dynastie ?
Durant son triplé, Zinédine Zidane n’a pas vraiment fait dans le changement, ni du côté de la composition ni dans son projet de jeu. Comme on pouvait s’y attendre, Luis Enrique n’est pas de cet avis. « Le plus difficile, c’est de continuer à être imprévisible pour les adversaires, et pour cela on doit chercher de nouvelles choses. Si tu veux changer quelque chose, tu dois changer ou de joueurs ou de tactique. On est convaincus que ça va être important. Après avoir gagné, tu dois essayer de t’améliorer, sortir de ta zone de confort », avait-il expliqué en début de saison. Le secret de la longévité se trouve-t-il dans la stabilité ou la réforme ? Réponse dès mercredi, puis durant de longs mois.

Avec Désiré Doué, João Neves (20 ans), Nuno Mendes, Bradley Barcola ou Willian Pacho (23 ans), la jeune classe parisienne a en tout cas la gueule d’une dynastie. « On a une équipe très jeune, il ne faut pas l’oublier, a rappelé Marquinhos en conférence de presse. À 31 ans, moi, je veux gagner encore plus. […] On ressent cette fierté qui ne partira jamais, chez chaque joueur. On doit rester attentif et ne pas se relâcher. Les plus expérimentés poussent pour aller de l’avant et vouloir plus. Il faut toujours avoir faim. » Malgré leur jeunesse, Mendes et les autres sauront qu’un début de parcours difficile ne met pas fin à l’aventure et qu’une mauvaise place en novembre n’empêche pas un titre en mai. De quoi relativiser les blessures de Doué et de Dembélé, ainsi que les potentiels forfaits de Kvaratskhelia et de Beraldo. Avec l’Atalanta, Barcelone, le Bayer, le Bayern, Tottenham, l’Athletic Club, le Sporting CP et Newcastle sur le passage, il est bon de rappeler que la sonnette d’alarme n’a pas besoin d’être tirée à la première fumée noire.
En direct : PSG-Atalanta (0-0)Par Enzo Leanni