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Un entraîneur ne devrait pas faire ça
Le football français a unanimement condamné les propos de Pablo Longoria envers le corps arbitral du match Auxerre-OM samedi 22 février, ce qui laissait espérer le début d’une ère un peu plus apaisée, avec davantage de respect. Cela n’aura pas duré, puisque Paulo Fonseca s’en est pris frontalement à Benoît Millot dimanche. Un triste jour sans fin.

Le football français a décidément du mal à apprendre de ses erreurs. Le dernier week-end de février a été marqué par le pétage de plombs de Pablo Longoria, qui a parlé de « corruption » et de la Ligue 1 comme d’un « championnat de merde » en mettant directement en cause l’arbitrage. La goutte de trop pour les hommes et les femmes en noir, qui ont actionné la sonnette d’alarme, médiatiquement et juridiquement. Dimanche après-midi, Paulo Fonseca a pourtant franchi la ligne rouge en agressant verbalement, et presque physiquement, Benoît Millot dans le temps additionnel du match contre Brest. Shit, here we go again…
Une intimidation « hardcore »
Les faits se sont produits, alors que Benoît Millot allait consulter l’écran vidéo pour trancher au sujet d’un potentiel penalty en faveur du Stade brestois – qu’il n’accordera pas. La pression mise par l’entraîneur lyonnais pousse l’arbitre à sortir son carton rouge. Fonseca dégoupille alors en allant presque jusqu’à coller son front à celui de sa cible, en hurlant des propos que des enfants n’auraient pas besoin d’entendre. « Il a cette attitude encore plus impressionnante de tenter de donner un coup, en fait. Un coup de tête », débriefe Benoît Millot dans les colonnes de L’Équipe, sidéré par « une attitude particulièrement intimidante, agressive, que l’on imagine mal d’un entraîneur professionnel ».
😳 | Paulo Fonseca sort de ses gonds après avoir reçu un carton rouge ! #OLSB29 pic.twitter.com/ufAqTAv8K5
— DAZN France (@DAZN_FR) March 2, 2025
« Je n’avais même pas eu le temps de faire savoir la décision finale, qui sera de ne pas accorder de penalty, explique-t-il. Fondamentalement, je vais bien. Mais lorsque je reverrai les images, je serai peut-être impressionné. Je trouverai peut-être cela hardcore. En tout cas, on ne peut pas tolérer des comportements comme ça. » Surtout au terme d’une semaine où la famille de l’arbitrage a déposé des plaintes pour diffamation et resserré les rangs autour de Jérémy Stinat, cible des attaques frontales des dirigeants marseillais au soir de la défaite contre Auxerre.
Le miroir du foot amateur
Extrêmement discrets en temps normal, les arbitres sont sortis de leur silence ces derniers jours pour créer un électrochoc. Jérémy Stinat s’est lui-même exprimé, tout comme Jérémie Pignard et Jérôme Brisard, pour rappeler quelques règles de savoir-vivre élémentaires et demander à pouvoir officier dans de bonnes conditions. Choqués par le mot « corruption », sur lequel Pablo Longoria a rétropédalé, les entraîneurs interrogés sur le sujet sont unanimement allés dans le sens des arbitres. Les marques de solidarité ont fleuri, de tous les côtés… tout ça pour que Paulo Fonseca vienne rappeler à quelle vitesse les jolis mots peuvent s’envoler.
Le Portugais a eu le mérite de s’excuser quelques minutes après sa scène, au micro de DAZN. « Je veux dire seulement que je m’excuse pour ce geste. Je n’aurais pas dû faire ça », a-t-il déclaré, sans vouloir commenter les raisons de son agacement à l’égard de l’arbitre. Malheureusement, le mal est fait. « Si un grand entraîneur se comporte comme ça, dans le football amateur on va se dire : “Moi aussi je peux le faire.” Au niveau pro, les bords de terrain sont sécurisés. Mais dans le monde amateur, on est à portée de baffe, de coup de poing ou de coup de pied », avertit Benoît Millot. La sanction sera probablement à la hauteur de la difficulté d’arbitrer dans des conditions sereines : très élevée.
Fonseca s’excuse après son coup de sangPar Quentin Ballue