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- Lens-Strasbourg (1-0)
À Lens, travailler mieux pour gagner plus
Auteur d'un début de saison remarquable, le RC Lens a surmonté une période difficile avant de se révéler être l'une des belles surprises de cet exercice 2025-2026. La réussite de l'équipe de Pierre Sage est tout sauf du hasard.
La chenille sang et or ne semble pas près de s’arrêter. Troisième avec 28 points au bout de treize journées, à seulement deux petites unités du leader parisien, le RC Lens pouvait difficilement rêver mieux pour son début de saison. Surtout après un été marqué par une situation économique délicate, où le président Joseph Oughourlian avait admis que le RCL s’était « vu un peu plus beau que ce qu’on était » et a fait passer la masse salariale de son club de 40 à environ 27 millions d’euros. Les Sang et Or sont en pleine bourre et cela est tout sauf du hasard.
Un recrutement intelligent
Avec les départs cet été de cadres comme Kevin Danso (Tottenham), Facundo Medina (Marseille), ou encore Neil El Aynaoui (AS Rome), les supporters lensois pouvaient légitimement avoir quelques inquiétudes sur la solidité de leur équipe, pas qualifiée en coupe d’Europe pour la première fois depuis deux saisons suite à une décevante huitième place en Ligue 1. Le turn-over en interne ne poussait pas non plus à l’optimisme, mais force est de constater que les bonnes décisions ont été prises. Les dirigeants ont eu la clairvoyance de miser sur Pierre Sage, quatre mois après son licenciement de l’Olympique lyonnais, qui s’est directement inscrit « dans la lignée de Franck Haise et Will Still ». L’entraîneur a prouvé qu’il avait totalement les épaules pour ce défi et que son profil de formateur allait parfaitement coller avec le projet nordiste.
« 𝐶'𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑐ℎ𝑒𝑛𝑖𝑙𝑙𝑒 𝑠𝑎𝑛𝑔 𝑒𝑡 𝑜𝑟 » 🎶#FiersDEtreLensois #RCLRCSA pic.twitter.com/24BeaX4CMa
— Racing Club de Lens (@RCLens) November 22, 2025
La confiance accordée à Jean-Louis Leca, promu au poste de directeur sportif en mai dernier, a aussi porté ses fruits. Pour son baptême du feu, l’ancien portier bastiais ne disposait pas d’une enveloppe conséquente pour le mercato, mais a su réaliser de nombreux bons coups qui contribuent grandement au départ canon de Lens. Si sa plus belle réussite estivale s’appelle Robin Risser, titulaire indiscutable pour sa première saison dans l’élite, les arrivées de Matthieu Udol (Metz), Samson Baidoo (Salzburg), Florian Thauvin (Udinese), Mamadou Sangaré (Rapid Vienne) et Odsonne Édouard (Crystal Palace) apportent énormément à l’effectif nordiste. Ces paris sont tous en train de s’avérer payants et cela n’a coûté qu’une trentaine de millions d’euros.
La dalle artésienne
L’une des grandes forces de cet effectif est le mélange entre des joueurs expérimentés qui connaissent le club sur le bout des doigts, comme les rocs Malang Sarr et Jonathan Gradit ou encore le maître à jouer Adrien Thomasson, et la faim des plus jeunes éléments, tels qu’Ismaëlo Ganiou, qui poussent pour se faire une place dans ce onze. Le stade Bollaert-Delelis joue aussi un rôle prépondérant dans cette réussite. Depuis la défaite inaugurale face à Lyon (0-1), les Sang et Or ont enchaîné six victoires consécutives dans leur antre. Et pas face à n’importe qui puisque les Artésiens ont dominé Lille, Marseille et Strasbourg, trois rivaux pour les places européennes.
Cette belle série rappelle aussi l’excellente saison 2022-2023 où Franck Haise et les siens étaient presque intouchables à la maison (17 victoires, un nul et une seule défaite) et avaient terminé deuxièmes du championnat : « On a réussi à recréer quelque chose, les équipes appréhendent vraiment de venir ici, a soufflé Malang Sarr après le succès face aux Alsaciens samedi. À nous de continuer de capitaliser sur ça. »

Avec ces débuts réussis, Pierre Sage, premier entraîneur à remporter 6 de ses 7 premiers matchs de L1 à Bollaert depuis Gérard Houllier en 1982, n’a pas caché sa satisfaction suite au court succès face à Strasbourg, mais reste comme toujours mesuré : « On est sur le bon chemin. On était face à un adversaire direct, on voulait protéger notre place sur le podium. On savait qu’en gagnant on les laisserait à cinq points de nous. Ce n’est pas notre objectif initial, c’est d’atteindre les 35 points le plus rapidement possible. Ensuite, on pourra penser à l’Europe. » L’heure n’est donc pas à l’enflammade, ce qui n’a d’ailleurs jamais été dans l’ADN du club, mais cela prouve que les Artésiens ont su résister à la tempête et se (re)mettre sur de bons rails. Pourvu que cela dure.
Lens congèle Strasbourg et revient à hauteur de l’OMPar Thomas Morlec




























