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Superligue : les méchants sont encore là
Un virus a ses mutations ; la Superligue aussi. Relancé ces derniers jours, le projet de A22 Sports Management cherche cette fois à agir à l’intérieur des structures de l’UEFA. De quoi présager un nouveau remodelage du football de clubs.

On l’avait presque oubliée, cette fronde de 2021. Annoncé en pleine parenthèse Covid, le projet Superligue – initié par certains clubs européens (le Real Madrid en tête) et qui vise à organiser un championnat fermé entre les plus grandes écuries – avait suscité de vives réactions dans le monde du football. Mise en sommeil après cet épisode, l’initiative est aujourd’hui relancée par le principal promoteur de la Superligue, avec la complicité de l’UEFA. Suffisant pour rappeler que les instances sont elles aussi parties prenantes du processus et présager la fin inéluctable du football de club que l’on connaissait jusqu’ici.
L’UEFA discute également avec Netflix
À échelle européenne, ce football de club est en réalité déjà bien chamboulé. Censées contenter tout le monde, la récente réforme de la Ligue des champions et sa poule unique à 36 équipes n’ont fait qu’ouvrir les vannes. Ce jeudi, A22 Sports Management – principal promoteur de la Superligue – a ainsi confirmé à l’AFP la mise en place de « négociations » avec l’UEFA pour remodeler une nouvelle fois la C1. Avec deux idées sur la table en fil rouge. La première : deux groupes de 18 équipes, dont les mieux classées fileraient en seizièmes de finale. La deuxième : 96 clubs, répartis en quatre divisions, avec un principe de promotion et de relégation, appelé « Unify League ». Et si l’UEFA, dans un communiqué envoyé à Reuters, précise qu’« aucun projet de modification du format de la Ligue des champions » n’existe, elle confirme tout de même que son secrétaire général, Theodore Theodoridis, a rencontré « à quelques reprises, M. Anas Laghrari (cofondateur d’A22 et bras droit de Florentino Pérez) » mais qu’« aucun accord formel n’a résulté de ces conversations. »
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— Times Sport (@TimesSport) October 8, 2025
Cette ouverture confirme donc la tendance concernant un retour au premier plan de la Superligue. En effet, si la mise en place d’un championnat fermé paraît difficilement réalisable, celle d’un projet qui arrangerait l’UEFA et les différents organismes privés rôdant autour de l’institution semble de plus en plus probable avec, en ligne de fond, un objectif de développement économique certain. Dans des propos rapportés par L’Équipe, un membre de l’agence A22 ajoute à ce titre vouloir « démultiplier les revenus liés au football, qui, aujourd’hui, ne sont pas du tout à la hauteur de ce qu’ils devraient être ». Une aubaine pour l’UEFA, qui cherche à générer 5 milliards d’euros à compter de la saison 2027-2028 pour la diffusion de la Ligue des champions.
On vous verra pleurer sur Netflix
Dans ce contexte, la future Superligue/C1 pourrait finir sur Netflix. La plateforme de streaming serait prête à assumer une partie des droits de diffusion du tournoi, laissant ainsi la voie libre à d’autres plateformes (Amazon, Apple+). Une autre aubaine pour l’UEFA. Son président, Alexander Čeferin, présent à l’assemblée générale de l’Association des clubs européens (ECA, nouvellement EFC), s’est d’ailleurs félicité de la nouvelle : « Cela pourra fidéliser de nouveaux publics, notamment dans un paysage médiatique et des droits de streaming en constante évolution. […] C’est ainsi que nous maintiendrons le football européen au plus haut niveau. » Alors que joueurs et supporters pestent face à la surcharge des calendriers, voici donc un énième pavé balancé dans la mare. De quoi faire une jolie série Netflix.
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