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France-Canada : et maintenant, prendre son élan

Par Anna Carreau

Après avoir réussi son premier test face à la Colombie vendredi, Hervé Renard et sa bande vont cette fois-ci affronter un gros poisson du football féminin mondial : le Canada. Un match qui s'annonce comme déjà capital pour jauger le véritable niveau de cette nouvelle équipe de France, à trois mois de la Coupe du monde.

France-Canada : et maintenant, prendre son élan

Le printemps a pointé le bout de son nez sur toute la France, les terrasses se remplissent de nostalgiques du soleil, le pollen commence à envahir les rues… C’est la période parfaite pour se jeter des fleurs ! Et Hervé Renard n’a pas manqué l’occasion de le faire, à la veille d’un match amical France-Canada plus important qu’il n’y paraît : « Il faut s’attendre à une opposition de haut niveau. Comme on est une équipe de haut niveau aussi, ça va faire un gros match. » Après une belle victoire 5-2 contre la Colombie pour sa première à la tête des Bleues vendredi dernier, le nouveau sélectionneur sait que ce duel au sommet contre les championnes olympiques en titre, au Mans, sera le test à partir duquel toutes les conclusions seront tirées. Parce qu’il sera le dernier avant la liste pour la Coupe du monde en juin prochain, parce que son équipe manque de certitudes en ayant tout changé à trois mois d’une telle échéance, parce que la France, 5e au classement FIFA, rencontre le Canada, 6e.

« Team spirit »

Pour autant, les Canucks font figure de modèle pour les Tricolores. Sportivement, d’abord. Hervé Renard n’a aucun mal à louer les qualités d’une équipe « faisant preuve d’une solidité impressionnante », « rigoureuse » et « qui va vite vers l’avant ». Une organisation qu’il aimerait bien piquer aux Canadiennes pour l’appliquer à son équipe : « Il faut se rapprocher de l’état d’esprit et du « team spirit » de cette équipe du Canada. C’est ce sur quoi on doit travailler. Il y a beaucoup d’individualités dans cette équipe de France, mais les individualités seules ne peuvent pas remporter un trophée. Il faut une cohésion. Il est important de toujours fédérer, d’emmener dans son sillage. C’est comme ça que je perçois mon métier d’entraîneur, qui plus est en équipe nationale. » Et si l’on en croit les propos d’Ashley Lawrence (latérale gauche canadienne) rapportés par Sakina Karchaoui dans L’Équipe lundi, le constat est unanime : « Elle me dit souvent : « Vous avez les meilleures joueuses du monde, vous devez gagner. » On ne va pas dire que les Canadiennes ont moins de qualités individuelles, mais elles ont su former un groupe uni pour aller chercher le titre olympique. »

Eugenie LE SOMMER of France scores a goal during the Womens Friendly Match between France and Colombia at Stade Gabriel Montpied on April 7, 2023 in Clermont-Ferrand, France. (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport)
Eugenie LE SOMMER of France scores a goal during the Womens Friendly Match between France and Colombia at Stade Gabriel Montpied on April 7, 2023 in Clermont-Ferrand, France. (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport)

Est-ce vraiment le point faible de cette équipe de France, habituée à briller lors des amicaux, mais qui explose en plein vol lors de chaque grande compète ? Le bilan face au Canada lors des trois derniers matchs confirme un peu plus cette thèse : deux victoires 1-0 pour la France lors de matchs sans importance, mais une défaite 0-1 face au Canada aux Jeux olympiques de 2016. « Les matchs de préparation, ça reste des matchs de préparation qu’il faut toujours disputer de la meilleure des façons, mais ce n’est pas là qu’on remporte des titres », répond d’ailleurs Renard au sujet de l’importance de ce choc. Un début de changement du fameux « team spirit » à la française qui faisait dire à Wendie Renard qu’elle ne voulait pas être « championne du monde des amicaux  » ? À défaut de pouvoir parler d’une réelle «  patte Renard » (avec un mauvais jeu de mots), l’équipe de France peut se targuer d’avoir signé une remontada historique face à la Colombie, elle qui ne s’était jamais imposée après avoir été menée d’au moins deux buts dans une rencontre. Une victoire grâce à un bon coaching et les entrées des plus expérimentées Delphine Cascarino, Grace Geyoro et Clara Mateo, à la place de joueuses moins habituées au XI de départ tricolore, mais que l’entraîneur voulait prendre le temps d’observer.

Renard vs le retard du foot féminin français

L’ancien sélectionneur de l’Arabie saoudite a d’ailleurs teasé « un ou deux essais » face au Canada ce mardi, tout en rappelant qu’il ne fallait pas « s’amuser à faire n’importe quoi  ». La France aura tout de même le droit à une petite marge d’erreur, puisqu’en face, les Rouges se présentent sans sept de leurs joueuses cadres, toutes blessées. Mais il aurait pu en manquer bien plus à cette équipe des Canucks, dont les joueuses avaient fait une courte grève lors du précédent rassemblement. Un vent de contestation sur lequel les deux pays se sont rejoints en février dernier, le Canada réclamant davantage de moyens pour préparer son Mondial, la France demandant le départ de Corinne Diacre et de son staff. Deux mois après, les deux nations ont obtenu gain de cause. Les Canadiennes ont fait virer le président de la fédération, qui justifiait les coupes budgétaires dans le budget des filles en raison de difficultés économiques que ne connaissait pas l’équipe masculine, quand les Françaises ont récupéré un coach qui est arrivé d’Arabie saoudite avec son sourire.

Celui qui accumule tous les bons points (sympathie, ouverture d’esprit, bon communicant, positif, attentif…) lors de chaque interview d’une joueuse tricolore à Clairefontaine a encore fait grimper sa cote de mec avec qui on a envie d’aller boire un verre en racontant son bizutage en conférence de presse : « Vous savez d’où je viens, j’ai mis une musique africaine, une musique de Fally Ipupa. Les joueuses se sont levées, puis a débuté une petite période où ça s’est un petit peu enflammé. C’était bien, mais c’était un peu terne avant ça. Il faut de la joie, de la danse, de la musique. On n’est pas là pour s’ennuyer, oh ! Il faut prendre du bon temps et être sérieux quand on est sur le terrain. » Sur le terrain d’ailleurs, les Bleues vont encore être un peu seules ce mardi au Mans, alors que seules 15 000 places sur les 25 000 du stade Marie-Marvingt ont trouvé preneur pour le moment. Ayant réussi à conquérir tout un vestiaire avec son smile Colgate, Hervé Renard s’est donc trouvé une nouvelle mission avant ce match test : « Il faudrait que les gens viennent un peu plus nombreux, on a besoin d’eux. Je ne suis pas satisfait, on n’a pas réussi notre progression. C’est important de remplir au maximum un stade, surtout un beau stade comme ça. S’il y en a qui n’ont rien à faire demain soir, ça serait bien qu’ils viennent. Merci ! » À bon entendeur !

Par Anna Carreau

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