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Et si Moussa Sissoko se relançait dans la course pour l’Euro ?

Par Jérémie Baron
5 minutes

Plus appelé par Didier Deschamps depuis l'Euro 2021, longtemps au fond du trou à Nantes, Moussa Sissoko est en train de se refaire la cerise chez les Canaris. Alors peut-être ?

Et si Moussa Sissoko se relançait dans la course pour l’Euro ?

C’est à peu près le seul fait notable – avec l’expulsion express d’André Ayew pour son retour en Ligue 1 – qu’il y a eu à tirer du triste 0-0 entre Nantes et Le Havre, le 26 novembre dernier : à l’entrée du dernier quart d’heure, lorsque Moussa Sissoko a vu son numéro 17 apparaître sur le panneau du quatrième arbitre et qu’il a quitté le terrain pour aller taper dans la main de Samuel Moutoussamy, ce ne sont pas des sifflets qui sont descendus des travées de la Beaujoire. À la place, le milieu de terrain a eu le droit aux applaudissements du public nantais. Rien de trop inhabituel lorsque l’on s’appelle Nicolas Pallois, Pedro Chirivella, Quentin Merlin ou Mostafa Mohamed, mais un véritable évènement pour l’international français. Depuis qu’il a retraversé la Manche et fait son retour dans le championnat de France à l’été 2022, Sissoko n’a jamais eu les faveurs du peuple jaune et vert : à peine arrivé, il se faisait déjà prendre en grippe par celui-ci.

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De paria à chouchou ?

Il faut dire qu’avec son statut (71 sélections pour 2 buts, dont un à la Coupe du monde au Brésil, une masterclass en finale de l’Euro 2016, des passages remarqués à Newcastle et Tottenham avec une finale de C1, près de 300 matchs de Premier League au total) et son gros salaire (310 000 euros mensuels selon L’Équipe, au moins deux fois plus que n’importe quel autre joueur nantais), le public ne lui a jamais fait de cadeau. Et vu sa saison 2022-2023, qu’il a traversée comme un fantôme avec pour « apogée » une finale de Coupe de France complètement foirée (sa 4e finale perdue sur 4 disputées), il est devenu le vilain petit Canari. Sa célébration invitant les supporters à fermer leur clapet, après son premier but en jaune en octobre 2022 face au Stade brestois, avait d’ailleurs donné le ton et officialisé la fracture entre les tribunes et lui. « Parfois, ça n’est pas facile quand on se lève le matin, ça trotte un peu dans la tête, racontait-il la semaine passée avant de se rendre au Parc des Princes. Il faut passer au-dessus, c’est quelque chose que j’ai toujours su faire. Je suis passé par des étapes compliquées, mais j’ai toujours su inverser les choses. Je dirais qu’à certains moments, on m’a trop tiré dessus. J’ai de la bouteille à ce niveau-là, c’est ce qui m’a permis de tenir. Si je ne savais pas le faire, j’aurais arrêté ma carrière depuis bien longtemps. » 

Après seize mois de naufrage (durant lesquels on a parfois parlé d’un départ), le grand Moussa a enfin sorti la tête de l’eau. Une seule fois titulaire cette saison sur les 12 premières journées (et même pas sorti du banc lors des 11e et 12e), l’ancien Toulousain a été aligné par Pierre Aristouy face au HAC, puis par le nouveau boss Jocelyn Gourvennec contre Nice et à Paris. À chaque fois dans une position haute, devant un double pivot (Augusto-Chirivella puis Augusto-Moutoussamy). Incroyable mais vrai : sur ces trois rencontres, plutôt convaincantes de sa part, on a commencé à revoir un peu du « vrai » Moussa Sissoko. Celui qui fait le ménage dans l’entrejeu, celui qui bombarde tout en puissance pour remonter le cuir d’un bout à l’autre du rectangle, celui qui joue les leaders sur le terrain. Son impact, jusque-là, avait toujours été quasiment inexistant. « Je suis déjà passé par là (des moments de doute), notamment quand je suis arrivé à Tottenham, disait-il aussi en avril. Les premiers mois n’avaient pas été faciles, j’ai été sifflé aussi. Mais j’ai inversé la tendance et à la fin, j’étais peut-être le chouchou du public, acclamé à chaque match. » Nous n’en sommes pas encore là, mais on assiste peut-être au début d’une rédemption.

Le totem et les démons

Longtemps propriétaire du totem d’immunité chez les Bleus (même si celui-ci ne l’a pas empêché de rater le Mondial 2018), le natif du Blanc-Mesnil n’a plus été vu sous le maillot frappé du coq depuis ses 32 minutes disputées contre la Suisse lors du dramatique 8e de finale de l’Euro 2021. Dans la foulée, Sissoko filait à Watford, et commençait à rentrer dans le rang (une saison pleine avec les Hornets, mais une relégation en fin de saison). « Dans ma tête, j’ai encore toutes mes chances, confiait-il lors de son arrivée en Loire-Atlantique début juillet 2022. C’est vrai que depuis le dernier Euro, je n’ai pas été convoqué, et je peux le comprendre : je suis allé à Watford, et les résultats n’ont pas été aussi bons que ce que j’espérais. Mais je recevais les préconvocations, ce qui est déjà une bonne chose. Rien n’est joué, je vais jouer ma chance à fond. Une fois l’Euro terminé, le Mondial qatari était dans ma tête. »

L’aventure au Moyen-Orient a finalement eu lieu sans lui et pas sûr qu’il reçoive encore dans sa boîte aux lettres, à 34 berges, les « préco » de DD. Mais un an et demi après son intronisation à la Maison jaune, Moussa a enfin joint le geste à la parole. Peu auraient déjà parié, lorsqu’il a fait ses débuts tricolores en octobre 2009 avec deux saisons de Ligue 1 dans les pattes, qu’il disputerait par la suite trois grandes compétitions avec son pays. Après tout, s’il n’a jamais eu la sexitude d’Eduardo Camavinga, d’Adrien Rabiot, de Paul Pogba ou d’Aurélien Tchouaméni, son style de milieu de terrain hybride et polyvalent a toujours rendu des services à un moment ou un autre, et la Dèche a toujours aimé s’appuyer sur des hommes de collectif qu’il connaissait. Si Didier ne se souvient plus de la chanson, il est l’heure de la lui rappeler : « Il m’entraîne, au bout de l’Euro, c’est Moussa Sissoko ! »

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