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Marcus Thuram, un désert qui le dessert

Par Clément Gavard, au Parc des Princes
5 minutes

Indispensable à l’Inter dans un autre registre et essentiel à la vie de groupe en équipe de France, Marcus Thuram peine encore à trouver sa place sur le terrain chez les Bleus, où il reste bloqué à deux buts (en 31 sélections), comme son père, depuis maintenant 16 matchs et presque deux ans.

Marcus Thuram, un désert qui le dessert

Voilà 661 jours, depuis le 18 novembre 2023 pour être très précis, que Marcus Thuram a le droit à ce rappel cruel lors de chaque fenêtre internationale : l’attaquant compte le même nombre de buts que son père Lilian, défenseur, avec le maillot de l’équipe de France. Le paternel ne peut pas cracher sur l’excellent souvenir de son doublé dans une demi-finale de Coupe du monde, mais il doit commencer à espérer que le fiston se décidera bientôt à le mettre dans son rétro au classement des buteurs chez les Bleus, lui plus que tous les autres, puisque personne ne retient que N’Golo Kanté, Nabil Fekir, Anthony Martial, Marvin Martin, Hatem Ben Arfa, Jérémy Ménez ou encore Gaston Cyprès et René Gardien font également partie des joueurs à deux réalisations avec les Tricolores.

L’Irlande et Gibraltar, lointains souvenirs

Ce mardi soir, face à l’Islande, Thuram a fêté sa 31e cape et prolongé un peu plus la disette qui le frappe en sélection. Le joueur de 28 ans n’a jamais été un grand buteur chez les Bleus ni un titulaire indiscutable, ce qui n’aide pas, mais il doit commencer à trouver le temps long depuis son dernier pion que tout le monde a oublié, puisqu’il faisait partie des 14 inscrits contre Gibraltar au Stade de France (le deuxième à la 4e minute un soir où il avait été aligné dans une position axiale), deux mois après son dépucelage contre l’Irlande, le 7 septembre 2023. Depuis ce festival face au 199e au classement FIFA, Thuram n’a plus marqué ni même été passeur décisif, soit une série de 16 matchs (dont 10 titularisations) passés à gamberger et à attendre de retrouver la lumière. Il ne fait pas tout mal, mais il ne fait pas assez bien non plus pour un attaquant, qui est aussi jugé sur ses statistiques et qui se retrouve face à un paradoxe vieux comme le foot, celui de ne pas réussir à afficher le même niveau de performances en sélection qu’en club (c’est aussi parfois l’inverse).

Malheureusement, il a eu trop souvent des ballons en étant écarté et de dos.

Didier Deschamps à propos de Marcus Tutu contre l’Islande

À l’Inter, finaliste malheureux de la dernière Ligue des champions, Thuram a trouvé sa place dans un système à deux pointes et grâce à sa complémentarité évidente avec Lautaro Martínez. En équipe de France, il n’a pas le statut pour que l’on construise une équipe autour de lui et de ses qualités, ni le profil de l’Argentin pour faire un parfait copié-collé. Comme face à l’Allemagne en juin en Ligue des nations ou contre l’Autriche en ouverture du dernier Euro, le Nerazzurro a retrouvé ce rôle d’ailier gauche en l’absence des deux Parisiens Ousmane Dembélé et Désiré Doué. En se rendant disponible et en se créant des occasions (5 tirs, 3 cadrés), tout en manquant d’être clinique dans le dernier geste, comme il l’est davantage à l’Inter (35 buts, 24 passes décisives en 98 rencontres).

« Jouer à gauche, Marcus est prêt à le faire »

On en revient toujours au point de départ et à ce qui obsède tous les attaquants de ce sport : marquer ou faire marquer. Le désert statistique enlève du crédit à Thuram et, dans l’auditorium du Parc des Princes, Didier Deschamps a eu le droit de réagir à ce blocage à 2 buts en 31 apparitions sous ses ordres pour l’aîné des Tutu. « Il n’a pas tout réussi, il a beaucoup tenté, il a amené beaucoup de percussion, analysait DD. Il était encore dans un registre différent de celui qu’il occupe en club. C’est aussi lié à la position de Theo (Hernandez), qui a amené peu de percussion offensive. L’animation sur ce côté était un peu plus à l’arrêt face à un adversaire dense et regroupé. Jouer à gauche, Marcus est prêt à le faire, mais justement, avoir Theo plus haut sur la largeur devait lui permettre d’être dans l’axe et de se retrouver plus proche de Kylian. Malheureusement, il a eu trop souvent des ballons en étant écarté et de dos. Il n’a pas marqué encore aujourd’hui, oui, mais la faute est sur lui sur le penalty.»

Ce sont les paradoxes de Marcus Thuram, incontournable à l’Inter, beaucoup moins chez les Bleus ; indispensable à la vie de groupe en sélection et peinant à trouver sa place dans l’équipe une fois sur le terrain. L’ancien Sochalien est copain avec tout le monde et traîne son grand sourire un peu partout à Clairefontaine à chaque rassemblement, ce qui est une qualité certaine dans l’esprit de Deschamps au moment de construire une liste pour partir en mission commando pour une grande compétition. Les connexions sont moins évidentes avec les crampons, alors qu’on le sait très complice avec Kylian Mbappé en dehors, par exemple.

Les Bleus auront-ils un jour l’attaquant de l’Inter ? Il sait qu’il a peut-être laissé passer sa chance au moment du crépuscule d’Olivier Giroud, ne parvenant pas à s’imposer comme une évidence seul en pointe dans un 4-3-3 ou un 4-2-3-1, et la place est désormais squattée par le capitaine. Il reste maintenant deux rassemblements et quatre matchs (l’Azerbaïdjan deux fois, l’Ukraine et l’Islande) pour boucler 2025 en ayant dépassé le papa et rejoint le clan des trois buts aux côtés de Marcel Desailly, Jean-Jacques Marcel, Larbi Ben Barek, Alexandre Lacazette, Kevin Gameiro, Serge Chiesa, Lilian Laslandes, Olivier Kapo et bien d’autres.

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Par Clément Gavard, au Parc des Princes

Propos de Didier Deschamps recueillis par CG

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