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Ciao Carlo

Par Alexandre Doskov
Ciao Carlo

En charpie après le 3-0 encaissé au Parc, Carlo Ancelotti a été mis à la porte sans ménagement. Déjà en difficulté au Bayern cet été et alors que l'eau était en train de bouillir depuis quelques mois, Ancelotti est pour l'instant remplacé par Willy Sagnol, grand gagnant de la loterie.

Auf Wiedersehen, Carlo. Le Bayern n’a perdu qu’un seul match en BundesLiga depuis le début de saison, et est deuxième de son groupe en Ligue des champions. Pas la fin du monde, même pas une situation désespérée, mais quand on est le Bayern, on est du genre à vite taper du poing sur la table. Carlo avait commencé à se faire tirer les oreilles au printemps dernier quand il était rentré à la base en fin de saison avec un seul titre dans sa hotte, celui de champion d’Allemagne, qui ne suffit plus à faire le bonheur du peuple de Bavière. L’habitude, sans doute. Alors au moment de faire le bilan – pas calmement -, quelques voix s’étaient élevées pour faire comprendre à Ancelotti qu’il était sur un siège éjectable, et Uli Hoeness en personne avait averti : « Sur le long terme, un seul titre n’est pas suffisant pour nous. » Rummenigge avait alors joué les pompiers dans Bild et enfilé sa cape de super-héros pour voler au secours du coach au sourcil en liberté : « Carlo est un excellent entraîneur, très expérimenté. La durée de son contrat est connue et nous n’allons pas discuter de ça. » Ancelotti pouvait essuyer la goutte de sueur qui commençait à perler sur sa tempe, il ne finirait pas au chomdu en juillet. Mais l’épée de Damoclès était désormais soigneusement fixée au-dessus de ses cheveux argentés.

La fronde

Et quand Ancelotti a filé hors du Parc des Princes mercredi soir avec un gros « 3-0 » tamponné sur le front, son sort était scellé. Exsangue, sans soutien, affaibli politiquement et humilié sportivement, l’Italien était monté sur l’estrade de la salle de presse du Parc des Princes comme on monte à l’échafaud. Une dernière conférence avant d’aller s’actualiser à Pôle Emploi. Le lendemain après-midi, le Bayern signait les papiers du divorce et officialisait la chose. La course aux raccourcis pouvait démarrer, et les amateurs de constats rapides et brutaux balançaient déjà des sans appel : « Ancelotti victime du Paris Saint-Germain. » Une explication tentante, mais incomplète. Car le 3-0 de mercredi soir, aussi rude soit-il pour l’ego des Bavarois, n’est que le dernier maillon d’une longue chaîne qui ne demandait qu’à rompre depuis cet été. En effet, après le cru 2016-2017 mi-figue mi-raisin, les nuages avaient continué à affluer sur les Munichois. La fronde avait démarré de façon aussi ouverte que décomplexée quand certains joueurs ont balancé leurs états d’âme un peu partout, Robert Lewandowski en tête. Un jour, le Polonais se plaint des dépenses trop frileuses du Bayern au mercato ; un autre, il peste contre une tournée en Asie qu’il juge trop fatigante. Évidemment, les rouspétances de Lewa n’étaient pas simplement dirigées contre Ancelotti et visaient le club dans son ensemble. Mais quand l’attaquant vedette d’une écurie comme le Bayern fait du boudin sans se cacher, son entraîneur trinque et se retrouve déstabilisé.

La roue de secours

Lewandowski le savait pertinemment, et était donc l’incarnation de ce vestiaire qui n’hésitait plus à donner de la voix. Le ver était dans la pomme, il n’avait plus qu’à attendre son heure. À peu près au même moment, les dirigeants du Bayern ont envoyé Willy Sagnol dans les pattes d’Ancelotti, sans lui demander son avis, bien entendu. D’ailleurs, Ancelotti avait accueilli son nouvel adjoint en lui indiquant franchement qu’il avait imaginé partager son banc avec d’autres que lui : « J’ai essayé de convaincre Philipp Lahm avant la fin de la saison. J’ai aussi essayé de convaincre Xabi Alonso, ils ont refusé. » Sagnol l’avait bouclé, le voilà aujourd’hui propulsé coach du Bayern. À défaut d’être un entraîneur qui laisse un souvenir impérissable où il passe, Sagnol confirme au moins qu’il est un garçon habile et un fin politique. Pour beaucoup, cette promotion est une blague, une aberration. La présence de Sagnol sur le trône est évidemment provisoire et on lui demande surtout d’assurer un rôle de roue de secours, mais au-delà des numéros de jonglage avec l’organigramme, le Bayern montre une face méconnue de sa personnalité, celle d’un club capricieux et impatient. Rummenigge a passé l’été à charger le PSG sur le prix de ses transferts pour mettre en avant la « philosophie différente » de son club. Hier, en déclarant que « le match à Paris a clairement montré que nous devions agir immédiatement » , le président du Bayern a montré que s’il n’avait pas encore la culture du chéquier fou, il avait en tout cas celle du zapping.

Par Alexandre Doskov

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