- Mondial des clubs
- Gr. B
- PSG-Botafogo (0-1)
PSG : une défaite cathartique
Pour sa deuxième rencontre du Mondial des clubs, Paris a été ramené sur terre par Botafogo (0-1). Bonne nouvelle : ça n’a rien d’une catastrophe, et ça peut même faire du bien à tout le monde.

Qu’est-ce que le Paris Saint-Germain, couronné champion d’Europe sans contestation possible il y a moins de trois semaines, vaut face à une équipe d’un autre continent ? Si cette drôle et toute nouvelle Coupe du monde des clubs n’avait pas existé, on ne se serait même pas posé la question, ou reportée à une hypothétique Coupe intercontinentale. Mais à cause grâce à la magie de la FIFA, voici un élément de réponse que la nuit de jeudi à vendredi nous a apporté : terreur sur le Vieux Continent – l’Atlético a encore pris une belle branlée en fin de semaine dernière, même si c’était à Los Angeles –, la machine de guerre de Luis Enrique ne serait en fait qu’une équipe comme les autres, au-delà des frontières UEFA. Après sa défaite contre Botafogo (0-1) au Rose Bowl, Paname affiche en tout cas 100% de revers face aux formations des autres continents, en attendant – peut-être – un sursaut des Lynx contre les Sounders de Seattle, lundi soir (21 heures). Et cette défaite peut être vue comme rassurante, autant que bienvenue.
Botafogo n’est ni David ni Goliath
Le Glorioso n’est pas une équipe comme une autre : on parle de la propriété de John Textor, champion du Brésil, dernier vainqueur de la Copa Libertadores – qui alignait cette nuit des cadres comme Allan ou Alex Telles, même si vieillissants –, en confiance après sa victoire contre Seattle lundi (2-1), et plus globalement l’une des plus grandes institutions du pays, qui a jadis régné sur le Brésil et où Garrincha, Carlos Alberto, Nílton Santos ou Jairzinho ont réalisé une bonne partie de leurs carrières respectives. Mais on parle aussi d’une équipe actuellement empêtrée dans le ventre mou de son championnat et qui, avant son petit exploit face à Paris, pointait la semaine passée à la 121e place du désormais fameux power rankings d’Opta – c’est-à-dire derrière des équipes comme Brest, Rennes, Toulouse ou Auxerre. Ni un monstre ni un petit Poucet, donc.
<iframe loading="lazy" title="Résumé de PSG vs Botafogo | Coupe du Monde des Clubs | Groupe B" width="500" height="281" src="https://www.youtube.com/embed/Vq1aNKG0opU?feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" referrerpolicy="strict-origin-when-cross-origin" allowfullscreen></iframe>
On peut aussi trouver un petit paquet de circonstances atténuantes aux Parisiens : la chaleur de Californie, la fatigue – c’était le 62e match de la saison pour Paris, en comptant les amicaux de présaison, mais sans inclure les matchs de sélection disputés par la plupart des joueurs –, la relative insignifiance d’une rencontre jouée lorsque la France et l’Europe faisaient dodo, le manque d’engouement autour d’une compétition balbutiante et étrange, le faible enjeu – même avec cette défaite, les chances d’une élimination parisienne restent faibles –, et le gros turnover opéré par Lucho – avec les titularisations de Lucas Hernandez, Warren Zaïre-Emery, Senny Mayulu notamment, sans oublier la présence de Gonçalo Ramos depuis deux matchs, à la place du blessé Ousmane Dembélé.
Un message d’espoir envoyé à la concurrence
Mais Botafogo mérite sa victoire, Paris mérite sa défaite, et cette déconvenue fait aussi du bien. Après cet exercice historique, après sa victoire retentissante en Ligue des champions, après la fête qui a suivi, après sa brillante entrée dans cette Coupe du monde, le club de la capitale avait bien besoin de redescendre de son nuage un jour. Pour se souvenir aussi ce qu’est la défaite, qu’elle fait partie de ce sport – récemment, Paris s’était incliné contre Nice et Strasbourg, mais pour du beurre –, qu’on ne demandera pas à cette équipe de remporter absolument tous ses matchs – surtout au vu de ses accomplissements –, et que ça ne remet évidemment en cause aucune des idées d’Enrique. Voilà un peu d’espoir pour nos écuries de Ligue 1, et pour ceux qui rêvent d’un peu de suspense en 2025-2026 : le PSG n’est pas seul dans son monde, et peut encore tomber face à moins fort que lui.
Dans tout ça, c’est Gianni Infantino qui peut se frotter les mains : sa compétition a enfin offert une première vraie grosse sensation – même si on avait déjà vu quelques surprises. Si Botafogo est capable de doucher Paris – la première défaite d’une écurie européenne face à un adversaire sud-américain depuis treize ans –, que le Real Madrid est accroché par Al-Hilal (1-1) ou que l’Inter Miami tape Porto (2-1), qui sait à quoi ressemblera le dernier carré de ce tournoi ? Auckland n’en fera pas partie, certes, mais pour le reste, tout est possible, et c’est une bonne nouvelle pour la crédibilité de cet évènement. Il n’est pas certain que ça suffise pour déchaîner les passions et forcer les Français à faire des nuits blanches devant DAZN, mais c’est un premier pas.
Infantino s'autocongratule à la veille de la finalePar Jérémie Baron