- Mondial des clubs
- Gr. C
- Bayern Munich-Auckland City (10-0)
Bayern-Auckland : illustration d’un match inutile
Largement battus par le Bayern Munich en Coupe du monde des clubs (10-0), les joueurs d’Auckland City ont vécu un petit kif, mais aussi une humiliation inutile.

La petite blague aura duré cinq minutes. Le temps pour le Bayern Munich de se roder un peu, et d’ouvrir le score par Kingsley Coman. Les Allemands n’ont ensuite eu qu’à dérouler – comme prévu – face aux Néo-Zélandais d’Auckland City, pour un succès sans importance (10-0). Cette défaite, statistiquement humiliante, restera un poil enrichissante pour Auckland. En effet, cette bande de joueurs semi-professionnels a probablement réalisé le rêve de sa vie en participant à une compétition nouvelle en se frottant, probablement pour la seule fois de sa vie, au plus haut du niveau du football. Mais pour le reste, que retenir ? Rien, si ce n’est une perte de temps et d’énergie.
Un coiffeur, un enseignant, un employé spécialisé dans l’électroménager, un serveur, et plein d’autres. Ces CV, habituellement réservés aux sympathiques parcours de Coupe de France, se sont transposés à la Coupe du monde de la FIFA le temps d’une semaine. C’est ainsi le pedigree de l’effectif d’Auckland City FC, tenant du titre (et maître) de la Ligue des champions, débarqué comme dans un rêve pour participer à cette joute mondiale. Certains des joueurs ont carrément dû poser des jours de congé sans solde afin d’être de la partie, quitte à se mettre dans le rouge à la rentrée. « Tous les joueurs ont un métier en dehors de leurs obligations footballistiques, confirmait l’entraîneur, Paul Posa, à Reuters. Certains ont dû poser leurs congés pour cette compétition. » Alors au moment de défier le Bayern Munich en ouverture, il n’était pas vraiment question de penser à cela.
Des matchs aux leçons inutiles
En réalité, il n’y a surtout rien à retenir. Les dix buts d’écart n’ont aucune espèce d’importance et ne feront ni rire ni pleurer qui que ce soit. L’écart entre les deux équipes est abyssal, on le sait. Alors pourquoi offrir ce genre de spectacle en mondovision ? La FIFA avance l’argument du progrès offert aux clubs modestes, en leur permettant de disputer ce genre de partie. Mais avec des joueurs semi-pros, quels progrès chercher ? Saint-Marin a-t-il progressé depuis tout ce temps ? Et Gibraltar ? Dans quatre ans, l’écart entre gros européens et le reste du monde sera le même. À ce titre, on serait même tentés de « remercier » le Bayern d’avoir joué à fond et donc, par ricochet, d’avoir respecté autant que possible son homologue d’un soir.
À Auckland, écurie qui a terminé troisième de la Coupe du monde des clubs 2014 (alors en format court), le seul point à relever de cette édition 2025 serait peut-être finalement d’avoir eu le droit à une formation accélérée. En côtoyant pareille adversité, nul doute que le retour dans le championnat néo-zélandais et en C1 océanienne aura un goût particulier. Mais là encore, difficile d’en faire une analyse réelle. Pour le moment, l’heure est à la préparation des deux rencontres restantes : contre Benfica et Boca Juniors. Et là aussi, il faudra avant tout essayer de kiffer. Au moins un peu.
Sondage : Et vous, vous auriez fait mieux qu’Auckland face au Bayern ?Par Adel Bentaha