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Le FC Nantes est-il un club inentraînable ?
Le FC Nantes a officialisé ce jeudi le départ de Luís Castro, arrivé en juin dernier. Un énième échec au poste d’entraîneur qui rappelle qu’être coach chez les Canaris est tout sauf un long fleuve tranquille. Surtout depuis que la famille Kita est aux manettes.
Entre sa création en 1943 et l’arrivée de Waldemar Kita à la tête du club en 2007, le FC Nantes a connu 17 entraîneurs. 64 longues années durant lesquelles ont pu bosser des pointures comme José Arribas ou Jean Vincent, Coco Suaudeau ou Raynald Denoueix, comme les confidentiels Karel Michlowski et Georges Eo. Depuis la prise de fonction de l’homme d’affaires polonais, 19 techniciens s’y sont succédé. Si ces chiffres sont édifiants, ils montrent surtout que chez les Nantais, huit fois champions de France, les coachs sautent désormais comme des fusibles. Les Canaris ont officialisé ce jeudi le licenciement de Luís Castro.
Malgré des résultats plus que décevants (17e place de Ligue 1 avec 2 victoires, 5 nuls et 8 défaites), ce choix était inattendu puisque l’ex-coach de Dunkerque avait assuré la conférence de presse la veille pour le match à Angers. Outre cette nouvelle scène de théâtre de boulevard, cette décision montre également les incohérences de Waldemar Kita. Lors d’un entretien à L’Équipe en juin dernier, le propriétaire avait déclaré : « On ne peut pas se permettre de ne pas être patient. » Six mois plus tard, Luís Castro, qui devait permettre au club de produire un jeu basé sur la possession, a fait son sac, et Ahmed Kantari, ex-adjoint d’Antoine Kombouaré, vient d’être nommé à la surprise générale pour six mois.
😱 Le chiffre est totalement dingue ! Le FC Nantes a eu 17 entraîneurs entre 1943, date de sa création, et 2007, arrivée de W.Kita à la tête du club. Depuis 2007, sous W.Kita, le FC Nantes a eu 19 ENTRAÎNEURS !! 1943-2007 : 17 2007-2025 : 19 ...#Ligue1 pic.twitter.com/BieA6eygwh
— MeteoFoot (@MeteoFootMaps) December 11, 2025
Vers un point de non-retour ?
Avec onze points et seulement deux succès cette saison, soit le pire bilan sous l’ère Kita après douze journées, il était difficile d’imaginer l’entraîneur portugais faire de vieux os à Nantes, mais les propos du propriétaire laissaient croire que, pour une fois, ce dernier allait avoir du temps pour poser sa patte et avoir des joueurs pour construire une philosophie de jeu, comme il avait pu le faire en Ligue 2 avec Dunkerque. Mais le mercato estival, chapeauté par une seule personne chargée du recrutement au club, a été tout sauf à la hauteur des attentes, compliquant la tâche du Lusitanien de 45 ans. Mis à part Chidozie Awaziem, Junior Mwanga et Youssef El Arabi, aucune des autres recrues ne donne satisfaction.
À la suite de cette nouvelle désillusion, de nombreux supporters, à bout de forces, appellent encore à un boycott et déclarent ne plus se reconnaître dans les valeurs de leur équipe. Il faut dire que depuis le mandat de quatre ans de Michel Der Zakarian entre 2012 et 2016, aucun des onze entraîneurs qui se sont succédé n’a enchaîné deux saisons au club. Outre ces considérations sportives, Pierre Aristouy, remercié au bout de 13 journées à la tête du FCN, alors que son équipe était 11e de Ligue 1, avait donné quelques indices sur la réalité des coachs à la Jonelière dans un entretien à So Foot : « Dès le début de la saison, il y avait eu pas mal d’incohérences. On me confie une mission sur deux ans, et malgré tout, je sens très vite de la méfiance de la part de la direction. Lors d’une réunion à Paris, à aucun moment on n’évoque mon projet de jeu, ce qui est très étrange. Vous décidez de me faire confiance, autant poser les choses sur la table. […] Avec un peu plus d’expérience, j’aurais peut-être pu désamorcer certaines incompréhensions. Mais pour comprendre ça, il faut de l’expérience. On ne peut pas clouer au pilori un jeune coach qui n’a que trois mois d’expérience en Ligue 1. »
→ Première séance avec le groupe pour Ahmed Kantari. pic.twitter.com/4zERFyZwHp
— FC Nantes (@FCNantes) December 11, 2025
Un changement, pour quoi faire ?
Dans un contexte si complexe, l’arrivée d’Ahmed Kantari a de quoi surprendre. Si l’homme, comme le précise un communiqué publié ce jeudi, « connaît bien l’institution » pour ce qu’elle vaut, l’ancien capitaine du Stade brestois n’a qu’une seule expérience en tant que manager : nommé comme entraîneur par intérim de Valenciennes en décembre 2023, il avait été conservé par le club nordiste malgré la descente du club en Ligue 2, avant d’être limogé en novembre 2024, alors que celui-ci occupait la 8e place du championnat de National. L’appel des Canaris près d’un an après son dernier contrat était trop beau pour que l’ancien international marocain refuse, mais cela ressemble à un cadeau empoisonné. Pour permettre au club de vivre une 14e saison consécutive dans l’élite tout en résistant au management du clan Kita, il faudra avoir les épaules (très) solides.
Le FC Nantes officialise son changement de coachPar Thomas Morlec
























