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Tchouaméni a-t-il un avenir comme défenseur central ?

Par Julien Faure

Repositionné dans l’axe de la défense à la suite de l’avalanche de blessures qui touche le Real Madrid, et de nouveau solide face à Leipzig en Ligue des champions, Aurélien Tchouaméni ne cesse d’impressionner, à un poste encore inconnu pour lui en début de saison.

Tchouaméni a-t-il un avenir comme défenseur central ?

Sur le papier, la confrontation en huitièmes de finale de Ligue des champions entre le RB Leipzig et le Real Madrid avait quelque chose de déséquilibré, entre une équipe moribonde en ce début d’année et cinquième de Bundesliga, et le leader incontesté de Liga, seulement battu par l’Atlético cette saison. Sur le papier du moins, puisqu’opposée au redoutable duo que forment Benjamin Šeško et Loïs Openda, la charnière Tchouaméni-Nacho pouvait craindre de passer une soirée compliquée. Si rien ne fut simple, le Real doit une grande partie de son succès à Andriy Lunin, inspiré et auteur de 9 arrêts, mais aussi à la performance impressionnante de son Français, défenseur de fortune depuis plusieurs semaines et auteur notamment d’un énorme sauvetage dans les pieds de Šeško (42e).

Signant plusieurs belles interventions pour sauver les siens (8e, 20e, 25e, 56e), il s’est même permis de remonter les bretelles à son partenaire de l’arrière-garde, pourtant défenseur de métier. Il termine finalement sa rencontre avec cinq interceptions, deux tacles réussis, cinq duels gagnés et un tir bloqué, au cours d’un match de patron. Surtout, il a enchaîné une cinquième rencontre au poste sans voir son équipe encaisser de but. C’est bien simple, lorsqu’il joue central, le Real gagne sans prendre de but. Certes, l’opposition de ses premiers matchs était moindre (Osasuna en octobre, Alavés en décembre, Mallorca en janvier), mais les deux dernières rencontres, face à Gérone et mardi soir en C1, ont renforcé son statut naissant. Ce n’est d’ailleurs que la troisième fois de son histoire que l’écurie Red Bull reste muette dans son stade en Ligue des champions.

Tout n’a bien sûr pas été parfait. Il a parfois été pris dans son dos, a lui aussi eu du mal à se placer pour former la ligne défensive ou a pu manquer de tranchant dans certains duels, mais quoi de plus normal pour un joueur qui découvre un rôle si particulier et surtout, aussi exposé. Sa qualité de passe en fait un véritable atout à la relance (37/43 hier soir, 86% de réussite), même s’il s’est manqué en début de match (15e), aux côtés de Toni Kroos, toujours aussi à l’aise en sentinelle basse sur les phases de possession.

Une expérience qui dure et qui rassure

Attaquant jusqu’à son adolescence, Tchouaméni a déjà su s’adapter pour maintenant évoluer au milieu. Symbole d’un Real qui bricole comme il peut, à l’image d’Eduardo Camavinga, qui s’est découvert latéral gauche l’an passé, son intérim pourrait s’allonger dans le temps. Avec les blessures plus ou moins longues d’Eder Militão, de David Alaba et d’Antonio Rüdiger, Carlo Ancelotti va devoir continuer à trouver des solutions pour constituer son onze de départ. Et on dirait bien que celui que Rüdiger a surnommé « Tchouameninga » fait l’unanimité auprès de ses coéquipiers, en témoignent leurs commentaires, un brin moqueurs, sous sa dernière publication Instagram. Son entraîneur, Carlo Ancelotti, conscient que ce n’est pas sa tasse de thé, a ainsi tenu à souligner sa performance : « Il comprend bien ce dont l’équipe a besoin actuellement. Il couvre ce poste de façon spectaculaire, on dirait qu’il a toujours joué là. Il est fort sur les ballons aériens, sur les duels, il est intelligent dans ses placements, sa position. »

Je lui ai dit que c’était une urgence, maintenant je vais devoir trouver une autre excuse pour le mettre ici.

Carlo Ancelotti

Le Mister sait d’ailleurs qu’il devra trouver de nouvelles combines pour lui expliquer son installation au poste. « Je lui ai dit que c’était une urgence, maintenant je vais devoir trouver une autre excuse pour le mettre ici, on verra », a-t-il rigolé après le match. Déjà forcé de le placer en défense fin décembre, l’Italien avait, peu ou prou, tenu le même discours. « Il a compris que s’il y a une urgence, il jouera défenseur central pour un ou deux matchs. Après, le futur d’Aurélien Tchouaméni au Real Madrid, c’est comme milieu, et nous le savons tous. » En Espagne, certains en font pourtant déjà le successeur de Fernando Hierro, légende du club du haut de ses 601 matchs sous les couleurs merengues, et lui aussi descendu d’un cran sur le terrain avant de se construire une carrière légendaire dans la capitale espagnole. Et ce n’est pas sa dangereuse tête sur corner en début de match (9e) qui viendra contrarier cet argumentaire.

Un avenir en Bleus ?

De là à voir le coanimateur de The Bridge évoluer en défense avec les Bleus ? Peut-être pas, et ce n’est en tout cas pas son souhait, comme il l’a souligné à l’issue de la rencontre. « Mon poste de prédilection, c’est milieu de terrain. Si le coach fait appel à moi en tant que défenseur, je vais donner le maximum. Mais je pense que nous avons ce qu’il faut en sélection, ça va aller. » D’humeur souriante, l’international s’est même amusé de voir l’idée potentiellement germer dans l’esprit de Didier Deschamps : « Attention le coach regarde. Il ne faut pas lui dire ça. » Qu’il se rassure, début septembre, au sortir d’une performance colossale face à l’Irlande, le sélectionneur tricolore n’avait pas manqué de souligner son importance dans le cœur du jeu, « il a été très performant, là où je l’attends et où l’équipe de France a besoin de lui, à la récupération, dans les duels ». D’autant plus qu’il avait souligné son envie de le mettre dans les meilleures conditions : « Il est important au milieu de terrain, il fait le lien, je ne vais pas lui demander de sortir de son registre ». Est-ce que la donne a changé depuis que l’ancien Bordelais enchaîne les bonnes performances au sein de l’arrière-garde madrilène ? Probablement pas, tant la sélection est fournie à ce poste. Mais ce positionnement ponctuel n’est certainement pas tombé dans l’oreille d’un sourd, pour Didier Deschamps, qui a lui aussi placé Camavinga arrière gauche à différentes reprises.

Voir Tchouaméni évoluer en défense centrale de façon fixe reste toutefois assez utopique. D’une part, parce que les défenseurs du Real Madrid ne seront pas éternellement blessés, d’autre part, parce que c’est au milieu que ses qualités s’expriment le mieux. Sur le devant de la scène et adoubé depuis plusieurs mois, le principal intéressé sait très bien que tout va très vite dans le foot. Il n’a certainement pas oublié les doutes à son encontre après des débuts à Madrid en deçà des attentes. Alors l’emballement général autour de son repositionnement ne devrait pas trop le perturber.

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Par Julien Faure

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