- Ligue 1
- J3
- OL-OM (1-0)
L’OM est touché
En l’espace de trois journées de Ligue 1, l’Olympique de Marseille a déjà implosé sportivement et en dehors. Un virage à 180° doit être pris, et vite.

Lundi 1er septembre, voilà que l’OM compte déjà six points de retard sur le PSG et Lyon. Ses deux principaux rivaux, l’historique devenu intouchable et le plus récent devenu concurrent direct. Ce Paris hors sol qui attaque ces premières journées de Ligue 1 comme les matchs de prépa qu’il n’a pas joués en juillet, et ce Lyon sans le sou et désormais sans numéro 9 qui réalise un départ quasi inespéré. Contrairement aux Olympiens, tous deux n’ont pas flanché après trois journées quand l’équipe de Roberto De Zerbi a déjà ployé le genou deux fois. Durant l’été, Marseille s’était pourtant juré de faire partie de ceux-là. De ces cadors nationaux qui joueraient leur saison sur les confrontations directes et pourquoi pas même le titre en fonction de l’humeur de Paris, de son envie d’aller au bout ou non. Si tout n’est pas perdu, loin de là, le signal envoyé par l’OM n’est pour le moment pas celui d’une locomotive déjà en pleine bourre. Il est surtout très inquiétant.
Les conditions de l’échec
Entre l’emballante série documentaire produite par le club sur la saison dernière, un président qui n’avait pas (encore) changé 80% de son effectif, un entraîneur resté en place et la perspective de retrouver la Ligue des champions, tous les voyants étaient au vert à Marseille. Ils se sont drapés de rouge un à un dès que la compétition a démarré. À Rennes, pour une simple défaite frustrante, le château de cartes a volé en éclats et la bagarre Rowe-Rabiot illustré l’illusion de sérénité dans laquelle s’était bercé le microcosme marseillais. Deux semaines après ce triste épisode, Rowe est à Bologne et Rabiot, pourtant pierre angulaire du projet OM, en partance vers l’AC Milan.
Sous couvert d’un respect de l’institution cher aux supporters, ces décisions extrêmes et surtout la manière dont elles ont été gérées et assumées publiquement donnent plutôt le sentiment que la direction navigue à vue. Et que les démons émotionnels de la saison dernière sont réapparus plus tôt que prévus : le ritiro à Rome pour boucler la saison dans les clous, le pétage de câble de Pablo Longoria à Auxerre, la suspension de Medhi Benatia face au LOSC racontent le côté face de cet OM sous tension qui crée, presque seul, les conditions de sa stagnation.
Septembre, et après ?
Mais ce qui est le plus délicat à constater en réalité, c’est le visage purement sportif affiché par la formation de Roberto De Zerbi en ce début d’exercice. Même le coach italien, qui avait séduit par son projet de jeu à Sassuolo, Brighton ou même lors de l’an I chez les Bleu et Blanc, a déjà trop parlé de bijoux de famille plutôt que de football pur depuis la mi-août. Sur le terrain, son équipe apparaît déstabilisée, certains de ses cadres sont dans le dur, à l’image de Leonardo Balerdi, et surtout comme à Lyon ce dimanche soir, son OM n’a pas du tout appliqué les préceptes de sa philosophie basée sur un jeu offensif et courageux. « Si on pense que l’on peut se recroqueviller à cinq derrière, ce n’est pas la bonne mentalité quand on veut jouer dans un gros club » a lâché le natif de Brescia après la contre-performance des siens. Un bel aveu d’impuissance.
La trêve internationale tombe presque à pic pour panser les plaies, accueillir et intégrer les recrues last minute (Aguerd, Emerson, Vermeeren) surtout que le calendrier de septembre s’annonce épicé. Après Lorient au Vélodrome, l’OM ira chez le Real Madrid en Ligue des champions, recevra le PSG en Ligue 1 puis se déplacera à Strasbourg avant d’accueillir l’Ajax en C1 là encore. Un changement de rythme radical pour un effectif qui devra aller au charbon tous les trois jours, rarement dans la peau du dominant, et attention : ces prochaines semaines pourraient déjà avoir des conséquences énormes sur le dessin de la saison marseillaise. Pas de doute, la pression, la vraie, est bel et bien de retour sur la Canebière.
Benjamin Pavard en route vers Marseille ?Par Andrea Chazy