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Yoan Cardinale, le troisième homme

Par Mathieu Faure
4 minutes
Yoan Cardinale, le troisième homme

Au départ, rien ne semblait indiquer que l’OGC Nice lutterait pour le podium à la 33e journée avec Yoan Cardinale dans les barres. Cardinale, c’est le troisième gardien lors du coup d’envoi du championnat. Et depuis octobre, celui qui a plus de kilos que de centimètres enchaîne les matchs avec le Gym. Avec brio. L’histoire d’un garçon attachant, souriant mais surtout bosseur.

L’anecdote se passe dans les couloirs de l’Allianz Riviera un soir de lourde défaite contre le PSG (0-3, début décembre). Yoan Cardinale a pris un doublé de Zlatan Ibrahimović, mais ne s’est pas privé d’aller mettre un petit coup de pression au Suédois quand celui-ci était venu chercher un penalty dans sa surface. À 21 ans, « Cardi » ne se dégonfle pas. Il est comme ça. Mais quand les micros se tendent vers lui, il refuse. Poliment. « Je n’ai pas le droit de parler » , lâche-t-il. Nice protège ses enfants. Ne pas trop les exposer médiatiquement. Surtout quand ils ne sont pas destinés à être dans la lumière. Ce dimanche après-midi, dans un match qui oppose le 4e au 5e du championnat à 6 journées de la fin, Yoan Cardinale sera titulaire. Une folie quand on sait que le natif de La Ciotat est parti en 3e position sur la grille de départ.

Mouez Hassen et Simon Pouplin devaient se partager la cage niçoise et Cardinale briller en CFA. Depuis, Hassen a flanché mentalement et Pouplin a fait des allers-retours à l’infirmerie. Cardinale s’est alors invité à la fête. C’était un soir d’octobre 2015, à Rennes. Déjà. Dans le 3-5, les Niçois s’étaient amusés des Bretons : 4-1. Un baptême du feu aux petits oignons pour le gardien. Voilà deux ans que l’Aiglon attendait son tour. Professionnel à Nice depuis 2013, il avait sans doute imaginé son heure arriver plus tôt. Deux ans plus tôt, il aurait dû « profiter » de la blessure de David Ospina contre Bordeaux pour faire ses premiers pas en Ligue 1 mais une douleur au genou l’avait foudroyé dans la dernière ligne droite, envoyant le jeune Anthony Mandréa, 16 piges, au front à sa place. Depuis, Cardinale attendait dans l’ombre.

Poker, Dieu et un sourire

Exemplaire à l’entraînement, rigolard, chambreur, bon vivant, Cardinale est le genre de garçon facile à driver dans un groupe. Pas très grand (1,81m), plutôt solide (84 kilos officiellement), on lui reproche souvent son coup de fourchette. Certains trouvent qu’il a plus un physique à squatter un clos bouliste qu’une cage de football. Lui en rigole, il a le dos large. Surtout, il compense sa petite taille par un sens de l’anticipation au poil.

On faisait un tournoi et on n’avait pas de gardien. On y passait chacun notre tour. Quand est venu le mien, on m’a conseillé d’y rester.

Et une bonne dose de folie. Ou d’insouciance. Au choix. Dans la famille Cardinale, on a surtout été élevé à l’amour. Maman est assistante maternelle et papa menuisier. Le parcours du jeune Yoan est très méditerranéen : début à 4 ans 1/2 à Saint-Cyr-sur-Mer au poste d’attaquant. « On faisait un tournoi et on n’avait pas de gardien. On y passait chacun notre tour. Quand est venu le mien, on m’a conseillé d’y rester » , rembobine-t-il dans les colonnes de Nice-Matin en février dernier.

Il a quelque chose, et l’OM lui ouvre les portes de son centre de formation avant même son dixième anniversaire. Sur place, il côtoie Julien Fabri qui officie aujourd’hui à Bourg-en-Bresse en Ligue 2. À 12 ans, son genou tire la tronche, et Cardinale doit changer son fusil d’épaule. Direction le SC Air Bel, un club amateur marseillais. Le début du renouveau avec un titre U13DH, une réputation grandissante sur les penaltys – on le surnommait Spiderman, car il sortait tout – et l’envie de retenter sa chance dans un centre de formation de club professionnel. Nice est intéressé. Son père est ravi, il adorait Dominique Baratelli. Alors qu’il vient de dire oui à l’OGC Nice, il affronte les Aiglons dans un match de jeunes. Au bout de dix minutes de jeu, le jeune gardien effectue un long dégagement. Aidé par le vent, le ballon termine dans les buts adverses. Un petit coup de pouce des éléments ne fait jamais de mal.

Entre deux parties de poker

À Nice, le jeune gardien va apprendre la vie avec Mouez Hassen, d’un an son cadet, et participe, de loin car il est touché au genou, à l’aventure en Gambardella en 2012 dans le sillage d’Amavi, Bosetti, Caddy et Maupay. C’était en 2012, et le gardien a, depuis, vu tous ses copains découvrir le monde professionnel avant lui.

Je ne suis pas le numéro 1, je suis le gardien qui joue.

Il n’a jamais boudé ni douté. Il a bossé. Comme un forcené. Entre deux parties de poker – où il a la réputation de tricher de temps en temps – et un rendez-vous avec le Seigneur, car il est très croyant, Cardinale s’est construit dans l’adversité. Maintenant qu’il a ouvert la porte de la Ligue 1, il ne se prend absolument pas la tête sur son statut. « Je ne suis pas le numéro 1, je suis le gardien qui joue » , lâche-t-il, toujours dans Nice-Matin, quand on lui parle de son poste. Alors, contre Rennes et Ousmane Dembele, « Cardi » jouera.

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