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Mandanda n’y est plus
En six mois, le portier de l'OM a perdu sa place chez les Bleus, en même temps que son aura dans le championnat de France. S'il détient un potentiel inouï, Steve Mandanda peine pourtant actuellement à reproduire les mêmes performances que par le passé et se rend coupable d'erreurs cruciales. Au point de nous interroger sur son véritable niveau.
Mandanda a-t-il été surcoté ? On est en droit de se poser la question. Les dernières performances du portier marseillais ne sont en tout cas pas dignes de celles d’un numéro un en sélection. Pas de toile grossière type Arconada, ni de faute de main à mettre à son actif, pourtant, on a le sentiment que l’ex-Havrais a du mal à franchir un palier. Petites erreurs, grosses conséquences. La dernière en date ? Pas plus tard que ce week-end. A la Mosson, c’est certes Benoît Cheyrou qui a marqué contre son camp, mais ce but gag aurait pu être évité si Mandanda avait parlé au milieu olympien. Et à Bordeaux, si Chamakh s’était bel et bien rendu coupable d’une faute grossière sur le gardien phocéen lors de l’ouverture du score girondine, si ce but malheureux est surtout à mettre sur le dos d’une erreur d’arbitrage, l’international marocain n’aurait jamais dû se relever. Explications : Mandanda a été trop gentil sur ce coup-là. Un Barthez, un Kahn ou même un Gaetan Huard aurait tout simplement arraché, qu’il soit de l’équipe adverse ou non, le joueur qui ose venir le gêner lors d’une sortie aérienne. Mandanda est certes loué pour son calme et sa décontraction, pourtant, nombreux sont les coaches qui vous diront qu’un bon gardien, c’est avant tout un mec qui a un grain.
Le problème de Mandanda, outre son manque de concentration, c’est qu’il ne donne pas le sentiment de véritablement diriger sa défense. On ne le voit que très rarement passer un savon à ses défenseurs, un domaine dans lequel Kahn, par exemple, excellait. Plus grave, il n’est pas non plus le patron dans ses six-mètres.
Le natif de Kinshasa est toutefois un prodige, comme on n’en fait rarement. Pas un hasard si après ses premiers pas à l’entraînement avec ses nouveaux coéquipiers, Morientes avait déclaré que Mandanda était le joueur le plus impressionnant de l’effectif marseillais. Facile, esthétique, doté d’une détente assez époustouflante, il aurait déjà dû enterrer la concurrence depuis un bon moment. Au lieu de ça, il a vu son principal rival lui passer devant. Chez les Bleus comme dans les esprits.
C’est désormais dans la tête de tout le monde, Hugo Lloris gardera les cages françaises lors de la Coupe du Monde. Pourtant aucune annonce officielle n’a clairement établi le dernier rempart de l’OL comme le numéro un des Bleus. En championnat, la hype Mandanda est elle aussi retombée. On préfère parler de la détente de Jérémy Janot, des réflexes de Ruffier, ou des exploits à répétition de Lloris. Peut-être que l’explication se trouve là : Mandanda est moins sollicité, et a par conséquent moins d’arrêts à faire que par le passé. Tout le contraire du Lyonnais, qui profite aujourd’hui de ce qui avait fait l’atout de son concurrent jusqu’à cette saison : une défense en bois, qui lui permet de se mettre en valeur chaque week-end. Il est évidemment plus simple de rester concentré quand vous êtes en permanence en danger. Plus facile aussi de masquer une erreur lorsqu’on a déjà fait cinq exploits dans le même match. Quand l’OL aura une arrière garde digne de ce nom, on pourra alors vraiment voir si Lloris est vraiment plus fort que Mandanda. Pas avant.
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