Liverpool plume les Canaries

Norwich City 0-1 Liverpool FC

But : Mané (78^e) pour Liverpool.

Il faut contempler le temps qui passe pour mesurer ce que Liverpool est en train d’accomplir. En août dernier, la troupe de Jürgen Klopp avait ouvert le bal de cette cuvée 2019-2020 en bouffant tout cru un Norwich déjà décomplexé (4-1). Six mois plus tard, la quête des Reds vers une première couronne nationale depuis trois décennies prend des allures d’aventure insensée où les victoires n’en finissent plus de s’étirer. Ce samedi soir, l’actuel leader du Royaume, toujours invaincu, a dû longuement patienter avant de signer sa vingt-cinquième victoire cette saison dans l’élite contre les Canaries. Sa dix-septième d’affilée et un record après vingt-six journées dans les cinq grands championnats européens.

Une lanterne rouge encore allumée

Du classique ou presque. Au cœur de son épopée rouge qui ne peut se départir d’une exigence toujours aussi élevée, Jürgen Klopp a appréhendé le déplacement chez la lanterne rouge avec application et, même, circonspection. Naby Keïta s’invite dans le 4-3-3 traditionnel liverpuldien à la place de Fabinho, tandis qu’Oxlade-Chamberlain complète le trio de devant aux côtés de Salah et Firmino. De retour de blessure, Mané et Milner, eux, prennent place sur le blanc. Face à ce qu’il considère comme l’actuelle « meilleure équipe du monde » et « l’une des meilleures de l’histoire en Europe » , Daniel Farke ne renie pas ses principes offensifs avec l’habituelle présence de deux de ses hommes forts : Pukki et Cantwell. Dans ce choc des extrêmes – 55 points séparaient les deux équipes avant la rencontre –, c’est le leader qui dicte logiquement le rythme.

D’habitude passeur patenté, Alexander-Arnold claque la première tentative du match à peine le coup d’envoi donné. Les Reds s’installent sans tarder dans le camp de Norwich en mettant une pression de tous les instants sur leurs premières relances. Henderson fait la loi dans l’entrejeu, tandis que Firmino câline le cuir avec amour aux avant-postes. Il y a bien des incursions çà et là. Mais la menace des visiteurs reste relative et les occasions ne sont pas légion dans le modeste Carrow Road qui chante à tue-tête. Les partenaires de Van Dijk s’exposent même à force de jouer si haut. Vigilant, Alisson évite une mauvaise surprise avec une intervention pleine d’autorité devant Rupp et Pukki (35^e).

Sadio, la flèche rugissante

Le temps d’oublier ce premier acte ô combien fastidieux, Liverpool tente de se remettre en ordre de marche au retour des vestiaires. Possession outrageuse, quadrillage du rectangle vert, redoublement de passes et volonté d’écarteler l’organisation des Canaries. Sauf que le leader de Premier League pèche par manque d’inspiration, à l’image d’un Salah dépourvu d’idées et d’influence. Seul Naby Keïta réveille l’apathie de Liverpool, mais Tim Krul se montre infranchissable coup sur coup (58^e, 59^e). Un rempart plus que bienvenu pour le dernier du championnat, dont la première frappe du match arrive tardivement par l’intermédiaire de Cantwell (52^e). Norwich ne rompt pas, se plaît à croire à un scénario improbable. Et trouve même le montant d’Alisson sur une frappe soudaine de Tettey (72^e). Sauf que Sadio Mané va endosser le costume du fossoyeur. Entré en jeu à la place d’Oxlade-Chamberlain, l’international sénégalais fluidifie davantage les offensives des siens. Avant de trouver lui-même la faille sur un service parfait de Jordan Henderson. L’ultime tentative de Pukki ne fait même pas frissonner Alisson, impeccable jusqu’au bout (90^e). Tout comme Liverpool, qui pourrait devenir l’un des champions d’Angleterre les plus précoces en mars.

Norwich (4-3-3) : Krul – Aarons, Hanley, Zimmermann, Byram (27^e Lewis) – Tettey (84^e Drmić), McLean, Rupp (84^e Buendia) – Duda, Cantwell, Pukki. Entraîneur : Daniel Farke.

Liverpool (4-3-3) : Alisson – Alexander-Arnold, Gómez, Van Dijk, Robertson – Wijnaldum (60^e Fabinho), Henderson, Keïta (85^e Milner) – Salah, Oxlade-Chamberlain (60^e Mané), Firmino. Entraîneur : Jürgen Klopp.