Paris tout nu, Paris tout nul
La première période du PSG a parfaitement illustré à quel point Verratti, l’un des rares Parisiens avec les capacités techniques d’exceller sous la pression et de créer des occasions là où tout semble bouché, a manqué à cette équipe déjà privée de Neymar. Dans un rôle auquel il n’est pas habitué, avec la pression de devoir remonter le score dès la 6e minute, Herrera a semblé complètement perdu sur le terrain, courant un peu partout, mais touchant beaucoup moins de ballons (53 sur tout le match) que Paredes (112) et Gueye (81). Pas évident pour organiser quoi que ce soit devant, surtout face à un bloc monégasque extrêmement bien discipliné et qui a complètement muselé l’attaque parisienne. Disasi, Aguilar et Diop ont abattu un boulot monstrueux, dans la protection de leur surface comme dans le pressing haut, pour empêcher notamment Kylian Mbappé de menacer la cage de Benjamin Lecomte. Résultat dans les statistiques : trois tirs parisiens en première période, zéro cadré, avec un Icardi (1 tir) et un Mbappé (0) inexistants.
L’absence d’un véritable maestro au milieu de terrain, plus que l’incapacité qu’elle a entraînée à fissurer le bloc monégasque, a surtout donné l’impression d’une possession (75% sur l’ensemble de la partie) complètement stérile. Paris a fait tourner le ballon pendant 90 minutes, l’a passé presque quatre fois plus que son adversaire du soir (794 passes à 260), mais sans jamais donner l’impression de pouvoir créer du danger. Le meilleur visage parisien, finalement, a été celui affiché lorsque Mauricio Pochettino a finalement fait entrer, consécutivement, Marco Verratti et Rafinha (55e) puis Julian Draxler (73e). Même sans cadrer, se heurtant toujours à la discipline d’une défense monégasque qui a plié sans jamais rompre pendant 90 minutes, Paris a au moins eu le mérite de frapper à partir de l'entrée de l'Italien (7 tirs en deuxième période), de créer des situations, de trouver des décalages, de bousculer un peu cet inamovible Rocher rouge et blanc. Insuffisant, mais mieux que rien. Plus qu’un PSG avec et sans Mbappé, sans doute plus qu’un PSG avec et sans Neymar, ce match aura peut-être été la preuve qu’il existe surtout un PSG avec et sans Marco Verratti. Ce dimanche soir en tout cas, son absence a plus pesé sur le jeu parisien que les onze joueurs alignés sur la pelouse.
Par Alexandre Aflalo, au Parc des Princes
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