Tout le monde se lève pour Francfort
Malgré l’absence d’échéance électorale, certains dirigeants allemands semblent avides de capitaliser sur l’enjeu sportif pour décrisper les populations. Le président du Land de la Hesse, Jörg-Uwe Hahn, membre du parti libéral FDP (centre-droit), a ainsi transmis une lettre à Heribert Bruchhagen, patron d’un Eintracht Francfort qui navigue à un petit point de la zone de relégation. Le chef de la région ne demande rien de moins que la démission de l’entraîneur Friedhelm Funkel. Grand amateur de Realpolitik, il aurait fort peu goûté le lyrisme teinté de fatalisme de Funkel alors qu’il reste quatre misérables journées de championnat pour entretenir la flamme. « Il reste peu de temps pour réagir et sa seule solution est d’employer des formules hautement philosophiques comme « L’espoir meurt toujours en dernier. » Ca laisse songeur. Quelque chose de substantiel doit se produire » , a déclaré Hahn dans die Welt. Il rappelle également qu’une partie de la population s’est portée caution depuis cinq ans pour sauver la licence du club. Heribert Bruchhagen n’a pas souhaité commenter cet appel solennel et affirme maintenir sa confiance à un coach plus que jamais sur la sellette. Drôle d’histoire que cette poussée de fièvre politique. Mais depuis le miracle de Bern (victoire de l’Allemagne lors de la Coupe du monde 1954, ciment d’une nouvelle fierté nationale), foot et politique forment un couple indestructible outre-Rhin. En France, les questionnaires préparés par So Foot en attestent, ce n’est pas demain la veille que Delanoë viendra au chevet du PSG.
PA