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José Mourinho, serial traître
Viré de Fenerbahçe au début du mois de septembre, José Mourinho s’apprête déjà à retrouver un banc. Benfica devrait ainsi accueillir le Special One, toujours pas rassasié dans cette carrière de mercenaire et prêt à faire son retour au pays.

« Lorsque je quitterais Fenerbahçe, je ne souhaite pas reprendre un club engagé en coupe d’Europe. Mais si un club de Premier League luttant pour le maintien a besoin d’un coach, je peux être l’homme de la situation. » Ce discours malicieux, José Mourinho le tenait en conférence de presse, il y a quasiment un an, lorsqu’on l’interrogeait sur son avenir. Le Portugais état alors bien installé sur son siège en cuir de Fenerbahçe mais faisait preuve, sans le savoir, de prémonition. Car moins d’un an plus tard, il était lourdé d’Istanbul. La faute aux brouilles internes et à une élimination en barrages de Ligue des champions contre Benfica. Le club de Lisbonne, justement, qui a lui aussi décidé de licencier son entraîneur, Bruno Lage, défait en ouverture de C1 contre Qarabag (2-3). Et l’effet papillon enclenché, voici donc Mourinho en passe de devenir le nouveau coach de Benfica. Tout cela en l’espace de quelques semaines. Surtout, cette folle arrivée en terre lisboète nous rappelle l’essentiel : le Mou est un mercenaire professionnel, et on l’aime aussi pour ça.
O Benfica enviou, na manhã desta quinta-feira, um comunicado à Comissão de Mercado de Valores Mobiliários, a CMVM, confirmando «negociações para a contratação» de José Mourinho.#benfica #josemourinho pic.twitter.com/HqUE7KZxyq
— A BOLA (@abolapt) September 18, 2025
Adjoint au FC Barcelone, le bonhomme est devenu l’un des entraîneurs mythiques du Real Madrid. Adjoint au Sporting, il en aura fait de même à Benfica (en 2000, son premier poste comme principal) et Porto. Special One à Chelsea, il a entamé son déclin à Manchester United et Tottenham. Et enfin vilain à l’Inter, il n’a pas hésité à faire un petit crochet victorieux par la Roma. En résumé, Mourinho ce sont quinze expériences européennes, et presque autant de trahisons. Certains pointeront alors le manque de romantisme de cet historique, quand d’autres, plus réalistes, y verront simplement un personnage rôdé au fonctionnement du football moderne, pas vraiment là pour les sentiments, mais simplement pour faire son travail.
Un animal politique
D’autant que – comme évoqué précédemment – José Mourinho connaît la maison Benfica. À l’automne 2000, il y lançait sa carrière, là aussi dans un rôle de pompier de service (et avec Carlos Mozer comme assistant), mais n’y restera que neuf matchs. La raison ? Le président fraîchement élu, Manuel Vilarinho, avait promis aux supporters qu’en cas d’élection, il ramènerait Toni – une ancienne gloire du club – sur le banc. La légende raconte ainsi que ce triste épisode avait tué tout sentimentalisme lié au football chez Mourinho. 25 ans après, voici donc l’intéressé de nouveau placé au milieu des débats benfiquistes. Toujours dans un contexte de présidentielles.
Le 25 octobre prochain, les supporters du SLB devront effectivement élire leur nouveau dirigeant. De quoi inquiéter le titulaire du poste, Rui Costa, mis en danger par les mauvais résultats du club depuis deux ans (une Coupe de la Ligue et une Supercoupe du Portugal remportées seulement). Alors, l’ancien milieu de terrain a décidé de jouer sur la fibre José Mourinho. Un outil de campagne aguicheur, mais tout de même risqué. Que faire si le Special One se plante ? Et surtout, que faire si Rui Costa perd les élections ? Mourinho, lui, ne devrait pas en avoir grand chose à faire. Tout comme il a envoyé balader les récentes déclarations de son président à Fenerbahçe, Ali Koç, l’accusant d’avoir fomenté son arrivée à Benfica : « Mourinho est un homme tellement brillant qu’il a prédit la défaite de Benfica contre Qarabağ. Il a même calculé que Lage serait renvoyé. Mário Branco (ex-DS du Fenerbahçe, désormais à Benfica) était là aussi, ils avaient prévu un plan… » En effet, José Mourinho a bien souvent un coup d’avance sur tout le monde. Alors, spoiler : sa prochaine destination devrait être Galatasaray.
Le président du Fenerbahçe accuse José Mourinho d’un vaste complotPar Adel Bentaha