- Mondial des clubs
Mondial des clubs : un terrain de jeu idéal pour les nouvelles recrues
Critiquée, la Coupe du monde des clubs qui s’est clôturée ce dimanche aux États-Unis a eu un mérite : permettre aux entraîneurs européens de tester les nouveaux joueurs arrivés dans leurs effectifs à l’intersaison. Un avantage de taille quelques semaines avant le début de la cuvée 2025-2026.

Dans l’histoire avec un grand H, les États-Unis ont pris la mauvaise habitude de considérer les pays du monde comme un vaste terrain de jeu pour tester leurs lubies. Donald Trump, protectionniste accompli qui ne porte pas vraiment l’Europe dans son cœur, n’aurait certainement pas imaginé que pendant cet été 2025, des citoyens du Vieux Continent viendraient, à leur tour, utiliser les US comme laboratoire pour tester les nouvelles recrues de leurs effectifs. Pourtant, à l’heure du bilan de cette première édition, voilà que c’est bien l’un des rares points positifs de cette Coupe du monde des clubs organisée aux States par la FIFA.
Une compétition sans une immense pression
Au-delà d’entendre pour la première fois Mamadou Sakho et Jérôme Rothen au micro de DAZN, les spectateurs de cette compétition new-look ont découvert les nouvelles coqueluches des clubs participants : Trent Alexander-Arnold au Real Madrid, Rayan Cherki à Manchester City, Jonathan Tah au Bayern, et évidemment le buteur en série João Pedro, auteur d’un doublé dès son premier match avec Chelsea contre Fluminense et buteur en finale face au PSG. Toutes ces recrues ont découvert aux States un environnement propice à l’intégration, au sein d’effectifs exténués par une saison aussi longue que la route 66. Sous une étouffante chaleur américaine, ces joueurs ont apporté un vent de fraîcheur à leurs entraîneurs. Pep Guardiola ne dit pas autre chose : « On avait besoin de ces recrues après tous les matchs disputés cette saison avec les mêmes joueurs », a indiqué l’habitant new-yorkais par intérim avant le début de la compétition sur le site de son club. Face à des adversaires plutôt abordables (Wydad Casablanca, Al-Aïn et même la Juventus), City a pu lancer ses nouvelles flèches sous une pression moindre. Pour une raison qui devrait déplaire à Gianni Infantino : cette compétition n’est pas aussi prestigieuse que la Premier League et ne le sera probablement jamais.
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— Q (@HQwallp) July 1, 2025
Ces conditions favorables ont permis à ces joueurs de performer. Dans le cas de City, Cherki a été buteur, Aït-Nouri passeur décisif et Reijnders titulaire à trois reprises, supplément convaincant. « Cherki a une technique incroyable proche de la surface de réparation, une vision du jeu dingue et plein d’autres qualités. Je suis vraiment satisfait qu’il soit là », ajoutait Guardiola à la fin du tournoi. « Reinjders, lui, est un très bon joueur. Quand il aura trouvé le rythme, il sera au top, mais je le vois davantage jouer plus haut sur le terrain. » Même son de cloche du côté du Bayern, le président Herbert Heiner saluant les bienfaits du Mondial dans ce domaine : « Cette compétition a permis à notre staff technique de travailler de manière intensive sur une longue période. Pour les nouvelles recrues comme Jonathan Tah, cela a facilité l’intégration. » Selon l’entraîneur Vincent Kompany, les performances de Tah aux US lui ont carrément assuré une place de titulaire au début de la prochaine saison de Bundesliga.
Enfin, outre les recrues originaires d’autres clubs, certains jeunes des académies ont percé le verrou des groupes pros. Comme Gonzalo García avec le Real Madrid, nouveau concurrent au poste d’attaquant à la Maison-Blanche à la suite de débuts dignes d’un scénario hollywoodien. Dans le même groupe que le Real Madrid, le Red Bull Salzbourg, club habitué à miser sur les jeunes cracks comme un parieur de Vegas miserait sur le trèfle, a aussi utilisé cette compétition pour donner des ailes à ses prochains Haaland, Szoboszlai et Šeško. « La seule façon de progresser pour les jeunes, c’est de jouer, et cette compétition est une expérience exceptionnelle pour eux, étayait pour la FIFA Thomas Letsch, le nouvel entraîneur de Salzbourg, avant le début du tournoi. Voir des jeunes évoluer au sein du groupe fait partie de notre ADN, et c’est ce que nous voulons montrer aux États-Unis. » Avant de jouer dans quelques semaines, comme les autres, une compétition digne de ce nom : les tours de qualification de la Ligue des champions 2025-2026.
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