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C’est mon dernier mot, João Pedro
Arrivé depuis six jours à Chelsea, le Brésilien a signé son arrivée par un violent doublé en demi-finales du Mondial des clubs, face à son ancien club de Fluminense, pour sa première titularisation.

L’œil qui observe le ballon toucher la cible, le frisson qui parcourt le corps, l’euphorie qui monte, le stade qui vous pousse à l’exultation et le poteau de corner qui vous aimante. Puis, dans la seconde, un retour sur terre et un arrêt brutal dans votre course. Faut-il célébrer un but inscrit face à son ancien club ? Il a dû se faire violence pour cela, mais João Pedro nous a donné sa réponse, ce mardi au MetLife Stadium de New York, alors qu’il fêtait sa première titularisation avec Chelsea, six jours après sa signature. Deux fois, le Brésilien a eu l’occasion de laisser exploser sa joie, après avoir transpercé les filets de son propre club – pas celui dont il porte désormais les couleurs, mais celui où il est né et a grandi, avant de conquérir le Vieux Continent et l’Angleterre dès la majorité –, Fluminense. Et deux fois – après une belle ogive direction le petit filet, puis un violent coup de billard contre la transversale –, le buteur s’est privé, se contentant de lever les mains pour prouver son innocence devant les nombreux fans de « Flu » massés dans les gradins.
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Un daron international brésilien, puis taulard
On ne sait pas si la Coupe du monde des clubs deviendra une compétition référence, on ne sait pas si João Pedro deviendra l’idole de Stamford Bridge, mais on se souviendra que le mardi 8 juillet, dans un stade de NFL, le Brésilien a déposé son CV à ceux qui n’avaient pas pris le temps d’ouvrir leur courrier jusque-là. Et un peu commencé à justifier les 63 millions que les Blues viennent de miser sur Jean-Pierre. Acheté par Watford pour un peu plus de 11 briques en 2020, puis par Brighton pour 35 en 2023 (à l’époque le plus gros achat du club), puis par Chelsea pour le double en 2025 (pas du tout le plus gros achat du club), João Pedro suit la trajectoire linéaire d’un mec qui, sans passer par la case « crack générationnel », se place aujourd’hui pour devenir un attaquant de premier plan. Sans être un pur numéro 9 – c’est tout de même à ce poste qu’Enzo Maresca devrait l’utiliser, a priori –, il affiche d’honnêtes stats (10 pions en 27 matchs de PL cette saison, au total 30 réalisations en 70 rencontres disputées avec Brighton) et Chelsea, surtout porté par Cole Palmer ces deux dernières années, n’a plus connu de véritable rock star sur le front de son attaque depuis un petit moment – pas sûr que la boutique vende beaucoup de maillots floqués Nicolas Jackson.
The boy from Brazil. 🇧🇷 pic.twitter.com/lVM8B9TlBV
— Chelsea FC (@ChelseaFC) July 2, 2025
« C’était un rêve, débriefait-il mardi face à la bonnette de DAZN. Je ne pense pas que ça aurait pu mieux se passer. Je peux simplement dire que je suis désolé (pour Fluminense), mais je dois rester professionnel. Je joue pour Chelsea. Ils me paient pour marquer des buts. » Joueur aux grands compas, vif, rapide et malin sans que la technique suive toujours, et qui aime se muer en excellent point d’appui, la brindille avait traumatisé l’OM en phase de poules de Ligue Europa il y a un an et demi : un penalty à l’aller (il n’en a manqué que trois, en 21 tentatives dans sa carrière), un banger au retour. Appelé à intervalles réguliers en sélection (la première fois alors qu’il n’était même pas encore titulaire chez les Seagulls) mais pas encore installé, João Pedro compte deux capes, mais aussi un petit héritage à porter : le paternel, connu sous le nom de Chicão, était un illustre milieu défensif (São Paulo, Atlético Mineiro, Santos, notamment) ayant lui aussi étrenné à plusieurs reprises la tunique jaune… avant de poursuivre sa carrière en prison, pendant huit ans, pour complicité de meurtre. Le fiston, lui, ne fait pour le moment qu’éteindre les espoirs de ses anciens clubs, et ça n’a rien de condamnable.
Revivez Fluminense - Chelsea (0-2)Par Jérémie Baron