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Pep Guardiola et l'éloge de la patience

Par Adrien Hémard-Dohain

Douze ans après, Pep Guadriola tient sa troisième Ligue des champions. La première sans Lionel Messi et loin du Barça, et surtout l'apogée d'un projet patiemment construit depuis son arrivée à Manchester, en 2016.

Pep Guardiola et l'éloge de la patience

Cette fois, ce n’est pas tactiquement que Pep Guardiola s’est planté, mais vestimentairement. Pour sa quatrième finale de Ligue des champions, la deuxième avec Manchester City, le Catalan avait opté pour un ensemble pas vraiment taillé pour l’occasion : costume noir, tee-shirt noir. Seul son crâne luisant brillait. Parfaitement sapé pour un enterrement, le Catalan s’attendait-il à une nouvelle soirée de tristesse, après la défaite en 2021 face à Chelsea ? Après les innombrables désillusions en C1 ? Peut-être. Mais c’est bien dans ses habits de lumière qu’aurait dû se pointer le technicien, enfin de retour au sommet de l’Europe. Des habits de lumière que ses poulains n’ont pas enfilés, mais, pour une fois, le divin chauve ne leur en tiendra pas rigueur.

Le maître du temps

Son étreinte interminable avec Bernardo Silva au coup de sifflet final relevait certainement plus de chemins appelés à se séparer, mais l’émotion de Pep Guardiola était certaine à Istanbul. Douze ans que le révolutionnaire du ballon rond attendait de prouver qu’il pouvait gagner loin du Barça, sans Lionel Messi. « Les clés de mon succès ? Avoir de bons joueurs. Avoir Messi par le passé, Haaland maintenant. Je rigole pas, hein ! C’est la vérité », minimisait, modestement, l’Espagnol avant la finale. Mais il n’a pas eu besoin du Norvégien contre l’Inter. Il n’a pas non plus eu besoin du jeu chatoyant qu’il a patiemment mis en place depuis son arrivée en 2016 dans le nord de l’Angleterre. Manchester City n’a pas été aussi flamboyant qu’à son habitude, mais cela a suffi. Paradoxalement, c’est donc après une finale aux antipodes de ce qu’il prône que Guardiola a retrouvé la joie de soulever la Ligue des champions. Et de signer par ailleurs un triplé historique, avec la Premier League et la FA Cup, seulement le deuxième de l’histoire après celui de l’autre Manchester, en 1999.

Comme pour n’importe quel manager qui a eu du succès par le passé et qui en aura à l’avenir, c’est parce qu’il aura derrière lui une institution très forte.

Pep Guardiola avant la rencontre

Dans son exercice de fausse modestie d’avant-match, le Catalan disait en revanche ceci, bien plus approprié à sa victoire : « Comme pour n’importe quel manager qui a eu du succès par le passé et qui en aura à l’avenir, c’est parce qu’il aura derrière lui une institution très forte. Les institutions très fortes ont généralement des joueurs extraordinaires, donc… » Cette institution, Pep Guardiola l’a trouvée à City, après l’avoir attendue, en vain, au Bayern (2013-2016). Sur le banc des Skyblues, l’Espagnol a eu ce que peu d’entraîneurs, voire aucun, n’a dans un club de cette envergure : du temps. Bien sûr, les moyens déployés pour le combler ne sont pas à négliger. Mais cette victoire des Citizens tient aussi de la patience que le club, racheté en 2008 par un fonds d’investissement d’Abou Dhabi, a eue envers l’Espagnol. Quel club l’aurait conservé après les quarts de finale perdus contre Monaco, Lyon ou Tottenham ? Certes, la pile de trophées remportés en Angleterre et le fonds de jeu lui ont donné du crédit, mais les échecs répétés en Europe ont eu la tête de plus d’un coach, dans plus d’un club aux mêmes ambitions que City.

De la révolution à l’évolution

Et ça, Pep Guardiola le sait : «Tant de clubs ont détruit des projets et des idées parce qu’ils n’étaient pas capables de gagner cette compétition… Même si je ne partage pas cette opinion, je comprends que certains puissent penser que tout ce que nous avons fait pendant toutes ces années, qui a été très bon, aura un sens si nous gagnons cette compétition. » À Manchester, le Catalan a eu le temps de mettre en place ses idées, de se tromper, de les faire évoluer et d’inventer (à l’image de sa dernière innovation : John Stones au milieu). Avec cette deuxième finale en trois ans, la consécration approchait enfin pour la meilleure équipe du continent. Restait à savoir si Guardiola allait de nouveau sortir une hérésie de son chapeau, comme en 2021 face à Chelsea, entre autres.

« Il y a deux ans, j’ai essayé de produire un bon match contre Chelsea, ça n’a pas marché, les gens disent que mes choix étaient mauvais. J’ai un plan pour la finale, si on gagne il sera bon », prévenait le coach avant le match. Et si le plan n’a pas été franchement lisible face à des Intéristes bien en place, il a été bon, puisque la victoire a enfin été au rendez-vous. Pour une fois, l’Espagnol se passera de la manière au profit du résultat. Quoi qu’il en soit, avec cette Ligue des champions, Pep Guardiola fait enfin taire les mauvaises langues qui le ramenaient à un pantin de Messi, Xavi et Iniesta. Avec désormais 35 trophées glanés, il devient le deuxième entraîneur le plus titré de l’histoire, avec Mircea Lucescu, et derrière Sir Alex Ferguson. Ce qui vous pose un homme. Et qui vient remettre les pendules à l’heure pour un technicien qui aura dû patienter pour retrouver la place qui est la sienne.

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