- C1
- J4
- Liverpool-Real Madrid
Trent Alexander-Arnold, plus vraiment dans la trend
Trent Alexander-Arnold est arrivé à Madrid en juin dans la peau d’un futur titulaire indiscutable. Un statut qu’il est encore loin d’avoir acquis à l’heure de retrouver son jardin d’Anfield, qui lui promet une drôle de réception.
Le meilleur latéral droit du monde pour le plus grand club du monde. Voilà, en substance, comment était annoncé le mariage de Trent Alexander-Arnold et du Real Madrid. La lune de miel n’est pourtant pas aussi sucrée : l’international anglais ne compte que deux titularisations cette saison et n’a plus joué depuis le 16 septembre. Il devrait logiquement s’asseoir sur le banc des remplaçants mardi pour son retour à Liverpool… Un banc dont il est désormais familier puisqu’il le squattait déjà en mai dernier.
Coqueluche, idole, traître, in that order
Trent Alexander-Arnold avait tout pour quitter son club formateur par la grande porte, après 354 apparitions et 8 trophées remportés. Le statut du Scouser in the team, longtemps érigé en symbole de la formation locale, s’est cependant effrité. La faute à son choix de quitter la maison sans quasiment laisser un rond, en fin de contrat, et de rejoindre le Real Madrid, pas en odeur de sainteté depuis la prise de Sergio Ramos sur Mohamed Salah en 2018. Un joueur profondément attaché à un club qui lui a tout donné partirait-il vraiment comme ça ? Beaucoup de supporters y ont vu un manque de reconnaissance, voire carrément une trahison.
Trent a fini en recevant des sifflets et avec un temps de jeu limité. Arne Slot l’a placé sur le banc des remplaçants lors des trois derniers matchs de la saison, une manière de laisser Conor Bradley prendre ses repères et de faire comprendre à Trent que l’on ne pouvait pas tout avoir. La fresque XXL en son honneur, à l’angle d’Anfield Road et Sybil Road, a aussi été vandalisée fin mai avec trois lettres majuscules qui ne nécessitent aucune traduction : « RAT ». De l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas qu’une partie de la fanbase rouge a allègrement franchi. Si bien qu’il y a fort à parier que des huées se feront entendre, mardi soir, quand le speaker énoncera les noms des joueurs inscrits sur la feuille de match. Mais TAA aura-t-il seulement l’occasion de s’exprimer sur la pelouse où il a tant brillé ?

Valverde, le poil à gratter
Arrivé à Madrid quelques semaines plus tôt que prévu (en échange d’un chèque estimé à 10 millions d’euros), Trent Alexander-Arnold est entré dans le bain merengue dès la Coupe du monde des clubs. Il y a montré le visage qu’on lui connaissait à Liverpool : des défauts dans la rigueur défensive, et des qualités balle au pied. Titulaire lors des cinq premiers matchs du tournoi, il a déposé un centre parfaitement travaillé sur la tête de Gonzalo García contre la Juventus (1-0), avant de signer une deuxième passe décisive, cette fois, pour Fran García, contre Dortmund en quarts de finale (3-2).
La donne a cependant changé après la coupure estivale : cette saison, l’Anglais ne compte que cinq apparitions, dont trois titularisations. Sa blessure aux ischio-jambiers contre l’OM n’a pas facilité son intégration puisqu’il a manqué un mois de compétition. De retour dans le groupe pour le Clásico, il est resté assis sur le banc, Xabi Alonso lui préférant Dani Carvajal au moment de remplacer Federico Valverde. Trent est encore resté spectateur face à Valence samedi. Toutes les conditions semblaient pourtant réunies pour le relancer : le Real menait 3-0 dès la mi-temps et Alonso avait une occasion rêvée pour lui redonner du temps de jeu à J-3 du choc contre Liverpool… Le coach espagnol n’a pas vu les choses sous cet angle.
Valverde gardera probablement le côté droit de la défense madrilène mardi, comme il l’a fait lors des cinq dernières rencontres, avec la tâche de contenir Cody Gakpo. Une solution fiable et solide… même si l’Uruguayen ne prend pas son pied dans ce rôle. « J’ai été en concurrence avec les meilleurs joueurs du monde, j’ai gagné ma place au milieu. L’entraîneur sait que je n’aime pas beaucoup jouer latéral », assumait-il en septembre, tout en se disant à disposition de son coach. En l’absence de Carvajal, à nouveau blessé, Alonso choisira entre Valverde et Alexander-Arnold lors des semaines à venir. Et l’Anglais devra ferrailler pour jouer. Comme quoi, l’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs.
En direct : Liverpool - Real Madrid (0-0)Par Quentin Ballue


























