- C1
- J5
- Chelsea-Barcelone (3-0)
Ronald Araújo est-il un poids pour le Barça ?
Expulsé juste avant la pause après un deuxième jaune en dix minutes, Ronald Araújo a précipité la chute des siens contre Chelsea qui n’en demandait pas tant. En étant à nouveau le maillon faible du Barça dans un grand match, l’Uruguayen confirme son déclin sportif, amorcé il y a déjà un moment.
Une image pour symboliser Ronald Araújo : la 43e minute d’un Chelsea-Barça à sens unique, le moment choisi par le défenseur uruguayen pour faire n’importe quoi, c’est-à-dire un croche-patte grossier à Marc Cucurella pour pousser M. Vinčić à lui adresser une seconde biscotte pour l’envoyer à la douche plus tôt que prévu. Le clou d’un triste spectacle dans une première période où il aura multiplié les mauvais placements, les retards coupables et les relances foireuses. Le FC Barcelone a bien des soucis, cette saison, mais Araújo en est un qui traîne depuis trop longtemps.
Oh l'énorme tacle en retard d'Araújo sur Cucurella 😱 Le défenseur du Barça avait déjà un jaune, ça fait logiquement rouge et les Catalans sont à 10 🤐#CHEBAR | #UCL pic.twitter.com/xclxI9pT1W
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) November 25, 2025
Pas besoin de remonter très loin pour noter une autre performance au minimum faiblarde du central droit dans un match crucial : lors de la dernière demi-finale épique contre l’Inter au Meazza, son marquage élastique sur le but de Francesco Acerbi avait coûté une prolongation fatale au Barça. Qu’il semble loin, le temps où Araújo était devenu peu à peu indiscutable, après une intégration brillante de l’équipe réserve du Barça aux « grands », entre les exercices 2019-2020 et 2020-2021. Véritablement révélé par Ronald Koeman, il représente alors une bouffée d’air frais dans le 3-5-2 du coach néerlandais : en concurrence avec un Gerard Piqué en bout de course, il devient peu à peu la figure rassurante d’une charnière à trois composée, au choix, du décevant Oscar Mingueza, du fustigé Clément Lenglet et, à l’occasion, du satisfaisant (mais hors de position) Frenkie de Jong.
Un brassard pour mieux couler
Encourageant, mais même lors de cette intégration convaincante, une faiblesse récurrente du numéro 4 commence à poindre : une fragilité physique préoccupante, lui faisant manquer 28 matchs en deux saisons. Emmerdant, mais révélateur de son nouveau statut au Barça : sans lui, Xavi doit se « contenter » de l’autre éclopé de service Andreas Christensen, du tendre Eric Garcia ou de… l’oxydable Gerard Piqué. Pas préjudiciable, puisque l’organisation défensive globale de l’équipe ainsi que la présence à mi-temps du nouveau patron uruguayen garantissent tout de même une Liga au « Mes que ». Mais la consécration reste à venir pour Araújo, puisqu’il a l’honneur d’être nommé dans la liste des capitaines de l’équipe à l’été suivant, à tout juste 24 ans, et non catalan. Même si sur la période, Marc-André ter Stegen a également porté le brassard, il a, lui, fait valoir près de 10 ans d’ancienneté au club.
Paradoxalement, la meilleure période du roc uruguayen coïncide avec un temps faible général du FC Barcelone : bien qu’auréolés d’un titre de champion d’Espagne, d’une Copa et d’une Supercopa pendant les trois ans et demi de Xavi au club, les Culés restent dans l’ombre du Real en Ligue des champions, n’écrasent pas la Liga et sont raillés pour le jeu ultra-défensif de leur entraîneur. Pire : son carton rouge direct après un retard coupable dans la profondeur (une lacune alors exploitée par ses adversaires) face à Bradley Barcola, lors du quart retour de C1 contre le PSG en avril 2024, constitue son premier gros couac sous la liquette catalane. Chahuté comme rarement auparavant par ses supporters pour cette erreur, Araújo est surtout blâmé publiquement par İlkay Gündoğan : « Vous devez laisser le joueur partir. Je préfère encaisser un but ou laisser l’attaquant en un contre un. Le fait de perdre un homme à cause du rouge si tôt dans le match vous tue. » Peu goûté par le principal intéressé : « Je préfère garder ce que je pense pour moi, il y a des valeurs et des codes de vestiaire que je pense qu’il faut suivre. » Bonne ambiance.

Une incompatibilité avec Flick ?
Moins souverain qu’à l’accoutumée en championnat, il commence par ailleurs à sentir le souffle chaud de l’ovni Pau Cubarsí sur sa nuque, la pépite d’alors 17 ans pouvant de surcroît dépanner dans l’axe droit du défenseur peroxydé. Mais l’arrivée sur le banc de Hansi Flick la saison dernière signe le réel déclassement d’Araújo dans la hiérarchie de l’effectif. Gravement blessé aux ischios (absent de juillet à décembre 2024), il est surtout victime d’un changement de style de jeu lui étant bien moins favorable que celui de Xavi : le coach allemand privilégie une défense très haute en phase de possession (parfois à la ligne médiane), ce qui met en lumière la lenteur du numéro 4 sur les transitions adverses.
De plus, sa qualité de passe n’est pas à la hauteur de la relance léchée réclamée par l’ex-entraîneur du Bayern. Sur ce point, ce dernier apprécie Íñigo Martínez, à l’aise dans l’exercice et rassurant la charnière par son expérience (34 ans). À son retour en janvier, Araújo ne redeviendra jamais indiscutable, au mieux aligné à droite lors des (rares) absences de Jules Koundé, au pire en charnière où la comparaison avec Martinez et Cubarsí ne lui fait pas honneur. Jusqu’au fameux match retour contre l’Inter, donc… Araújo a été bloqué par un Barça trop gourmand l’hiver dernier après une offre de la Juve. Qui a dit levier manqué ?
Eric García très critique contre son équipe après la défaite du BarçaPar Victor Marie
























