S’abonner au mag
  • C1
  • Demies
  • Arsenal-PSG

De Londres à Londres, sept mois et presque autant de différences pour Paris

Par Tom Binet et Julien Faure
8 minutes

Près de sept mois plus tard, le club de la capitale est de retour sur les terres de l’une des plus grandes leçons reçues cette saison : l’Emirates Stadium. Avec la ferme intention de démontrer qu’il a bien grandi. Petit jeu des différences entre le PSG d’automne et celui du printemps.

De Londres à Londres, sept mois et presque autant de différences pour Paris

Cette saison, le Paris Saint-Germain n’aura certainement jamais semblé aussi loin de son rêve que ce soir-là. Un 1er octobre synonyme de lourd revers contre un Arsenal plus fort dans tous les domaines ou presque, une violente impression d’impuissance laissée par Vitinha et sa bande, Luis Enrique agacé qui refuse d’expliquer sa tactique après coup et le sentiment que la progression promise depuis plusieurs mois n’est pas pour tout de suite. « Pour connaître le niveau réel de notre équipe, on devra voir à la fin de la saison. C’était le premier match à haut niveau, il y en aura d’autres », tentait même d’amortir le coach parisien après le match.

Sept mois plus tard, le paysage a totalement changé à la faveur des transformations radicales traversées par les récents champions de France. Le borné tacticien asturien a fini par imposer sa formule, Ousmane Dembélé s’est mis à empiler les buts, la confiance a crû au fil des victoires de haut standing et c’est presque comme si l’équipe qui se présentera à nouveau dans le nord de Londres n’était plus tout à fait la même. « Ce n’est pas une impression, c’est une confirmation, affirme même Édouard Cissé, qui connaît bien la maison rouge et bleu. Je pense que les joueurs ont compris leur utilité dans le groupe. On voit beaucoup de changements de compositions et on ne se pose plus la question de savoir si l’équipe va être performante. » Retour vers le futur et jeu des différences.

Le collectif, père de toute prouesse

Didier Domi et Édouard Cissé, anciens coéquipiers sous les couleurs parisiennes, partagent le même avis : ce PSG est devenu un collectif total et c’est ce qui fait sa force. Pour le premier, la principale alliée du PSG a finalement été la patience : « C’est le temps qui a fait les choses. On est dans un monde où on n’est pas très patients. La différence, c’est beaucoup plus de maturité. » Une évolution qui permet à chaque joueur de mieux s’exprimer dans le collectif. Les Gunners risquent d’ailleurs de ne pas vraiment reconnaître Gianluigi Donnarumma, Willian Pacho ou Fabián Ruiz, qui n’ont plus grand-chose à voir avec les joueurs en difficulté aperçus à l’automne. « Quand tu es dans une équipe qui tourne bien, ou chaque joueur sait quoi faire, il performe, dit Édouard Cissé. Le collectif te permet de te libérer et d’exploiter ton potentiel. Il n’y a pas de grand joueur sans grand collectif. » Une formation altruiste, qui compte déjà six joueurs à neuf passes décisives ou plus cette saison.

Et si tout cela a pris du temps, Domi n’y voit aucune anomalie. « Il y a des étapes pour une équipe aussi jeune, tu ne peux pas lui donner un livre et lui dire : “Voilà, c’est comme ça qu’on va jouer.” Elle a franchi les étapes petit à petit, mentalement et techniquement. Le constat que l’on posait sur cette équipe était beaucoup trop dur pour moi. » Cette exigence a peut-être contribué à renforcer la construction de cette équipe, qui aujourd’hui semble se trouver les yeux fermés. « À partir du moment où tous les joueurs ont trouvé leur utilité, ça dégage de la confiance individuelle, de la confiance collective et, peu importe le scénario du match, l’équipe va s’appuyer sur le collectif. » La fin de match contre Nice, où même menés de deux buts à 20 minutes de la fin, les Parisiens ne sont pas sortis du plan de jeu, sans paniquer, comme lors de la victoire renversante contre City en janvier.

Ce n’est pas une équipe en souffrance, et donc forcément, tu as un processus de maturation des joueurs.

Didier Domi

La confiance dans le plan de jeu renforce donc aussi la sérénité des Parisiens. « Mentalement, ils sont plus forts. Même techniquement, sur la fluidité c’est impressionnant, dans les efforts, et dans leur expression », précise Domi. Avant de compléter : « Ce n’est pas une équipe en souffrance, et donc forcément, tu as un processus de maturation des joueurs. » Ce n’est pas Vitinha et son assurance permanente qui diront le contraire.

Le patron, c’est Luis

S’il y a bien une chose qui a changé au PSG depuis quelques mois, c’est l’ambiance autour du coach. Si celui-ci a fait quelques concessions à son groupe, a lâché du lest sur certains aspects et dogmes, c’est l’équipe qu’il a façonnée de ses propres mains, aidé de quelques billets, qui flambe aujourd’hui. Domi note d’ailleurs qu’il est peut-être l’élément le plus important en vue de la double confrontation. « Le plus gros facteur, c’est Luis Enrique. C’est lui qui a donné le ton pour retrouver des valeurs, sur le terrain et en dehors, pour avoir un très bon recrutement, pour avoir de vrais principes de jeu, être patients… » Un renouveau qui ne date d’ailleurs pas de ces derniers mois. « Ça a déjà commencé il y a deux ans quand il a dit les yeux dans les yeux à Neymar ou Verratti “ça va plus être possible”. »

La montée en puissance s’est accélérée en cette belle année 2025 et laisse envisager un avenir radieux, qu’importe l’issue de cette double confrontation face aux Londoniens. « Un match, tu peux le gagner sur un poteau rentrant, des penaltys, mais le but, c’est d’avoir confiance dans le processus », s’enflamme encore Domi. Édouard Cissé tient à tempérer cet enthousiasme, sans occulter le rôle central du champion d’Europe 2015 dans la belle forme et la progression des siens. « Luis Enrique est le responsable numéro un, comme c’était le responsable quand l’équipe n’allait pas bien et qu’elle ne performait pas. » Responsabilité ou pas, c’est encore Didier Domi qui résume le mieux la situation : « On a les fondations pour avoir une mini dynastie de trois ou quatre ans, où on peut battre n’importe qui, et ça, ça n’a pas de prix. »

Une attaque en feu, un milieu plus étanche ?

Des espoirs nouveaux permis par un constat : déjà dominateur et souverain dans ses matchs à l’automne, le PSG s’est enfin mis à planter devant, porté par Ousmane Dembélé, sanctionné lors du précédent voyage à Londres et devenu le symbole de la révolution parisienne. Didier Domi voit même une certaine forme de logique à la progression offensive de l’armada (82 buts en 28 matchs depuis le 1er janvier). « Quand tu vois une équipe qui se crée 20 occasions par match et n’en concède pas beaucoup, tu peux déjà être optimiste pour la suite. » Ce constat porte également les noms de Khvicha Kvaratskhelia, débarqué à l’hiver et rapidement à l’aise dans le moule, et Désiré Doué, dont la phase d’adaptation se sera donc limitée à trois mois. « Je pense que c’est la ligne offensive la plus talentueuse des quatre demi-finalistes, va même jusqu’à balancer Cissé. Elle te permet à la fois de jouer bas, parce qu’ils provoquent et peuvent faire des courses de 30-40 mètres avec le ballon, donc tu peux jouer en contre-attaque. Et comme ils sont doués techniquement, ils peuvent aussi jouer quand ton bloc est haut et que t’as besoin de créer des espaces dans les 30 derniers mètres ou de dribbler. »

C’est la ligne offensive la plus talentueuse des demi-finalistes. Elle te permet de jouer bas, et comme ils sont doués techniquement, ils peuvent aussi créer des espaces quand ton bloc est haut.

Édouard Cissé

Mais pour voir les feux follets faire des misères à la très solide arrière-garde londonienne, encore faudra-t-il que derrière eux, personne ne prenne le bouillon. Malmenés au milieu de terrain en octobre, les Parisiens avaient notamment été critiqués pour leur manque de densité physique, ce que n’avait pas manqué de ressasser leur coach : « Ils ont été meilleurs en matière d’intensité, chaque duel était difficile. C’est impossible d’être compétitif si tu ne gagnes pas un duel. » Mais pour Didier Domi, c’est de l’histoire ancienne, malgré une demi-heure de trou d’air traversée sans trop de conséquences à Villa Park. « Ils ont maîtrisé le jeu contre Liverpool, pourquoi est-ce qu’ils ne pourraient pas le faire contre Arsenal ? Quand cette équipe est bien en place, compacte, elle récupère énormément de ballons, il faut se rappeler la première mi-temps à Anfield. » D’autant que pour le natif de Sarcelles, « ça n’a rien à voir avec le physique, mais avec leur cerveau. Le but de défendre, c’est d’observer, réfléchir et arriver au bon endroit au bon moment. Il faut de l’agressivité, mais ce n’est pas forcément du physique. » Un optimisme partagé par son ancien compère du milieu de terrain : « Neves venait d’arriver, il n’était pas assez établi dans le style de jeu. Avec Vitinha, ils donnent vraiment le tempo, ça rend le PSG plus maître du ballon. »

La grande question sera désormais de savoir si tous ces éléments de progression pourront permettre au club de la capitale d’obtenir un meilleur résultat qu’à l’automne. « On n’est pas Madame Irma, s’exclame Cissé, convaincu que tous les scénarios sont possibles au vu des forces en présence. Six ou sept mois dans une carrière, c’est une éternité ! J’invite tout le monde à entamer cette demi-finale avec un esprit neuf en évitant de ressasser le passé. » Ce mardi soir dans le nord de Londres en revanche, ce sont plutôt les similitudes entre deux combattants s’appuyant avant tout sur leur puissance collective qui devraient sauter aux yeux. « Arsenal est plus en avance dans ce processus de jeu collectif, puisque ça fait un peu plus de trois saisons que Mikel Arteta construit son équipe », prévient toutefois encore l’homme aux seize apparitions en C1 avec Paris, preuve que malgré deux trimestres très encourageants, il reste encore des notions à acquérir côté parisien. Si parmi les lacunes affichées en mondovision au mois d’octobre, certaines ont pu être gommées avec brio, la marge de progression est encore réelle. Avant un nouveau palier débloqué dès ce mardi soir ?

85% de chances de se qualifier pour le PSG ?

Par Tom Binet et Julien Faure

Propos de Didier Domi et Édouard Cissé recueillis par JF et TB.

À lire aussi
Articles en tendances
Logo de l'équipe Arsenal
Les notes du PSG
  • C1
  • Demies
  • Arsenal-PSG (0-1)
Les notes du PSG

Les notes du PSG

Les notes du PSG

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

C'est une putain de bonne question !

Luis Enrique est-il déjà le meilleur entraîneur de l’histoire du PSG ?

Oui
Non
Fin Dans 3j
93
49
01
Revivez la victoire du PSG à Arsenal  (0-1)
Revivez la victoire du PSG à Arsenal (0-1)

Revivez la victoire du PSG à Arsenal (0-1)

Revivez la victoire du PSG à Arsenal (0-1)

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • La revue de presse foot des différents médias, radio et presse française/européenne, du lundi au vendredi en 3 à 4h!
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine