Pogba, Fati, Dier : un tiercé gagnant pour Monaco ?

Sans strass, ni paillettes, l’arrivée de Paul Pogba à Monaco s’est faite le plus normalement du monde. Heureusement, a-t-on envie de dire, tant l’atmosphère qui a entouré le retour de la Pioche dans un club de football pouvait sembler explosive. C’est d’ailleurs justement ça que cherchait sûrement l’ancien de Manchester United et de la Juventus. Sur le Rocher, si l’on aime le luxe et le prestige, on déteste le bruit. Alors, les dirigeants monégasques l’ont joué sobre, en n’autorisant à sa nouvelle recrue qu’une petite tournée médiatique. Dans la foulée du Français, c’est Ansu Fati, lui aussi aux oubliettes depuis près de deux ans, qui a été présenté. Là aussi, sans tintamarre. Et avant la doublette, Eric Dier avait préalablement posé ses valises, au sortir d’une pige et demie discrète au Bayern Munich. Mais alors que l’ASM retrouve doucement les premiers rôles en Ligue 1, pourquoi donc tenter de relancer trois bonshommes que l’on pensait carbo ?

Retrouver de l’expérience

Pour Monaco, l’argument était d’abord opportuniste. Les trois joueurs débarquent libres ou presque. Pogba et Dier ont signé en tant qu’agents libres, tandis que Fati est prêté avec une « petite » option d’achat estimée à 11 millions d’euros par le FC Barcelone. Une aubaine pour la direction monégasque donc, consciente d’avoir récupéré trois valeurs sûres – lorsqu’elles sont en forme – sans se ruiner. Surtout, ce mercato s’inscrit dans la volonté monégasque de blinder son effectif niveau expérience. Avec une moyenne d’âge de 23 ans et 187 jours, l’ASM disposait du troisième plus jeune effectif de L1 (derrière Strasbourg et Paris) à l’issue de la saison écoulée. Un avantage, au moment d’enchaîner les rencontres, mais un sérieux handicap quand il s’agit de négocier les gros virages. Mentalement, Monaco a ainsi craqué à des moments clés, en témoigne son début de phase retour (quatre matchs sans victoire entre décembre et janvier) ou son élimination en Ligue des champions contre Benfica. Dans cette optique, le leadership de Pogba et Dier – notamment le premier – devrait être primordial.

Pour autant, le processus sera lent. Si Eric Dier sort d’une saison complète au Bayern, Paul Pogba et Ansu Fati vont ramer. Pour les raisons que l’on sait (suspension de deux ans pour dopage et affaires personnelles), le champion du monde 2018 semble être encore loin de la vie de simple footballeur, mais pourrait, avec un alignement des planètes, redevenir le milieu de terrain qu’il était. Du côté de Fati, la donne est un peu plus aléatoire. Plutôt épargné par les blessures durant son ultime étape au Barça, mais noyé dans la rotation de Hansi Flick, l’ailier n’a plus de rythme. Pour les supporters monégasques, ne reste qu’à avoir une confiance pleine en les médecins du club, chargés de remettre sur pied leurs nouvelles stars. Un optimisme obligatoire, quand on sait la rigueur imposée par Adi Hütter et son staff depuis leur prise de poste deux ans auparavant. L’objectif pour l’ASM sera donc de disposer du plein potentiel de ce trio, non pas en entame de saison, mais au mois de janvier, correspondant à la période de doute du groupe la saison dernière. Il faudra simplement bien manger, bien dormir.