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Marseille : SOS défense !
Privé de Leonardo Balerdi, son capitaine et pièce maîtresse du système de Roberto De Zerbi, l’Olympique de Marseille ne cesse de montrer ses limites dans le secteur défensif. Encore giflée face à Monaco ce samedi avec trois buts encaissés, la défense olympienne inquiète, alors que le sprint final pour la qualification directe en Ligue des champions est lancé.

Démunis, voilà l’expression collective ressentie après la nouvelle défaite des Olympiens cette saison (subie à Monaco, cette fois). La neuvième après 29 journées, soit autant que la saison précédente avec un effectif de bien moindre qualité. Longtemps sauvé par ses prestations offensives et les mauvais résultats de ses concurrents directs, l’OM peine depuis plus d’un mois à retrouver une dynamique positive. La faute à un système de jeu qui semble désormais parfaitement lisible par les équipes adverses, ainsi qu’à une défense bien trop fragile et limitée.
Balerdi, le défenseur qui cachait la forêt
La défaite contre Auxerre lors du match aller avait servi de détonateur pour Roberto De Zerbi, qui avait alors changé son système de jeu pour mener à plus d’équilibre et de pragmatisme. Cinq mois plus tard, le technicien lombard ne semble pas avoir de nouveaux tours dans son sac pour redonner de l’éclat à son Olympique. Avec cinq défaites lors des sept dernières rencontres, les failles défensives olympiennes sont de plus en plus visibles. « Je suis attristé d’avoir perdu Balerdi, ça pèse encore plus que la défaite », avait déclaré Roberto De Zerbi en conférence de presse, après le déplacement à Reims. Pièce maîtresse dans l’organisation de l’ancien de Sassuolo, le rapide Argentin constitue le véritable métronome de son équipe sur les sorties de balle. Une donnée partagée par De Zerbi : « Sans Balerdi, on n’a pas de défenseur rapide, et ça nous a coûté. Quand il n’est pas là, l’équipe change et on perd souvent. »
L'@OM_Officiel a encaissé au moins 2 buts lors 5 ses 6 derniers matchs sans Leonardo Balerdi sur la pelouse ou lorsque le défenseur argentin a été remplacé en cours de rencontre en @Ligue1. #ASMOM
— Stats Foot (@Statsdufoot) April 12, 2025
Sauf que si la blessure de Leonardo Balerdi a précipité les évènements, l’OM paye aussi et surtout son manque de profondeur dans ce secteur. Privé de Luiz Felipe, encore blessé, l’OM ne compte ainsi qu’un seul défenseur central avec Derek Cornelius (loin de faire l’unanimité). Après la défaite face à Monaco, De Zerbi a donc une nouvelle fois eu du mal à cacher la nécessité d’un retour rapide de son capitaine : « Ulisses Garcia est plus rapide que Derek Cornelius. Mais parfois, changer les choses peut faire plus de mal que de ne pas les changer. J’espère que Leo Balerdi reviendra vite dans le groupe, car il est très important pour nous. » Le secteur défensif était pourtant le grand chantier olympien du mercato hivernal avec les arrivées de Luiz Felipe et d’Amar Dedič, qui n’ont pas donné grande satisfaction pour le moment.
La placardisation de Mbemba, l’erreur originelle de De Zerbi ?
De Zerbi semble dès lors dos au mur, comme il l’a exprimé avant le déplacement à Monaco : « En ce moment, nous n’avons pas beaucoup de vrais défenseurs disponibles. On a des joueurs qui doivent occuper ces postes, on doit faire avec. Kondogbia, Rongier… Ce sont des très bons joueurs, mais ce ne sont pas des défenseurs. Aujourd’hui, on parle de système. Mais si je veux faire une défense à quatre, qui est-ce que je peux aligner ? Je n’ai que Cornelius en vrai défenseur, c’est la raison pour laquelle je préfère mettre une défense à trois. » De son côté, Adrien Rabiot s’est également penché sur la question : « On a souvent été contraints de changer les titulaires derrière, avec les blessures et les mouvements du mercato. Le fait est qu’on a encaissé trop de buts sur des détails, qu’on manque parfois de concentration sur certaines phases de jeu. Ce n’est pas que de la faute de la ligne défensive, c’est un travail d’équipe et on doit tous travailler pour corriger ça. Parfois, le pressing est mal coordonné sur les phases de transition et on se fait prendre dans le dos. »
L'@OM_Officiel n'avait plus encaissé 38 buts après ses 28 premiers matchs d'une saison en @Ligue1 depuis l'exercice 1984/85 (49). #OMTFC
— Stats Foot (@Statsdufoot) April 6, 2025
Il existe pourtant bien un autre central de métier dans l’effectif olympien, qui a d’ailleurs déjà rendu de fiers services à son club lors des saisons précédentes : placardisé lors de l’arrivée de De Zerbi dans la cité phocéenne en juillet dernier, Chancel Mbemba aurait pu permettre aux Olympiens d’être moins friables défensivement. Face à la cascade d’absents, l’erreur originelle de cette saison 2024-2025 réside peut-être dans cet acharnement à ne plus voir « Demi dieu » porter le maillot olympien. Écarté dans un premier temps par De Zerbi, le capitaine des Léopards avait par la suite été mis à pied par le club avant d’être réintégré au groupe professionnel. Seulement, il n’a participé à aucune rencontre cette saison, et le technicien lombard ne compte pas faire appel à lui jusqu’à la fin de l’exercice. Comme le technicien l’avait expliqué, en octobre : « La situation n’a pas changé, avec lui. J’avais parlé de lui, cet été. Dans mon rôle, je dois prendre des décisions comme avec Veretout, Gigot et Pau Lopez dans la reconstruction de l’équipe. On leur avait dit, lui compris, qu’on souhaitait entamer un cycle avec d’autres joueurs et ça n’enlève en rien ses qualités. Ce sont des choix que l’on a faits pour aller de l’avant, mais ce sont des choix effectués avec respect. » Alors, quelle solution pour revoir des cleans sheets et accrocher une qualification directe en Ligue des champions ?
L’historique des clubs français en demi-finales de Ligue des championsPar Léna Bernard