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L’OM version De Zerbi : au nom du cœur, du courage et des attributs
À l’orée de la dernière journée de Ligue 1, les Marseillais sont déjà assurés de disputer la Ligue des champions la saison prochaine. En cas de victoire face à Rennes samedi (21h), les protégés de Roberto De Zerbi termineraient un exercice, parfois mouvementé, à la deuxième place. Le volcanique entraîneur italien a souvent martelé l’importance de jouer avec trois composantes : le cœur, le courage et les attributs. Bilan.

Neuf mois après le grand remue-ménage de l’été 2024, les Olympiens et leur entraîneur Roberto De Zerbi ont rempli leur mission : se qualifier directement pour la phase de groupes de la Ligue des champions. Avec le deuxième budget du championnat, derrière le Paris Saint-Germain, l’OM pourrait finir en beauté sa saison, en cas de succès face à Rennes, sur la deuxième marche du podium. Pourtant, la saison n’a pas toujours été un long fleuve tranquille : entre marasme sportif au cœur du mois de novembre, suspensions à gogo des dirigeants phocéens, mises au vert et tempêtes émotionnelles.
Des couilles, des couilles et encore des couilles
Souvent, les conférences de presse du volcanique entraîneur olympien se sont suivies et ressemblées sur ce qui devait faire la force de son équipe. « Ce qui compte du début à la fin de la saison, ce sont les qualités des joueurs, techniquement et tactiquement. Après, ce qui fait la différence, ce sont les trois choses dont je parle souvent, le cœur, la tête et les attributs », martelait encore De Zerbi avant la réception de Brest lors de la 31e journée. Des concepts vagues et souvent utilisés par manque d’idées de jeu, ce qui n’était pourtant pas le cas de l’ancien technicien de Brighton qui a réussi à s’adapter et se réinventer pour permettre à l’OM de se qualifier en C1.
Vous avez manqué de couilles !
Passé chez les Seagulls, au Shakhtar et à Sassuolo notamment, le natif de Brescia a souvent fait référence à la nécessité de jouer au football avec « ses couilles », l’OM n’y a pas dérogé. Une incitation familière pour le capitaine olympien, Leonardo Balerdi, qui s’était vu reprocher « un manque de couilles » après la défaite à domicile face à Auxerre (1-3). La même remarque avait été ensuite administrée à l’ensemble du groupe selon L’Équipe : « Vous m’avez humilié, vous avez humilié notre club devant notre public. Vous avez manqué de couilles ! » C’est également à l’occasion de cette rencontre que le Lombard était venu en conférence de presse à une heure tardive pour asséner aux journalistes le désormais mythique « Si je suis le problème, je suis prêt à partir ».
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Si votre club est présent sur cette carte c'est qu'il fait partie des clubs français qui ne sont JAMAIS SORTI DU TOP 10 cette saison en Ligue 1 !
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— Météo Foot Maps Infos & Stats (@MeteoFootMaps) May 12, 2025
Penaud, Balerdi s’était alors présenté en zone mixte pour défendre son entraîneur : « Ce n’est pas la faute du coach, c’est nous, les joueurs. On doit prendre nos responsabilités. Il a fait les efforts, il donne tout, il donne son cœur. On doit faire un peu plus, y mettre du cœur pour jouer ici et tourner la page. » Une éruption soudaine, brutale mais qui a secoué les Olympiens qui, après cette incartade, ont enchaîné les succès en championnat pendant deux mois. Le technicien phocéen n’a pas non plus hésité à mettre sur le banc les joueurs cadres qui ont manqué à ces exigences à l’instar de Mason Greenwood et de Luis Henrique notamment.
Les testicules, ça a un impact parce que la testostérone va augmenter la masse musculaire, la force musculaire. Elle se répercute aussi sur la tolérance à l’effort parce qu’elle augmente le taux d’hémoglobine dans le sang.
Mais la thématique de l’appareil reproducteur masculin n’est jamais loin lorsque les tumultes sportifs se sont fait sentir, à l’instar de la réception de Montpellier le 19 avril dernier, capitale dans la course à l’Europe après le revers subi face à Monaco la semaine précédente (3-0). Interrogé sur la nécessité d’opérer des changements tactiques, notamment en défense, De Zerbi se lance : « Moi, je peux tout changer, à chaque match. Mais je pense que ce sont le cerveau et le cœur qui font vraiment la différence. Ce n’est pas uniquement une question tactique. Je suis passionné de tactique, je cherche toujours ce que je peux faire différemment pour aider les joueurs sur le terrain. Mais selon moi, ce n’est pas là que se situe le vrai problème de l’OM. Tout doit partir du cœur, de l’esprit, de la tête. Quand tu as la tête, le cœur et les attributs, alors tu peux changer tous les systèmes de jeu que tu veux, tu peux tout modifier et obtenir des résultats. Mais si ces trois éléments ne sont pas présents, alors l’aspect tactique ne compte absolument pas. »
La testostérone, hormone clé de la saison de l’OM
Aveu de faiblesse ou vérité scientifique de la part du technicien olympien dans ses diatribes ? Le professeur en chirurgie urologique du service dédié de l’hôpital universitaire de la Conception à Marseille, Romain Boissier, assure que les testicules ont bien un rôle à jouer dans la pratique footballistique puisqu’elles sécrètent de la testostérone : « Ça a un impact parce que la testostérone va augmenter la masse musculaire, la force musculaire. Elle se répercute aussi sur la tolérance à l’effort parce qu’elle augmente le taux d’hémoglobine dans le sang, c’est-à-dire que ça augmente le nombre de globules rouges donc le sang transporte mieux l’oxygène à de la masse musculaire qui est plus importante en quantité et en qualité, donc ça développe la force musculaire et l’endurance. »
Le spécialiste avance également que la production de cette hormone est favorisée par une pratique sportive comme le football : « La pratique sportive stimule la sécrétion de testostérone, naturellement. Une alimentation équilibrée permet d’avoir un taux de testostérone satisfaisant aussi. Et c’est vrai que les gens qui sont un peu sportifs, ils ont tendance à avoir un petit peu plus de testostérone, ça la stimule un peu, mais pour autant, elle reste dans des valeurs normales. » Même si l’idée de jouer au football avec ses attributs reste une métaphore immensément beauf.
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— Olympique de Marseille (@OM_Officiel) May 13, 2025
Autre fait marquant de la saison marseillaise : les stages qui ont à chaque fois donné un nouveau souffle aux Olympiens, qu’il s’agisse du stage commando à Mallemort ou du ritiro à Rome plus récemment. Ces expériences, qui ont été bénéfiques au groupe, semblent renforcer sa cohésion. Selon le professeur Boissier, certains lieux peuvent remplacer le sacro-saint triptyque De Zerbiesque puisqu’un entraînement en altitude favorise l’augmentation du taux d’hémoglobine, tout comme la testo’. Si Roberto De Zerbi reste sur le banc olympien la saison prochaine, il vaudra donc mieux privilégier les Alpes, les Pyrénées ou l’Himalaya pour booster les performances olympiennes plutôt que la plaine. Même si les clés du succès phocéen dans les prochaines années pourraient bien résider dans la continuité et la stabilité du projet olympien.
L’OM va être mis à l’honneur dans un muséePar Léna Bernard, à Marseille
Tous propos recueillis par LB sauf mention.