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- Real Madrid-FC Barcelone (2-1)
Lamine Yamal, des paroles sans les actes
Véhément avant le Clásico à l’encontre des Madrilènes, Lamine Yamal a pourtant traversé la rencontre comme un fantôme et n’a pu que constater l’échec des siens. Beaucoup plus porté sur les polémiques que sur le football ces dernières semaines, il reste encore un long chemin à parcourir pour que le numéro 10 barcelonais se réalise pleinement.
Les Clásicos entre Madrilènes et Barcelonais sont toujours des moments spéciaux de la saison de Liga. Après avoir été le théâtre de la confrontation entre les deux meilleurs joueurs de l’histoire, Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, au tournant des années 2010, les Real-Barça ont retrouvé de leur lustre d’antan depuis l’émergence de Lamine Yamal, aussi bien dans la verve que sur le terrain. En revanche concernant la pépite barcelonaise, si l’arrogance de ses prédécesseurs a été retrouvée, les performances sur le terrain beaucoup moins, jusqu’à n’avoir aucune influence sur la rencontre disputée au Santiago-Bernabéu ce dimanche après-midi. De quoi permettre à la presse madrilène de s’enflammer sur un futur neymaresque.
Trashtalk et pression
Le cas Yamal divise, mais ne laisse pas indifférent. Même si le joueur de 18 ans fait plus parler de lui pour ses polémiques et ses penaltys du président en Kings League, ces derniers temps, que pour ses performances sportives, le football a besoin de personnages hauts en couleur, au risque de basculer dans l’aseptisation la plus totale. Il a été pris à partie par plusieurs Madrilènes au coup de sifflet final, notamment par Dani Carvajal qui lui a reproché de trop parler, mais d’autres se sont montrés beaucoup plus enthousiastes à propos du trashtalking de Yamal. C’est notamment le cas d’Aurélien Tchouaméni, interrogé à ce sujet à l’issue de la rencontre : « Moi, j’apprécie cela. Ce ne sont que des mots et il n’y a pas de mauvaise intention. Cela nous motive un peu plus, mais si Lamine veut parler, il peut le faire, il n’y a pas de problème. Quand j’étais petit, je me rappelle les échanges entre les joueurs du Barça et du Real avant les matchs, et cela nous plaisait. Finalement, le match se joue sur le terrain. » De son côté, Jude Bellingham, l’un des grands artisans du succès madrilène, a préféré en remettre une couche avec un post Instagram.
Mais selon Marcus Sorg, l’adjoint de Hansi Flick qui a officié durant ce match à la suite de l’expulsion du tacticien allemand face à Gérone, Yamal a pu être « perturbé ». « Il est encore jeune, il doit apprendre à gérer ce genre de situations. Ce n’était pas un match facile pour lui, ils ont bien défendu, il se retrouvait souvent seul contre deux. Il n’était pas à 100%, il revient d’une blessure importante, il a besoin de plus de rythme, de rejouer des matchs de haut niveau. Les adversaires font tout pour mieux défendre sur lui, mais nous allons l’aider et nous allons travailler avec lui pour qu’il retrouve son meilleur niveau », a assuré le coach barcelonais.
Grandir, c’est apprendre
Si le Barcelonais à tendance à irriter ses adversaires, il est en train de faire du trashtalk sa marque de fabrique. Notamment avant les matchs, où il se sert de ses storys Instagram pour provoquer son futur adversaire. C’était notamment le cas avant d’affronter le PSG en Ligue des champions ou encore avant la finale de la Ligue des nations face au Portugal. Problème, aucune des rencontres citées n’a été remportée par l’équipe dans laquelle évoluait Yamal. Pire encore, le numéro 10 barcelonais n’est pas parvenu à peser sur ces rencontres, voyant son adversaire direct Nuno Mendes être élu homme du match lors de ces deux matchs. Lamine Yamal n’en reste pas moins un adolescent sur lequel les projecteurs sont braqués depuis déjà plusieurs saisons, deuxième du dernier Ballon d’or et à qui l’on promet déjà la gloire éternelle.
Son Clásico a été manqué certes, mais la pépite de Mataró est encore loin d’être au maximum de ses capacités. Diminué depuis le mois de septembre par une pubalgie et victime d’une rechute au début du mois d’octobre, ce qui est considéré comme l’une des pires blessures pour un footballeur entrave nécessairement son jeu. De là à expliquer pleinement sa contre-performance face au Real ? Probablement. Cette saison pourrait bien marquer un tournant dans la carrière du Barcelonais, gêné par Álvaro Carreras tout au long du match et affichant un niveau technique médiocre pour son talent. Un succès fulgurant peut faire perdre la tête, mais tant qu’il s’agit de provocations sans gravité et d’erreurs de jeunesse vite oubliées, la suite de l’histoire devrait s’écrire positivement, à condition d’être meilleur lors des matchs de football à 11 qu’à la Kings League.
Les tops et les flops de Real Madrid-BarcelonePar Léna Bernard























