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Le PSG au Stade de France, la dernière lubie de QSI

Par Nicolas Kssis-Martov
4 minutes
Le PSG au Stade de France, la dernière lubie de QSI

L’État a lancé les appels d'offres pour le Stade de France. La FIFA serait sur les rangs. Le PSG y penserait aussi. Cette vieille rumeur devient ainsi fort concrète, et pour tout avouer, angoissante pour le supporter historique du club parisien, ancré viscéralement dans son Parc des Princes. Un saut dans le vide... jusqu’à la chute finale ?

Le gouvernement veut se débarrasser du poids financier du Stade de France, héritage très coûteux de la Coupe du monde 1998. Une enceinte surdimensionnée qui ne fait guère vibrer les joueurs, et dont la ferveur des tribunes peine à se faire entendre. Un lieu désormais marqué par la catastrophe de la finale de la Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid, qui en avait révélé tous les problèmes (accessibilité, transports, sécurité, etc.). Néanmoins, les candidats sérieux, c’est-à-dire solvables, semblent se mettre tranquillement sur les rangs pour le récupérer à compter du 1er juillet 2025 (fin de la convention d’exploitation de l’actuel consortium), malgré une facture probable autour de 600 millions d’euros. D’abord la FIFA , en dépit d’un faible démenti, sous les auspices de discussions au sommet entre Emmanuel Macron et Gianni Infantino. Et donc désormais un PSG à peine remis de son énième échec en Ligue des champions. L’idée d’installer le club parisien à Saint-Denis constitue une vieille lubie, qui d’ailleurs avait justifié un dédommagement public auprès de ses exploitants privés, faute d’une équipe résidente. Jusqu’à présent, le PSG se trouvait bien au chaud dans son Parc des Princes. Il s’en était emparé juste après la sortie de terre de sa nouvelle version au-dessus du périphérique, au début des années 1970. Un petit bijou architectural, quasiment entièrement consacré au foot, Un temple de béton où s’était tissé, pour le meilleur (les victoires en finales de Coupe de France, les premiers parcours européens) ou le pire (affrontement mortel entre virage Auteuil et Kop de Boulogne), un lien indéfectible avec ses supporters. 

Un crime culturel qui peut se transformer en échec commercial

Seulement le PSG version QSI ne cesse de muter, et de multiplier les fuites en avant. À défaut de parvenir à remplir les objectifs sur le plan sportif, les rêves de grandeur, économiques surtout, prennent le relais. Il existe certes des chances pour que cette stratégie s’avère d’abord un coup de pression supplémentaire envers une ville de Paris qui refuse de céder – ou de brader – un Parc de Princes devenu patrimoine commun de la capitale et de ses habitants. Il s’agit néanmoins d’une alternative crédible. Plutôt que de débourser 40 millions d’euros pour rester à la maison (avec en ligne de mire des investissements de 500 millions pour l’agrandir), on traverse l’ancienne petite ceinture pour investir dans du « neuf ». Un stade déjà à la bonne taille, qui apparemment compte pour les Qataris. Il est vrai que les revenus potentiels que laisse entrevoir une contenance de 80 000 places (le Parc ne pourrait monter qu’à 57 000 dans le meilleur des cas) peuvent sembler alléchants. Un saut dans l’inconnu toutefois, en forme de test grandeur nature pour mesurer l’attractivité du produit, notamment pour remplir tous les quinze jours les gradins du SDF, jusqu’aux plus éloignés du terrain, y compris avec les matchs ordinaires de la L1.   

Après, le PSG hors du Parc n’est plus tout à fait le PSG, donc c’est une autre histoire.

Anne Hidalgo

Certes, des grands clubs ont pu récemment déménager. L’équation s’avère sensiblement différente et particulière dans le cas du PSG. La rencontre avec le peuple parisien, et sa banlieue, s’est opérée entre la porte d’Auteuil et la porte de Saint-Cloud. Bien sûr, l’actuelle direction ne désire pas garder grand-chose de ce passé, hormis la tour Eiffel dans le logo. Elle serait cependant mal inspirée de trop écouter les conseillers en marketing qui semblent imaginer conquérir une nouvelle clientèle avec une pareille aventure. On sait ce que l’on perd, rarement qui on gagne. Si ce scénario dystopique devient réalité, que restera-t-il de l’enracinement du club dans Paname ? Anne Hidalgo n’a d’ailleurs pas manqué de sortir cette carte de sa manche : « Après, le PSG hors du Parc n’est plus tout à fait le PSG, donc c’est une autre histoire. » Le Paris Saint-Germain parachèvera son passage de club de foot en franchise de la L1, déplaçable à volonté. Un crime culturel qui peut se transformer en échec commercial, et QSI découvrira peut-être à cette occasion que la valeur, y compris en euros, d’un club ne se mesure pas qu’en nombre de followers. Il ne suffit pas d’acheter un grand stade pour rendre un club grand.

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