Les Bleus ont peut-être déjà fait le plus dur, ce vendredi soir, en s’imposant contre l’Ukraine en Pologne (0-2). Michael Olise a encore marqué, Kylian Mbappé a rejoint Thierry Henry avec son 51e but et l’équipe de France visera la première place dès mardi contre l’Islande, qui a largement battu l’Azerbaïdjan.
Ukraine 0-2 France
Buts : Olise (10e) et Mbappé (82e) pour les Bleus
C’est ce à quoi devaient ressembler une rentrée et une première étape sur la route d’une Coupe du monde qui sera la dernière de Didier Deschamps sur le banc des Bleus. Une équipe de France à deux visages, avec des bonnes intentions, des bons copains et des difficultés, quand même, sinon tout serait trop facile et trop beau. À Wraclow, dans cette enclave ukrainienne en Pologne le temps d’une soirée rappelant que ce peuple vivait quelque chose d’autrement plus important qu’un match de foot ces derniers temps, les Français sont allés chercher une victoire importante (0-2) pour lancer cette campagne express devant emmener cette bande en Amérique.
Y a d’la joie
On s’est surpris à se dire, et ce n’est pas tout le temps devant un match des Bleus, qu’on n’avait pas forcément mieux à faire de notre vendredi soir que d’être scotché dans notre canapé à mater onze types contents de jouer au foot. C’est rapidement ce que les hommes de Didier Deschamps, en blanc cette fois, ont fait comprendre à tout le monde et notamment aux Ukrainiens, dont l’agressivité et la compacité n’ont pas pu empêcher l’enthousiasme se dégageant du jeu tricolore en première période. La première percée aura été la bonne et elle aura sans doute aidé à se relâcher un peu plus. Bradley Barcola a déboulé sur son côté gauche, fixant Yukhym Konoplia et servant Michael Olise, dont la caresse du gauche n’a laissé aucune chance à Anatoliy Trubin (0-1, 10e).
Pour ceux qui doutaient que le Bavarois n’avait pas pris ses quartiers dans cette équipe de France (trois buts lors de ses quatre dernières sorties), il aurait pu signer un doublé express, mais le dernier rempart ukrainien a gardé le bras ferme (17e) et ses coéquipiers ont commencé à se dire que la mission s’annonçait compliquée. Surtout que les Bleus ont continué à mettre du mouvement, de la vie et de la joie, Kylian Mbappé ne se montrant pas assez adroit pour conclure (22e), comme Désiré Doué (30e) ou Aurélien Tchouaméni (36e). Il s’est pendant longtemps dégagé un mélange de puissance et d’élégance de cette équipe de France, le duo Dayot Upamecano-Ibrahima Konaté muselant Artem Dovbyk, Manu Koné et Tchouaméni régnant au milieu de terrain et les offensifs se trouvant souvent les yeux fermés. Même s’il faut dire que l’Ukraine a bien aidé son adversaire en faisant tout à l’envers, au moins jusqu’à la pause, où les Bleus ont perdu un larron.
Mbappé se colle à Titi Henry
Les supporters du PSG ont tiré la tronche en voyant Ousmane Dembélé, sur un fil depuis le début de saison, remplacer son copain Désiré Doué, touché au mollet droit et préservé par le staff tricolore. Pendant ce temps-là, l’Ukraine a profité de l’entracte pour se régler tactiquement et proposer un autre scénario à cette rencontre jusque-là maîtrisée par les visiteurs du soir. Plus hauts, plus présents dans les duels, les Ukrainiens ont posé des problèmes aux Bleus, qui ont cette fois peiné à aligner les passes, perdant le fil et frôlant la sanction après l’heure de jeu. Heureusement, il y avait Konaté pour sauver sur la ligne la tête de Dovbyk (65e) et surtout le poteau pour priver Illia Zabarnyi de jouer un mauvais tour à certains nouveaux partenaires parisiens (66e).
Il restait toujours Olise, pour tenter sa chance (55e, 68e) ou rendre son offrande à Barcola, qui a pêché dans le dernier geste (75e), comme Dembélé (72e), qui a vu arriver l’inévitable : la main sur les ischios et une blessure l’obligeant à quitter le terrain pour les dix dernières minutes, ce qui a permis à Hugo Ekitike de faire son baptême du feu, comme l’autre novice, Maghnes Akliouche, dans le temps additionnel. Entre-temps, les Bleus ont enfin pu se mettre à l’abri, piégeant l’Ukraine sur un contre supersonique lancé par une passe de Tchouaméni dans la profondeur pour Mbappé, qui s’est amusé avec Zabarnyi avant d’ajuster Trubin du droit (0-2, 82e). Le voilà l’égal de Thierry Henry, avec 51 buts sous le maillot frappé du coq, et trop gourmand en tentant un lob, « une bêtise» selon ses mots sur TF1, totalement raté pour le doublé (89e), laissant à Mike Maignan le dernier mot avec une jolie parade pour laisser le compteur à zéro. Sur la route du Mondial, l’équipe de France a peut-être déjà fait le plus dur.
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