Cette journée du 13 novembre n’avait pas besoin d’un match de foot pour être spéciale, mais l’équipe de France n’a pas oublié de s’imposer contre l’Ukraine (4-0) pour confirmer qu’elle sera au rendez-vous à la Coupe du monde 2026 l’été prochain.
L’équipe de France sera à la Coupe du monde l’été prochain, mais ce n’était pas le plus important ce soir. Cette journée du 13 novembre n’avait pas besoin d’un match de foot ni d’une belle victoire des Bleus contre l’Ukraine (4-0) pour être spéciale. Oui, après avoir disputé les deux dernières finales, la sélection emmenée par Didier Deschamps sera au rendez-vous en Amérique, sans trop de surprise, pour ce qui sera le huitième Mondial d’affilée des Tricolores et la dernière grande compétition du sélectionneur. Ce ne sont pas ces constats que l’on retient au bout de ce jeudi : ce sont les témoignages, les souvenirs, la solidarité, les images, les moments, les hommages poignants et ce qui a trotté dans notre tête et notre cœur sur la route du Parc des Princes, dans les rues de Paris, dix ans après les attentats qui ont frappé Saint-Denis, la capitale et la France, le 13 novembre 2015.
Chacun s’est rappelé ce qu’il faisait ce jour-là en causant avec son voisin, et la partie a cappella de la Marseillaise avait une puissance plus forte que d’habitude, comme l’hymne ukrainien, repris par les nombreux visiteurs venus soutenir leur équipe et leur pays face à une guerre beaucoup trop longue. Une minute a rappelé que le silence était plus marquant que des applaudissements, parfois, et le public français a bien sûr choisi la 13e minute pour allumer les flashs scintillants comme des étoiles, les 132 victimes du 13 novembre célébrées par les Irrésistibles français qui déployaient un tifo bleu-blanc-rouge. Le stade n’était pas tout à fait plein, la première période n’aura pas été un régal, mais l’ennui n’était pas un compagnon très embêtant en cette soirée.
Comme Joe Dassin, les Bleus ont pris leur temps
Les Bleus auront pris leur temps pour emballer la rencontre et secouer une équipe d’Ukraine venue pour défendre très bas pour empêcher les artistes Michael Olise, Rayan Cherki, Kylian Mbappé, Bradley Barcola et compagnie de mettre le bazar sur le terrain. L’approche aura fonctionné pendant un peu plus de 45 minutes, les Français se cassant les dents sur le bloc ukrainien. Des tirs ont mis KO Taras Mykhavko et Roman Yaremchuk, Anatoliy Trubin a présenté sa main ferme à Mbappé (17e), et Cherki a essayé de montrer sur chaque geste pourquoi il était un joueur qu’on aime regarder jouer. Les attaquants ont cherché à se connecter, pas toujours de la bonne manière, mais il y avait l’intention de jouer vite et ensemble, surtout avec le trio Olise-Mbappé-Cherki. Le troisième a sorti un coup du foulard de son chapeau pour animer une partie légèrement endormie, N’Golo Kanté a fait du Kanté pour garder le public dans sa poche et la percée d’Oleg Ocheretko n’a pas permis à l’Ukraine de frapper au but (1 tir en 90 minutes, 25 pour les Bleus).
Ce n’était qu’une question de temps pour la France, Trubin envoyant le ballon bien enroulé de Barcola sur le poteau (41e) et l’Ukraine pensant même bénéficier d’un penalty pour un contact entre les pieds de Dayot Upamecano et Yegor Nazaryna dans la surface. Après trois minutes de flottement et une VAR, l’arbitre n’a pas changé d’avis, puis il n’a pas hésité, quasiment dans la foulée et dans l’autre camp, pour sanctionner la faute de Mykhavko, qui a marché sur le pied d’Olise dans la surface. D’un potentiel penalty à un autre plus concret et transformé par Mbappé d’une panenka pour rendre cette soirée un peu plus facile pour les Bleus et un peu moins pesante pour un stade qui peinait à faire la fête (1-0, 55e). La défense ukrainienne a perdu le fil et les Bleus auraient pu se mettre à l’abri plus tôt, entre les multiples tentatives de Mbappé, la reprise de Jules Koundé, l’arrêt de Trubin devant Maghnes Akliouche et le poteau signé Hugo Ekitike.
Les entrants ont débarqué avec la bonne attitude et de bonnes idées, mais ce sont les titulaires qui ont plié l’affaire au moment d’entrer dans un dernier quart d’heure animé et léger. Kanté a tout fait, ou presque, pour permettre à Olise de prendre le ballon, se retourner et marquer du gauche (2-0, 76e), avant qu’un cafouillage ne laisse Mbappé inscrire le 400e but de sa carrière, pas le plus difficile, dans une cage qui était grande ouverte (3-0, 83e). Une fin de partie débridée, avec des Bleus relâchés et Ekitike, au départ de l’action et à la conclusion, après une remise de Mbappé, pour débloquer le compteur en sélection en glissant la chique entre les jambes de Trubin (4-0, 88e). Les Bleus savent ce qu’ils feront l’été prochain et L’Amérique de Joe Dassin a cette fois retenti au bon moment, au Parc des Princes. La France sera à la Coupe du monde. Aujourd’hui, ce n’était pas le plus important.
Les grands récits de Society: Les multiples visages de Corinne Berthier
Les grands récits de Society: Les multiples visages de Corinne Berthier
Ces 40 dernières années, sa photo a été utilisée pour représenter la France, son nom pour usurper des identités et détourner des millions d’euros, sans que personne ne sache vraiment qui était Corinne Berthier, ou même si elle avait jamais existé. Jusqu’à cette enquête.