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Naples : champion (in)attendu
Sacré champion d’Italie pour la quatrième fois de son histoire, Naples a grillé la politesse aux autres écuries de Serie A. Après avoir pourtant passé une bonne année dans la crise.

Il était un peu moins de 22 heures lorsque la terre a tremblé à Naples. Parti en solo, Romelu Lukaku inscrivait en effet le deuxième but des Partenopei face à Cagliari, pour sceller le résultat d’un match aisément gagné (2-0) mais surtout, le quatrième titre de champion d’Italie du Napoli. Vue du ciel, la ville donnait d’ailleurs l’impression d’être recouverte par la lave en fusion de son Vésuve déchaîné. En réalité, il ne s’agissait que des fumigènes rouge vif brandis par la centaine de milliers de tifosi agglutinés dans les rues, pour fêter ce sacre si beau. Beau par son scénario mais aussi, et surtout, par le spectacle offert.
Le Scudetto juste après la crise sportive
Il faut dire que ce Naples 2024-2025 partait d’assez loin. Déjà champions en 2023, les Napolitains pensaient ainsi pouvoir se stabiliser en tête de la Serie A et faire coup double l’année d’après. Il n’en aura rien été. En 2024, le rendement sportif, mêlé à des querelles internes, a effectivement envoyé le club dans le précipice. Triste dixième en Serie A – absent en Coupe d’Europe cette saison – et éliminé dès les huitièmes de finale en Ligue des champions, le Napoli bazardait, par la même occasion, l’ensemble de son effectif. Victor Osimhen (Galatasaray), Piotr Zieliński (Inter) puis Khvicha Kvaratskhelia (début 2025 au PSG) quittaient le navire, tandis que Rudi Garcia, Walter Mazzarri et Francesco Calzona, sur le banc, subissaient la gestion quasi tyrannique de leur président Aurelio De Laurentiis. Plus de cadres, plus d’entraîneur, plus d’équilibre, il fallait remettre de l’ordre. Et quoi de mieux qu’un doux dingue pour réussir la mission ?
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— Il Mattino (@mattinodinapoli) May 23, 2025
Débarqué l’été dernier après un an sans club et deux piges à Tottenham, Antonio Conte a donc lancé l’opération réhabilitation. Avec le prix qui va avec. 149 millions d’euros dépensés durant le mercato estival pour s’attacher les services de Rafa Marín, Alessandro Buongiorno, David Neres, Romelu Lukaku, Scott McTominay et Billy Gilmour, auxquels s’est ajoutée l’arrivée libre de Leonardo Spinazzola. Un recrutement hétérogène pour une colonne vertébrale retrouvée, et symbolisée par l’improbable émergence de l’Écossais McTominay.
Une concurrence plutôt faible en championnat
Embourbé dans le marasme de Manchester United, le milieu de terrain a quitté la fraîcheur britannique pour la première fois en sept ans et n’a pas mis bien longtemps à s’acclimater au bouillonnement méditerranéen. Auteur de douze buts en Serie A (dont quelques-uns plutôt jolis), McTominay s’est découvert une facette de joueur de projection trop souvent cachée à MU. Façon Jude Bellingham au Real Madrid, le relayeur n’a ainsi jamais aussi bien porté l’intitulé de son poste. Deuxième meilleur buteur de son club derrière Lukaku (quatorze réalisations et également auteur de dix passes décisives en championnat), Scott McTominay a, en comparaison, inscrit deux fois plus de pions que Giacomo Raspadori, l’autre avant-centre de l’équipe. En voici un qui a complété le puzzle Conte en devenant cet élément à quatre poumons chargé de tout ratisser, logiquement élu meilleur joueur de la saison en Italie.
Scott McTominay fires Napoli ahead vs Cagliari, reclaiming the top spot! One half to go, the title race is alive! 💙⚽🔥
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— STARZPLAY | ستارزبلاي (@STARZPlayArabia) May 23, 2025
Enfin, Naples a réussi à profiter de la faiblesse concurrentielle visible tout au long de cette campagne en Italie. Hormis l’Inter, place forte du calcio depuis près de cinq ans, les autres écuries ont globalement déçu. Ainsi, ni la Juventus et sa saison fade, ni l’Atalanta et la Roma, encore trop fragiles pour espérer chercher le titre, et encore moins l’AC Milan, à côté de la plaque, n’ont su titiller Napolitains et Intéristes dans leur bataille finale. Dès la quatrième journée, le Napoli n’est d’ailleurs jamais descendu au-delà de la deuxième place, et aura été en tête du classement à 21 reprises (non consécutives). Au bon endroit au bon moment finalement, à l’image du placement de McTominay.
Les champions d’Italie ont été reçus par le pape au VaticanPar Adel Bentaha