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Koffi Kouao : « Tout le monde nous donnait pour morts »

Propos recueillis par Mathieu Rollinger
6 minutes

En Ligue 2 ou en Ligue 1, dans la défaite comme dans la victoire, Koffi Kouao trace sa route dans le couloir droit du FC Metz. Sans compter ses efforts et sans se départir de son immense sourire. En bref, l’homme qu’il fallait pour raconter comment les Grenats ont réussi à retrouver le smile après leur début de saison chaotique.

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Trois victoires lors des trois derniers matchs, comme l’Atlético, Villarreal, Hoffenheim et l’Inter. Ça y est, Metz joue l’Europe ?

On est revenu de très loin, avec beaucoup d’humilité et beaucoup de travail, donc dire qu’on joue l’Europe, ça serait manquer de respect à nous-mêmes. Il ne faut pas se cacher, on joue le maintien. Après, à nous de continuer ce qu’on fait depuis trois matchs et de garder cette confiance pour rester sur notre lancée.

Quelle sensation, même physique, ressent-on quand on renverse la situation comme ça ?

Physiquement, pas grand-chose. Mais mentalement, ça change tout. Ça apporte beaucoup d’énergie. Les gens ne parlent que de la défaite de Lille (1-6), mais pour moi, c’est la défaite de Lille, plus la défaite à Toulouse, plus la défaite à Monaco, plus toutes les autres qui ont fait mal. À Lille, c’est juste qu’on a pris conscience qu’on ne pouvait pas tomber plus bas. Il fallait donc se poser les bonnes questions. Ce qu’on a fait pour battre Lens (2-0) et retrouver le sourire.

Le déclic, il est là ?

Oui, c’est l’enchaînement. On ne peut pas dissocier les deux. Après Lille, on devait jouer contre le deuxième du championnat, tout le monde nous donnait pour morts. Mais comme on n’a eu que trois jours entre les deux matchs, ça nous a évité de réfléchir trop longtemps. La vie nous donnait une chance de prouver qu’on était capable de rivaliser et de faire de bonnes choses en Ligue 1. Et pour moi, on gagne le match de Lens avant de rentrer sur le terrain.

À cette période, on ne méritait rien d’autre que des sifflets. On est redevables envers les supporters, donc ils étaient dans leur droit de nous siffler.

Koffi Kouao

Quel était le discours du coach, Stéphane Le Mignan, à ce moment-là ?

Ce n’est pas que la causerie du coach, mais aussi des réunions avec le président (Bernard Serin), le directeur sportif (Frédéric Arpinon), tout le staff et entre nous, les joueurs. Il fallait mettre les points sur les i, et corriger beaucoup de choses au niveau de l’état d’esprit. On s’est dit que ce groupe pouvait encore faire de belles choses et montrer un autre visage. Le match nous a donné raison.

Il y a eu des sifflets à Lille, de vos propres supporters. Est-ce que c’est ça qui ne ferait pas le plus mal ?

Ce n’était pas qu’à Lille, il y en a eu même bien avant ça, à la maison. Ça fait mal parce que ce sont des gens censés t’encourager, mais en même temps, on n’avait pas fait les choses pour qu’ils puissent nous applaudir. À cette période, on ne méritait rien d’autre que des sifflets. On est redevables envers les supporters, donc ils étaient dans leur droit de nous siffler. Les sifflets étaient même bienvenus parce que ça nous a poussés à changer les choses.

Ton capitaine Gauthier Hein disait que les échecs affectaient directement sa vie au quotidien. Toi, tu les vis comment, ces moments ?

D’habitude, je suis quelqu’un de très chambreur, mais quand tu te retrouves dans cette situation, il faut savoir être tranquille, c’est tout. Moi à chaque fois qu’on perdait, je rentrais chez moi en me disant que ce que j’ai fait n’était pas suffisant. Je peux le dire, j’étais même triste. Je ne voulais parler à personne, je réfléchissais tout le temps à ce qu’il fallait faire pour inverser la dynamique. L’ego en prend un coup, c’est sûr, mais il faut savoir accepter les critiques.

C’est dans la difficulté qu’on trouve les leaders. Qui sont-ils à Metz ?

Je dirais que c’est surtout là qu’on voit le caractère et la force d’un groupe. Parce que ce ne sont pas que trois ou quatre joueurs qui vont tout le temps faire des discours. Oui, il y a des joueurs qui peuvent te faire gagner un match, mais pour atteindre des objectifs dans un championnat, il faut un collectif. On sait qu’on ne va pas gagner tous les matchs – bon si on nous dit qu’on ne s’arrête plus jusqu’au 16 mai, on signe –, mais il faut surtout montrer qu’il y a un bel état d’esprit. Ça, c’est primordial pour nous.

Il ne fallait surtout pas abandonner notre jeu, parce que c’est ça qui va nous permettre d’engranger des points aujourd’hui.

Koffi Kouao

Ceux qui commentaient vos matchs étaient surpris de voir qu’à Metz, même en étant dans la zone rouge, ça jouait. Il n’a jamais été question de tout bétonner pour sécuriser ?

On a toujours voulu jouer et essayer de faire de belles choses, c’est la philosophie du coach qui veut ça. Il ne fallait surtout pas abandonner notre jeu parce que c’est ça qui va nous permettre d’engranger des points aujourd’hui. Dans des matchs comme à Lyon (0-3) et à Monaco (2-5), on a tout essayé, ça n’a pas marché. Il y a de la frustration, mais on a vu qu’on pouvait rivaliser avec les grands du championnat. Mais le football est un sport de résultats, on te demande de gagner…

Sur le terrain ou dans le vestiaire, tu es un moteur de ce groupe, à la fois sur le terrain et dans le vestiaire. Quel est ton carburant ?

C’est vrai que je suis tout le temps à 500 km/h ! (Rires.) Ce ne sont pas des choses que je me force à faire. Mon papa était aussi comme ça. Il m’a toujours dit que sourire permettait de surmonter les moments difficiles. Alors chaque matin, j’essaie de mettre une bonne ambiance, de chambrer, de taquiner. Je suis comme ça. Sur le terrain, dès que l’arbitre siffle le coup d’envoi, c’est une guerre qu’il faut gagner. Je ne les ai pas toutes gagnées, mais je donne toujours tout. Ceux qui me voient au quotidien savent que c’est ma personnalité, même les supporters. Lors des séances d’entraînement ouvertes au public, ils voient que je suis la même personne, le gars qui sourit et qui bosse.

Au point d’être le chouchou de Saint-Symphorien.

Partout où j’ai été, je me suis toujours bien entendu avec les supporters. C’est du donnant-donnant : je me donne, ils me donnent. Ils m’aiment bien, je les aime bien aussi. En tout cas, je me sens bien à Metz. Ça fait quatre ans que je suis là, je l’ai toujours clamé. C’est un club que je porterai toujours dans mon cœur et que je supporterai toujours.

J’ai lu que tu as fait une formation de consultant sportif avec l’UNFP. Qu’est ce qui t’intéresse là-dedans ?

Le football ! C’est toute ma vie, et je suis passionné par les débats qu’il peut y avoir autour. Donc c’est un métier que je me verrais bien faire à l’avenir, donc pourquoi pas finir sur un plateau. Devant les matchs, je prends énormément de notes. Dès qu’il y a un sujet qui me vient en tête, je fais des recherches et j’écris. Sur l’histoire du foot, sur la tactique, tout.

Et la convocation avec les Éléphants, c’est pour bientôt ?

Représenter la Côte d’Ivoire, pour moi c’est plus qu’une ambition, c’est un rêve. Un rêve de gosse. J’ai fait toutes les sélections de jeunes, mais il me manque cette convocation. Je sais que la concurrence est rude. Ça passe par le travail, ça passe par être performant en club. Mais je suis prêt, je n’attends que ça.

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