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Il était une fois, la Roma et les penaltys

Par Adrien Candau
Il était une fois, la Roma et les penaltys

Avec déjà douze penaltys obtenus cette saison en série A, la Roma est bien partie pour battre le record du nombre de pénos obtenus lors d’une saison de championnat. De quoi nourrir l'interminable polémique entretenue par les rivaux de la Louve, pour qui la Roma bénéficierait d'un coup de main arbitral dès qu'elle pointe son museau dans la surface de réparation. Mais qu'en est-il vraiment ?

4 décembre 2016. La Lazio reçoit la Roma pour le premier derby de la saison et les tifosi laziali grondent comme un seul homme. Bruno Peres, le latéral romain, vient de s’effondrer à l’entrée de la surface, et l’arbitre indique le point de penalty. Avant de se raviser in extremis, lorsque son assistant lui indique que la faute est en dehors de la zone de vérité. Le lendemain, les fans biancocelesti ne se privent pas pour dénoncer la troublante facilité qu’aurait leur rival honni à obtenir des penaltys depuis plusieurs saisons : « Bruno Peres tombe comme un patineur sur glace, mais nous avons réussi à éviter l’habituel penalty de la Roma  » , grincent ces derniers sur les réseaux sociaux.

La mauvaise réputation

Une sale réputation que la Louve se traîne depuis un bon paquet d’années. Deux ans auparavant, à l’été 2014, le président laziale, Claudio Lotito, avait ainsi qualifié les joueurs de la Roma de « plongeurs professionnels » , tandis que les tifosi des autres formations de Serie A ne se privent pas de transformer malicieusement le nom du centre de formation de la Roma, Trigoria, en Rigoria (en référence à rigore, qui signifie penalty en italien, ndlr). À Naples, Maurizio Sarri s’agaçait ainsi en décembre 2016 de voir que ses joueurs « passent plus de temps que ceux de la Roma dans la surface adverse alors qu’ils ont obtenu huit penaltys et nous zéro. Je ne veux pas soulever de controverse, mais c’est quand même un nombre étrange. » Plus récemment, le nouveau Mister de l’Inter, Stefano Pioli, évoquait aussi frontalement le sujet, avant de défier la Roma lors de la dernière journée de Serie A : « Nous ferons le bilan d’ici la fin de l’année, les erreurs peuvent s’équilibrer. Mais le fait que la Roma ait autant de penaltys en sa faveur comparé à l’Inter peut peser. » Pourtant, les chiffres sont incontestables : depuis l’exercice 2012-2013, la Roma a bénéficié de seulement 36 penaltys en Serie A, contre 39 pour le Napoli et le Toro, 40 pour la Fiorentina et 41 pour le Milan et… la Lazio. De quoi se demander pourquoi la Louve est catégorisée à tort comme une formation qui se fait une spécialité d’attirer la sympathie du corps arbitral, dès qu’elle pénètre dans les seize mètres adverses.

De Totti à Perotti, la force de l’image

Si la réalité statistique des cinq dernières saisons démonte un cliché qui a la vie dure, il n’en reste pas moins que les Giallorossi ont contre eux d’avoir obtenu le plus grand nombre de penaltys sur une saison (13, lors de l’exercice 2010-2011) depuis l’instauration de la Serie A à vingt clubs en 2004. Un chiffre qui a forcément marqué les consciences. De quoi inspirer un chant savoureux aux tifosi laziali, qui scandent régulièrement à l’Olimpico cette année-là : « Senza rigori, noi vinciamo senza rigori » ( « sans les penaltys, nous on gagne sans les penaltys » ). Au-delà des records, il y a également l’image, indélébile, de Francesco Totti qui transforme à lui seul un nombre ahurissant de penaltys obtenus par la Louve ces dernières années. Depuis 1999, s’il est sur la pelouse, il Capitano a quasiment tiré tous les pénos de la Roma. Un exercice où il a marqué près de 30% de ses 250 buts en Serie A. L’icône romaine a ainsi conclu deux saisons en Serie A avec dix penaltys inscrits, en 2006-2007 et en 2010-2011.

Signe, s’il en faut, que les images et les symboles sont souvent plus parlants que la froide réalité des nombres. Forcément frustrant pour les tifoside la Louve. Ainsi que pour Luciano Spalletti, qui s’acharne à tenter de dissiper (à raison) les fantasmes associés à son club, injustement décrié : « La saison dernière, lors des 19 derniers matchs de Serie A, nous n’avons obtenu qu’un seul penalty, mais, bien sûr, personne n’en a parlé. » Et si Francesco Totti devrait prendre sa retraite à la fin de l’exercice 2016-2017, la réputation sulfureuse qu’entretient la Louve avec les pénos pourrait bien être incarnée par un nouveau joueur, en la présence de Diego Perotti. L’Argentin en a déjà inscrit sept à lui seul depuis le début de la saison.

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