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Federico Fazio, la tour de Rome

Adrien Candau
Federico Fazio, la tour de Rome

Prêté par Tottenham à la Roma en août dernier, Federico Fazio a débarqué dans la quasi indifférence générale dans la ville éternelle. Pourtant, en l'espace de quelques mois, le géant argentin est devenu le joueur majeur de la défense centrale de Luciano Spalletti. À coups de tacles millimétrés, doublés d’une maîtrise aérienne et d’une sérénité défensive exemplaires.

C’est une tour fortifiée d’une cinquantaine de mètres de hauteur, dont la silhouette ocre et élancée a résisté au passage du temps. Au cœur de la ville éternelle, la Torre delle Milizie (tour de la milice, ndlr) surplombe le centre historique de Rome depuis plus de huit siècles. Plus au nord de la ville, au stadio Olimpico, L’AS Roma, elle, s’appuie sur une tour plus humaine, mais dont la solidité s’avère tout aussi remarquable depuis le début de la saison. Son nom : Federico Fazio. Placardisé à Tottenham, débarqué par la petite porte à la Roma cet été, le colossal défenseur argentin (1,95m) s’est imposé comme la clé de voûte de la nouvelle défense à trois de Luciano Spalletti. Grâce à un physique hors normes, mais aussi à des qualités techniques et tactiques insoupçonnées.

Un transfert et des doutes

C’est pourtant une vague indifférence qui accompagne la venue du stoppeur dans la capitale italienne. À vingt-neuf ans, Fazio sort de deux saisons contrastées à Tottenham, où il n’a jamais pu convaincre, incitant le club londonien à le prêter avec option d’achat à la Louve cet été. Une arrivée qui n’évoque pas grand-chose aux tifoside la Roma, plus enclins à blaguer sur le nom de leur dernière recrue, homonyme du célèbre présentateur italien de la Rai Fabio Fazio, qu’à le considérer comme un candidat sérieux à une place en défense centrale. Pourtant, Federico Fazio n’est pas n’importe qui. Pilier du FC Séville de 2011 à 2014 avec qui il a remporté la Ligue Europa, le CV de ce natif de Buenos Aires a de l’épaisseur. De fait, l’Argentin profite des débuts ratés de Thomas Vermaelen avec la Louve et de l’indisponibilité d’Antonio Rüdiger en début de saison pour s’installer dans la défense centrale de Spalletti. Une place de titulaire qu’il ne lâchera plus. Car Fazio a fait plus que combler les trous derrière, participant à transformer l’arrière-garde romaine en une machine collective sereine et sûre de sa force.

Patron silencieux

Avec lui, la Roma s’est dégotée un joueur atypique, grand gaillard flegmatique, capable d’abandonner sa tranquillité de façade pour imposer au duel sa puissance physique. À Rome, l’apport de Fazio est déjà purement statistique. En 2015-2016, la Louve encaissait en moyenne 1,13 but par match en Serie A, retombée à 0,88 but par match cette saison (22 buts concédés en 25 rencontres). Des statistiques encore plus avantageuses depuis que Spalletti a abandonné son 4-2-3-1 fétiche pour un 3-5-2 novateur, où Fazio rayonne, au centre d’une ligne arrière où l’accompagnent Kostas Manolas et Antonio Rüdiger. Là, il s’affirme comme le premier relanceur des siens et peut faire étalage de sa lecture innée des trajectoires, dans une position plus reculée, qui n’est parfois pas sans évoquer celle d’un libéro à l’ancienne. Depuis que Spalletti a systématisé le recours à la défense à trois à la mi-janvier, la Roma reste ainsi sur une série de 25 buts marqués pour seulement cinq encaissés, toutes compétitions confondues. Et Spalletti ne peut que se féliciter d’avoir fait de Fazio un de ses hommes de base : « Il parle peu, mais des trois derrière, c’est celui qui nous apporte le plus de tranquillité et de calme et qui mène la ligne défensive. Il dégage une force fantastique… il est inamovible au sein de l’équipe. » Une avalanche de compliments, qui achève de tracer le portrait d’un stoppeur dont l’apport sur le terrain est loin de se résumer à son physique de Golgoth.

La tour de magie

C’est plutôt le profil d’un défenseur cérébral, passionné par le jeu, qui se dessine quand on épluche les interviews du nouvel homme fort de la Roma. Un type aussi bien capable de trouver de l’inspiration dans la haine de la défaite de Walter Samuel ( « Il avait une façon d’être habité de son rôle de défenseur… C’était un vrai leader » ) que dans les gammes techniques de Juan Román Riquelme : « J’ai souvent regardé ses matchs… je ne m’en lasse jamais. Son match contre le Real… C’est son manifeste. Il avait tout vu, tout joué avant, dans sa tête… Il avait la capacité de changer le cours d’un match en une seconde. » Pas étonnant de voir ainsi Fazio revendiquer un intérêt poussé pour l’histoire du jeu : « Je regarde énormément de matchs, y compris des rencontres d’équipes du passé qui ont marqué leur époque avec leur style de jeu. Les Pays-Bas 74, le Milan de Sacchi… Je veux comprendre comment ces équipes ont pu faire évoluer le jeu… Mon match favori, c’est Italie-Brésil, la finale de la Coupe du monde 1994 : c’est un match qui démontre que le football n’est pas quelque chose de statique, mais un concept qui évolue sans cesse. » « C’est quelqu’un qui regarde et analyse tout » , résume l’ex-coéquipier de Fazio à Séville Javi Navarro. Fin décembre dernier, la Louve décidait de lever l’option d’achat de l’Argentin. Signe qu’à l’Olimpico, la nouvelle tour de Rome n’a pas fini de prendre de la hauteur.

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Adrien Candau

Tous propos issus du Corriere dello sport, ultimouomo.com et La Gazzetta dello Sport

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