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Aitana Bonmatí, la liberté guidant la Roja

Par Léna Bernard, à Zurich
5 minutes

Incertaine pour cet Euro après avoir contracté une méningite, Aitana Bonmati s’est une nouvelle fois muée en héroïne pour le peuple espagnol. Faisant lever les foules de Zurich à Madrid, la milieu de terrain catalane a une nouvelle fois montré le chemin du succès à l’Espagne en inscrivant le seul but de cette demi-finale face à l’Allemagne.

Aitana Bonmatí, la liberté guidant la Roja

Il est des joueuses qui marquent l’histoire, qui transmettent l’amour du football aux plus jeunes, qui font de leur carrière un récital, sans oublier de donner de la voix aux causes qui dépassent le ballon rond, Aitana Bonmatí fait partie de cette caste-là. Dans un stade du Letzigrund voué à la cause allemande et prêt à exulter, la milieu de terrain espagnole a une nouvelle fois fait parler son talent dans la surface adverse. Alors que la Frauenteam et la Roja n’étaient pas parvenues à se départager dans le temps réglementaire, les minutes s’écoulaient dangereusement en prolongation, promettant une nouvelle séance de tirs au but, spécialité des Allemandes déjà tombeuses des Françaises au tour précédent après un exercice rondement mené. Mais c’est là, à la 113e minute de jeu, que la joueuse de Sant Pere de Ribes a surgi pour faire basculer le destin de la Roja (1-0).

Une passe appuyée d’Athenea del Castillo, un contrôle génial pour trouer la ligne allemande puis une frappe sèche, en angle fermé pour tromper Ann-Katrin Berger qui s’attendait au centre, voilà le premier but d’Aitana dans cet Euro 2025, elle qui – comme sa sélection – n’avait encore jamais battu l’Allemagne, huit fois championne d’Europe, ni goûté à une finale européenne.

Une récupération express

La métronome catalane aurait pourtant pu ne jamais disputer cet Euro, puisqu’elle a été touchée par une méningite virale et hospitalisée quatre jours à la fin du mois de juin. La question de son remplacement s’est posée pour Montsé Tomé et son staff, même si la Barcelonaise avait assuré qu’elle jouerait même avec « 50°C de fièvre ». Elle a été remplaçante lors des deux premiers matchs de la Roja face au Portugal (5-0) et la Belgique (6-2) avant de retrouver sa place de titulaire. Si Alexia Putellas, la grande absente de l’Euro 2022, a brillé lors de la phase de groupes, c’est sa coéquipière en club qui a pris les commandes du jeu espagnol à partir des quarts.

Nous avions étudié Berger, qui effectuait certains mouvements et laissait parfois des espaces au premier poteau, je n’y ai pas réfléchi à deux fois. Je ne voulais pas aller aux tirs au but.

Aitana Bonmatí

Joueuse du match face à la Suisse (2-0) après avoir dévié d’une sublime talonnade le ballon pour Athenea Del Castillo et lancer l’Espagne sur la voie du succès, la numéro 6 espagnole a récidivé ce mercredi soir en empochant un deuxième trophée de MVP consécutif, « une volonté du destin », selon Irene Paredes, interrogée après la rencontre au sujet de la bonne forme de sa coéquipière après son hospitalisation. Si l’élection de la joueuse du match a souvent pu faire débat lors d’autres rencontres, celle-ci ne souffrait d’aucune contestation possible.

Autrice du but victorieux, Bonmati a confié en conférence d’après-match les clés de son but : « Nous avions étudié Berger (la gardienne allemande NDLR), qui effectuait certains mouvements et laissait parfois des espaces au premier poteau, je n’y ai pas réfléchi à deux fois. Je ne voulais pas aller aux tirs au but. » Un coup d’éclat salué par ses coéquipières en zone mixte, notamment par Olga Carmona : « En vérité, nous sommes très contentes, très fatiguées aussi, et nous aurions préféré jouer seulement 90 minutes. Mais bon, ce genre de match se décide dans les détails : dans ce cas-ci Aitana. Nous sommes très heureuses. »

Une finale pour l’histoire

La finale est là, celle qui pourra ouvrir la porte à un premier Euro. Aitana Bonmatí sait ce que ça représente : « Notre rêve était d’atteindre la finale. Nous travaillons chaque jour pour vivre ce genre de moments… Nous n’avions jamais atteint la finale de l’Euro, mais aujourd’hui, nous avons encore une fois écrit l’histoire. Nous allons essayer d’écrire une nouvelle page de l’histoire dimanche. » Celle qui a souvent été comparée à Iniesta pour ses caractéristiques physiques et footballistiques fait également partie de ces icônes qui transcendent les rivalités, les époques et les genres.

Membre de « Las 15 » – ce groupe de joueuses qui affirmaient ne plus vouloir jouer en sélection tant que Jorge Vilda serait toujours en poste – avant de revenir en sélection juste avant le Mondial 2023 en Océanie, elle avait également été l’une des voix pour dénoncer Luis Rubiales après son agression sexuelle à l’encontre de Jenni Hermoso lors du sacre espagnol. La Barcelonaise avait par ailleurs clamé au moment de la condamnation de l’ancien président de la Fédération espagnole sa soif de justice. « Le procès a servi à quelque chose. Nous nous sommes battues avec acharnement et ce combat n’a pas été vain. Nous pouvons en être heureuses, avait-elle déclaré. J’espère que cette affaire entraînera des changements dans notre pays, dans notre football, afin que nous soyons mieux respectées en tant que footballeuses. Mais il s’agit aussi d’une affaire mondiale ». Elle est également engagée en faveur des réfugiés puisqu’elle collabore régulièrement avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et en faveur de l’inclusion des personnes handicapées en tant qu’ambassadrice du Barça Genuine, une équipe qui promeut l’inclusion des personnes ayant une déficience intellectuelle par le sport. En cas de succès dimanche face à l’Angleterre, dans le remake de la finale de la Coupe du monde d’il y a deux ans remportée par l’Espagne (1-0), Aitana pourra ramener un nouveau trophée à la maison et pourquoi pas mettre une option sur son troisième Ballon d’or, elle qui doit ouvrir prochainement son musée à San Pedro de Ribas, sa ville natale qui continuera ainsi de transmettre sa légende.

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Par Léna Bernard, à Zurich

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