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Euro féminin : dans l’ombre en attendant la lumière
Alors que l’équipe de France féminine joue sa qualification pour les quarts de finale de l’Euro 2025 ce dimanche face aux Pays-Bas, les Tricolores, initialement diffusées sur TF1, ont été reprogrammées sur TMC. Un coup dur, certes, mais qui ne doit pas pour autant miner le moral du football féminin, qui a d’autres leviers pour attirer les foules.

L’annonce a été faite par un tweet neutre, pour ne pas dire fade, du compte X pro de TF1 ce jeudi à 11 h 42 : la finale de la Coupe du monde des clubs entre Chelsea et le PSG sera diffusée en grande pompe sur la chaîne et remplacera donc le dernier match de groupe de l’équipe de France face aux Pays-Bas, pourtant décisif, reprogrammé sur TMC. Sur le papier, le signal est forcément négatif. Mais la logique d’audience a dû aider les décideurs de « la Une » à trancher. Pour autant, les Bleues, tout de même diffusées en clair, ne doivent pas ruminer de perdre cette exposition grand public, mais plutôt voir le verre à moitié plein, consolider leur fanbase et montrer qu’elles ont tous les arguments pour attirer de nouveaux spectateurs.
Petit post rapide pour briser une nouvelle fois l'ambiance. Mais l'audience du #FRAANG de samedi est à questionner. 2.8 millions, c'est la plus faible audience pour un match d'ouverture des Bleues en tournoi majeur (ceux en jaune) depuis les JO 2016 (qui était à 22h) #WEURO2025 pic.twitter.com/NBPUYrDUuM
— Daniel Marques (@Daniel_MRQ) July 7, 2025
Petites audiences et grandes histoires
Entre une finale du PSG, qui, pour la Ligue des champions a réuni près de 11,5 millions de téléspectateurs lors du sacre face à l’Inter Milan, et une rencontre des Bleues, aujourd’hui, il n’y a pas match. Pour leur entrée en lice victorieuse contre l’Angleterre (2-1) dans cet Euro 2025, les joueuses de Laurent Bonadei ont poussivement conquis 2,8 millions de personnes, soit la plus faible audience pour un match d’ouverture des Bleues en tournoi majeur depuis les JO 2016, à une époque où la rencontre face à la Colombie avait eu lieu à 22 h. Les résultats ne sont pas satisfaisants, donnant par conséquent raison à TF1, bien que cela fasse (un peu) de peine aux principales concernées. « Je pense que c’est bien pour le foot français que le PSG soit en finale et que ça soit diffusé sur TF1, posait quand même Kadidiatou Diani, buteuse face au Pays de Galles mercredi. Nous, forcément, on est déçues. On aurait préféré avoir une meilleure visibilité, mais le match reste quand même diffusé en clair sur TMC. »
Il y a quelqu’un de TF1 ici ? Demandez à vos boss ! On vous laisse revendiquer nos droits si vous voulez.
De son côté, Oriane Jean-François acquiesce, mais constate : « On n’a pas de chance, à chaque fois qu’on joue nos matchs de poules, le PSG joue la Coupe du monde des clubs en même temps. Ils ont une finale à jouer, donc entre une finale et un match de poules, je pense que TF1 aura peut-être une meilleure audience en choisissant le match de Paris. […] Qu’on soit d’accord ou pas, on n’a pas notre mot à dire. Il y a quelqu’un de TF1 ici ? Demandez à vos boss ! On vous laisse revendiquer nos droits si vous voulez. » Pas de grande contestation ou de revendication particulière, donc. L’essentiel est ailleurs. Le football féminin est conscient de sa réalité, et le plus important est de continuer d’écrire son histoire, tout en montrant qu’il a la capacité de conquérir les cœurs.
À l’image de plusieurs rencontres de la phase de poules de ce championnat d’Europe 2025, comme Espagne-Portugal, Norvège-Suisse ou encore France-Angleterre, le niveau de jeu plus que satisfaisant, tout comme la dimension tactique et technique ainsi que les beaux pions, en a déjà fait vibrer plus d’un(e). De plus, si en France, les audiences sont à la peine, en Allemagne, la belle rencontre face à la Pologne a été largement suivie (8,2 millions, avec une part d’audience de 41,2%).
L’important désormais est de ne plus attendre d’être sous le feu des projecteurs, mais de parvenir à créer des histoires autour du football féminin. Beaucoup de joueuses ont des parcours aussi singuliers qu’exceptionnels qu’il faut raconter, chacun avec ses moyens et ses possibilités. Cet Euro peine pour l’instant à captiver l’Hexagone, mais une aventure tricolore jusque dans le dernier carré, voire en finale, puisque c’est ce qu’il faut, pourrait donner une autre tournure à cette compétition, surtout que le Mondial des clubs va connaître sa conclusion. Il y a le foot masculin, le foot féminin et surtout le foot tout court. Il n’y a pas à se comparer ou à copier les hommes, avec leurs calendriers surchargés, leurs communications trop lisses, seulement à continuer l’écriture de ses propres histoires.
Les Bleues ont-elles vraiment intérêt à finir premières de leur poule ?Par Thomas Morlec, avec Léna Bernard en Suisse