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Comment Saint-Étienne va se venger de Nabil Fekir

Par Alexandre Doskov
Comment Saint-Étienne va se venger de Nabil Fekir

Tout le monde se souvient du 5-0 encaissé par Sainté le 5 novembre, et surtout de cette célébration de Fekir qui appartient désormais à l'histoire. Alors pour se venger et rendre la monnaie de leur pièce aux Lyonnais, les Verts vont eux aussi gagner 5-0 ce soir et célébrer chaque but de façon provocatrice.

Robert Berić à la 17e minute C’est quand même beau, un centre de Romain Hamouma. Surtout quand il arrive sur le pied droit de Robert Berić. Que peut faire Mathieu Gorgelin face à la perfection ? Le plongeon horizontal du gardien de l’OL n’y changera rien, Berić vient d’ouvrir le score, et avec la manière. Maintenant, il faut célébrer tout ça. Ni une ni deux, le Slovène sprinte comme un dératé vers le banc lyonnais et fond sur Jordan Ferri pour lui mettre une chiquette derrière la tête, en souvenir de ce tacle dégoûtant qui lui avait démoli les croisés en 2015. Pour que la fête soit vraiment parfaite, Berić termine sa course devant la tribune présidentielle en pointant du doigt le siège vide de Jean-Michel Aulas, retenu à l’hôpital à cause d’une opération au genou. Déjà ivre de rage, le Parc OL bascule dans la folie furieuse, mais rien ne semble arrêter Berić dans son one man show. Toujours face à la chaise vide d’Aulas, l’attaquant des Verts se tient le genou, fait semblant de boiter, puis secoue ses poings sous ses yeux pour mimer quelqu’un qui pleure. Un grand éclat de rire plus tard, il va enfin se replacer en attendant la remise en jeu.

Paul-Georges Ntep à la 43e Décidément, les Lyonnais n’arrivent pas à entrer dans leur match. Ce derby pue le bourbier à plein nez, et les Verts passent leur temps à foncer dans les trous hallucinants laissés par la défense de l’OL. À force de jouer avec le feu, ce qui devait arriver arriva : Paul-Georges Ntep part comme une balle dans le dos de Marcelo et esquive la sortie foireuse de Mathieu Gorgelin d’un crochet de city-stade. Seul devant la cage vide, Ntep trottine et commence à avoir des flashs. Un maillot de Rennes. Reims. Le stade Auguste-Delaune. Kossi Agassa qui se troue. Mickaël Tacalfred à ses trousses. Ntep revoit cette époque où il était beau, flamboyant, et où on l’imaginait signer dans un grand club européen. Assailli par la nostalgie et pour trinquer au bon vieux temps, il arrête sa course sur la ligne de but, se met à quatre pattes, et pousse négligemment le ballon au fond des filets avec son front. La barrière du virage Nord est à deux doigts de craquer sous le poids des supporters lyonnais hors d’eux qui veulent lui faire la peau, et Ntep retourne vite dans son camp pour éviter les projectiles qui pleuvent des tribunes. L’arbitre siffle la mi-temps sans arrêts de jeu pour que tout le monde aille boire un peu d’eau.

Yann M’Vila à la 61e Yann M’Vila revient de loin. Fut un temps où on n’avait quasiment plus de nouvelles de lui, à peine savait-on qu’il était parti végéter dans un de ces clubs étranges de la lointaine Russie. Racketté par le chef de la sécurité de son propre club, il avait fini par péter un plomb et avait carrément acheté une hache pour se défendre avant de l’utiliser pour défoncer tous les meubles de sa maison moscovite. Alors forcément, avoir retrouvé une bonne place en Ligue 1 et jouer des gros matchs comme ce derby, ça le rend un peu dingo. Après avoir troué Gorgelin à l’entrée de la surface, Yann file dans le couloir qui mène au vestiaire et arrache la hache anti-incendie accrochée au mur, celle qui se trouve en dessous du petit panneau rouge : « En cas d’incendie, brisez la glace. » De retour sur la pelouse, il mime de découper le gardien portugais et vient se planter devant la caméra pour hurler : « Sainté c’est la Moria !!! Sainté c’est la Moria !!! » Agacé par la scène, monsieur l’arbitre se permet de coller un carton jaune au Gimli du Forez.

Rémy Cabella à la 65e 5 novembre 2017, 23h03, au stade Geoffroy-Guichard. Nabil Fekir marque son deuxième but du match, montre son maillot au kop de Saint-Étienne, et provoque un envahissement de terrain. Blessé ce soir-là, Cabella rage sur son canapé et se fait la promesse de venger les Stéphanois au match retour. Ça tombe bien, ce 25 février 2018, l’OL perd déjà 3-0 et continue de prendre le bouillon. Après une énième perte de balle d’Aouar qui veut tout faire tout seul, les Verts se ruent vers l’avant et Rémy Cabella s’offre le quatrième but, à peine cinq minutes après celui de M’Vila. L’ancien Marseillais s’avance tranquillement face au virage Nord du Groupama Stadium avec un sourire aux lèvres et enlève son maillot. En dessous, il porte une tunique de Marseille avec floqué dans le dos : « Un seul Olympique, l’OM. » Cabella retire ce deuxième maillot, le présente bras tendus aux Bad Gones qui commencent à passer par-dessus les rambardes pour venir en découdre, puis le jette dans la foule comme 50 Cent avec son marcel à la fin d’un play-back. Les stadiers n’arrivent pas à contenir les supporters qui s’introduisent sur la pelouse, le match est interrompu.

Stéphane Ruffier à la 92e Après avoir galéré quinze minutes pour calmer tout le monde, les policiers, les stadiers et les arbitres peuvent éponger leurs fronts pleins de sueur. Le match va pouvoir reprendre, même si tout le monde n’en a plus rien à foutre. Les Lyonnais sont lessivés, les Verts savent qu’ils ont match gagné, et les supporters en ont marre de cette comédie. Sur la pelouse, les vingt-cinq dernières minutes sont d’une pauvreté abyssale, tandis que le Parc OL se vide à vitesse très grand V. Il n’y a presque plus personne dans le stade au moment des arrêts de jeu pour mater le tout dernier corner, et Ruffier qui a envie de se dégourdir les jambes décide de monter dans la surface lyonnaise sans même demander l’autorisation à son coach. Sans qu’il comprenne vraiment comment, le ballon lui arrive sur la tête et il réussit à trouver le petit filet de Gorgelin. La vengeance est totale, mais Ruffier n’a même pas envie de célébrer son but, il va simplement trouver Fekir pour lui expliquer la vie : « Tu vois Nabil, on peut chambrer 40 000 fois une personne, mais on… Non, attends… On peut chambrer une fois 40 000 personnes, mais on peut… Non, on peut chambrer une fois 40 000 personnes, mais on ne peut pas chambrer 40 000 fois une personne… Et merde, ça veut rien dire ! »
Le derby d’après

Par Alexandre Doskov

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