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Brest-PSG : cinq affiches franco-françaises à prendre pour exemple
Ce mardi, Brest reçoit le PSG en barrages allers d’accession vers les huitièmes de finale de Ligue des champions. Une affiche 100% Ligue 1 en Coupe d’Europe, ce n’était plus arrivé depuis quinze ans. Si ce Brest-PSG doit s’inspirer des cinq derniers duels franco-français en Europe, il devrait prendre...

… la minasse de Franck Sauzée lors du Metz-Strasbourg
Le 2 août 1995, le foot français vit un moment d’histoire. Pour la première fois, deux clubs français s’affrontent en Coupe d’Europe, en demi-finales de la désormais disparue Coupe Intertoto. Le destin fait que cette première affiche soit un derby, celui de l’Est. Dans son Saint-Symphorien, le FC Metz reçoit le RC Strasbourg avec l’espoir de décrocher une place en finale. Mais les espoirs messins seront douchés par une frappe de bourrin signée Franck Sauzée à dix minutes de la fin, qui fait mouche avec l’aide du poteau, avant que le Russe Aleksandr Mostovoï ne scelle la victoire du Racing (2-0). Le highlight du premier nous rappelle d’ailleurs à quel point, au même rythme que les coups francs, la frappe de loin est en voie de disparition dans un foot moderne aux défenses ultra-organisées et aux espaces plus rares. En voyant ces images, difficile de ne pas rêver d’une grosse mine de Pierre Lees-Melou faisant lever tout Roudourou.
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… le final explosif de Lyon-Montpellier (mais en pensant cette fois à copier la cassette)
Chose un peu plus compliquée il y a un peu moins de 30 ans. Terrain favori des clubs français dans la deuxième partie des années 1990 (remportée entre autres par Strasbourg et Bordeaux en 1995, puis par Guingamp l’année d’après), la Coupe Intertoto est également à l’origine du deuxième affrontement franco-français. En finale de l’épreuve 1997, Lyon s’impose 3-2 à Gerland dans un match des plus disputés, et un finish de folie avec les buts égalisateur puis victorieux de Patrice Carteron (83e) et Alain Caveglia (90e). La symbolique est là : l’OL s’octroie le titre de la première et seule finale 100% française d’une Coupe d’Europe. Cette année-là, les deux autres vainqueurs sont aussi français (oui, c’est là toute la folie de l’Intertoto) : le SC Bastia et l’AJ Auxerre. Mais problème, impossible de se mettre le résumé du match sous la dent ! Alors que ce Brest-PSG fera de toute façon l’objet d’un résumé YouTube de 15 minutes saupoudré des envolées lyriques de Paul Tchoukriel, si nos collectionneurs ont une cassette du match qui traîne sous un amas de poussière au fond du grenier, on est carrément preneurs !
… le casting cinq étoiles d’OM-Monaco
Rentrons dans le vif du sujet, avec la première « vraie » rencontre de Coupe d’Europe entre écuries françaises. Elle se joue entre l’OM et Monaco, en huitièmes de finale de Coupe UEFA 1998-1999. En épluchant les feuilles de match, on trouve un casting 5 étoiles pour l’époque, avec pléthore de champions du monde et de joueurs en vogue. Fabien Barthez, Sabri Lamouchi, David Trezeguet, Ludovic Giuly ou encore Thierry Henry portaient une tunique monégasque agrémentée d’un sponsor Playstation, bien avant que celle des Auxerrois ne rentre au panthéon des maillots les plus légendaires du foot français. Côté marseillais, Laurent Blanc, Florian Maurice, Robert Pirès, Christophe Dugarry… et un certain Éric Roy, qui connaîtra ce mardi soir une nouvelle confrontation européenne 100% frenchie, cette fois-ci dans le costume d’entraîneur. Vingt-six ans en arrière, l’actuel coach du SB29 avait contribué à la qualification de son équipe (nul 2-2 dans un Louis-II bondé, et victoire étriquée 1-0 au Vél’). En 2025, Brendan Chardonnet a remplacé Blanc, Pierre Lees-Melou joue au même poste que Roy et Ludovic Ajorque fait office de Duga’ en mieux. Et le PSG n’est plus celui de Bernard Lama, Francis Llacer, Jay-Jay Okocha et Marco Simone, mais de Gianluigi Donnarumma, Marquinhos, Vitinha et Ousmane Dembélé. Si l’affiche du soir est bien plus déséquilibrée (sur le papier) qu’à l’époque, le magicien Éric Roy a au moins l’expérience de ces rencontres ultra-rares. À lui de trouver la bonne recette.
… le pragmatisme auxerrois contre Lille
Cet OM-Monaco n’est pas le seul choc français en C3. Un huitième de finale de Coupe UEFA Auxerre-Lille s’est joué lors de la saison 2004-2005. Contrairement à 1998, le casting est moins sexy malgré quelques beaux noms (Jean-Pascal Mignot, Lionel Mathis, Salomon Kalou pour l’AJA ; Mathieu Bodmer, Christophe Landrin et un Matt Moussilou autoproclamé cauchemar de Rio Ferdinand), et la double confrontation, elle, beaucoup moins spectaculaire. Au bout de 180 minutes de football oubliable, ce sont les hommes de Guy Roux qui avaient empoché la qualif’ et une victoire suffisante 0-1 dans un stadium de Villeneuve d’Ascq clairsemé (0-0 au retour). Bref, on espère de tout notre cœur que Brestois comme Parisiens – 25e et 16e attaques de Ligue des champions – ne nous offrirons pas une double purge comme celle-ci. Parce qu’il y en a qui ont payé leur place plein pot et n’ont pas envie d’être déçus.
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… le spectacle de Bordeaux-OL
Ce qui a été la seule confrontation entre deux clubs français en Ligue des champions pendant quinze ans aura marqué les amoureux du foot par son intensité. Retour en 2010, en quarts de finale de C1. L’OL, qui vient de sortir héroïquement le premier Real Madrid de Cristiano Ronaldo en huitièmes, croise sur sa route un Bordeaux en forme internationale, extirpé haut la main d’un « groupe de la mort » avec le Bayern Munich et la Juventus (16 points en 6 matchs). Un vrai quart de finale de Ligue des champions, qui tient toutes ses promesses. Le match aller à Gerland est une véritable ode au football : du spectacle, des occasions en pagaille, des poteaux, une main offrant un but litigieux qui permettra finalement à l’OL de prendre l’avantage (3-1) et un match retour haletant à Chaban-Delmas (1-0), où les locaux ne parviendront jamais à marquer ce petit but de la qualification. Cette double confrontation est aussi celle des premières bribes du marketing du football moderne, et l’avènement des maillots third, Lyonnais et Bordelais évoluant respectivement dans une tunique noire et imitation colchoneros, loin de leurs couleurs emblématiques. On vous rassure tout de suite, Brest n’évoluera pas avec son horrible maillot third à pois ce mardi soir.
Par Théo Juvenet