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Passe d’armes entre Fàbregas et le Sénégal : et Diao dans tout ça ?
À quelques jours du coup d’envoi de la CAN 2025 au Maroc, certains joueurs n’ont toujours pas rejoint leur camp de base, retenu jusqu’à la dernière seconde par leurs clubs. Ces derniers profitent de leurs privilèges, pendant que les instances internationales ne trouvent toujours pas de terrain d’entente. Cesc Fàbregas a fait parler la poudre, mais il est loin d’être le seul responsable.
Après de premiers mois remarqués dans les rangs de Côme, Assane Diao a connu le premier coup d’arrêt de sa jeune carrière en fin de saison dernière. Blessé au pied, le Sénégalais formé en Espagne n’a vraiment démarré la suivante que fin octobre, avec une montée en puissance de nouveau stoppée par une lésion du muscle fléchisseur. Même hors de rythme, Pape Thiaw lui a renouvelé sa confiance et en faisant la principale surprise de sa liste pour la CAN 2025.
Mais à l’heure où les Lions de la Téranga se réunissaient à Diamniadio, l’attaquant de 20 ans aux deux petites sélections foulait la pelouse du Stadio Olimpico de Rome avec son club, avant de rapidement sortir. Un premier choc musculaire au terme d’un raid solitaire, puis un contact assez anodin avec Wesley França ont eu raison de lui. Peut-être conscient de l’échéance internationale qui arrivait à grands pas, il s’est aussitôt relevé. Puis, patatras, Assane Diao s’est effondré. Les fesses au sol et en pleurs, le gamin a vu le monde lui tomber sur la tête et ses rêves de première compétition avec son pays lui filer sous le nez.
Pour que rien ne vous échappe, retrouvez l’intégralité de la déclaration de Cesc Fàbregas sur la sortie de blessure d’Assane Diao et son échange avec Pape Thiaw. #wiwsport pic.twitter.com/wncPz1GOc5
— wiwsport (@wiwsport) December 16, 2025
Deux jours plus tôt, son entraîneur, l’illustre Cesc Fàbregas, avait quelque peu écorné son image de gendre idéal en annonçant se « désolidariser totalement » de la décision de Pape Thiaw, avec qui la « conversation [n’était] pas très agréable ». Le sélectionneur sénégalais n’a pas tardé à répondre à l’entraîneur espagnol en se montrant ferme : « S’il n’est pas content, nous, le Sénégal, nous sommes contents et fiers. Assane Diao réalise de belles choses à Côme et il a voulu le retenir, ce que je peux comprendre. Personnellement, j’ai échangé avec Fàbregas. Il a tenté de me convaincre pour qu’Assane ne soit pas convoqué, mais je défends les intérêts de mon pays avant tout. Je lui ai expliqué que le professionnalisme est total chez nous et qu’il fallait gérer Assane du mieux possible. Le joueur, lui, a clairement exprimé sa détermination à venir. Le problème est donc réglé. »
Les clubs dans leur bon droit
Jusqu’à cette soirée de lundi et le verdict fatidique qui devrait arriver dans les prochaines heures. Dans la foulée de la sortie de l’attaquant de Côme, les commentaires insultants à caractère raciste à l’encontre de Fàbregas se sont multipliés sur les réseaux sociaux. Sûr de lui, l’ancien milieu de la Roja n’a pas botté en touche en conférence de presse et a réaffirmé la position forte du club, seul et unique employeur d’un joueur. « Je suis un grand fan des sélections, j’espère que tout le monde puisse y aller. J’ai demandé une faveur de ne pas l’emmener, car il a joué 3 matchs en 8 mois. Il n’aurait probablement pas dû jouer aujourd’hui non plus, mais je l’ai sélectionné parce qu’il part demain et que je ne l’aurai pas pendant cinq semaines, alors puisqu’on paie son salaire, autant le laisser jouer un peu pour nous », selon lui. Pas de mea culpa, mais est-il vraiment responsable ?
Il n’aurait probablement pas dû jouer aujourd’hui non plus, mais je l’ai sélectionné parce qu’il part demain et que je ne l’aurai pas pendant cinq semaines, alors puisqu’on paie son salaire, autant le laisser jouer un peu pour nous.
Dans la même soirée, le Malien Sikou Niakaté n’a pas pleinement profité de la victoire de Braga en sortant blessé. La veille, l’Ivoirien Sébastien Haller a ressenti une gêne derrière la cuisse et n’a pas terminé la rencontre avec Utrecht, pendant que le Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang a aussi été victime d’une blessure musculaire contre Monaco. Ce dernier est déjà assuré de rater le premier match de la CAN face au Cameroun. Les autres ne peuvent qu’espérer un diagnostic clément. Le Sénégalais Ilay Camara, lui, n’a pas eu de chance au tirage et a été contraint d’annoncer son forfait pour la compétition, ce mardi matin, après une lésion musculaire à l’ischio subie samedi avec Anderlecht.

Si le cas de Mohamed Salah a enflammé le petit monde du foot, les clubs à avoir profité de leurs joueurs africains jusqu’à la dernière seconde sont nombreux. Sur les 50 joueurs de Ligue 1 qui seront présents au Maroc, 41 ont évolué avec leur club dans le week-end. Pourquoi s’en priver ? Après tout, ils avaient jusqu’au 15 décembre pour libérer les concernés, marquant directement la préparation des sélections, mais limitant les dégâts pour ces clubs qui se sentent déjà assez floués par cette compétition ayant lieu en plein cœur de la saison. Dans cette guerre d’influence, la confédération africaine est aux abonnés absents, largement dominée par l’UEFA qui n’a pas daigné changer la programmation d’une journée de Ligue des champions. Les écuries européennes confirment leur force de frappe et ne comptent pas baisser les yeux face aux sélectionneurs africains, à l’image de l’intraitable Cesc Fàbregas. Et, au milieu de tout ça, ce sont les joueurs et leur état de santé qui trinquent.
Pris en étau entre Côme et le Sénégal, Assane Diao se blesse avant la CANPar Enzo Leanni
































