Arsenal-Man U: Carrick, Anderson et Fletcher au top…
Des héros ordinaires... Des bosseurs qui ne la ramènent pas... Un milieu à trois conçu par l'imagination fertile de Sir Alex... Une ligne rouge placée à 30-40 mètres au-delà de laquelle on ne passe pas... Un mur qui renvoie vite le ballon vers Rooney, Cristiano Ronaldo et Tevez... Ladies and gentlemen, please welcome Michael Carrick, Luis Anderson and Darren Fletcher !
« On va à l’Emirates Stadium pour marquer et j’ai les joueurs pour ça. » Sir Alex dixit. C’est clair, net et précis : Manchester descend à Londres pour gagner. Aucune raison de ne pas reproduire la même prestation impressionnante qu’à l’aller et enfoncer une bonne fois pour toute des Baby-Gunners encore en pleine croissance.
En tout cas, Fergie devrait aligner exactement la même équipe qu’à l’aller. Samedi à Boro, il a fait souffler Rio Ferdinand (en fait, convalescent), Cristiano Ronaldo et Tevez (entré à la 56ème). Et surtout, il a préservé son indispensable trio du milieu de terrain : Carrick, Anderson et Fletcher. Tout sauf un hasard… Impériaux à l’aller et reconduits très certainement tous les trois à l’Emirates ce soir dans ce 4-3-3 renforcé, ils auront à charge de contenir les Nasri, Walcott et surtout Fabregas, comme ils l’ont fait brillamment à Old Trafford.
Différence de taille : le terrible Van Persie, absent à l’aller, est de retour. Un sacré client, tout en vitesse et en ondulations. En fait le Hollandais est le dernier Joker lancé par Wenger sur la table de jeu. Ses accélérations, ses prises de balle parfaites et ses tirs soudains pourraient faire la différence.
Pour le reste, Wenger peut compter sur Fabregas, un des meilleurs Gunners à l’aller, et sur le réveil d’Adebayor, jamais joignable à l’aller. A priori, plus de boulot, donc, pour le milieu (et la défense) de MU. C’est encore du milieu mancunien que dépendra la qualification pour la finale du 27 mai à Rome. Le milieu de terrain, c’est l’âme de Manchester United. Bien sûr, l’attaque de feu Ronaldo-Tevez-Rooney, c’est la garantie d’un pourcentage de victoires assuré. Qui plus est, avec Rooney qui revient défendre et Tevez qui harcèle les défenseurs adverses pour les gêner dans la relance, c’est aussi appréciable. Mais la grande perfection tactique de Sir Alex de ces deux dernières années, c’est la mise en place d’un milieu de feu.
A la base, une intuition géniale : la paire Carrick-Hargreaves mise en place l’année dernière. Cette trouvaille inspirée a été la clef de tous les succès de la saison passée. A égalité avec l’efficacité offensive inouïe de Cristiano Ronaldo et l’autre trouvaille évidente, la paire Ferdinand-Vidic, bien sûr. Carrick et Hargreaves ont apporté la stabilité défensive dans l’axe en se posant comme un barrage quasi infranchissable (MU avait pris relativement peu de buts). Sir Alex avait bien retenu la leçon milanaise de la saison d’avant où Kaka et Seedorf avaient commis beaucoup trop de dégâts au milieu et dans l’axe (3-2 à Trafford et 0-3 à San Siro, en demies de C1 2006-07)…
Carrick et Hargreaves ont été surtout les deux rampes de lancement des fusées offensives Tevez, Ronaldo, Rooney. Très forts dans le jeu court et long, ils n’hésitaient pas à monter à tour de rôle pour apporter un soutien offensif aux attaquants. Carrick, par exemple, possède une superbe frappe de balle, et a même marqué quelques buts de loin. On comprend pourquoi Sir Alex a vécu comme une catastrophe la blessure prolongée de Hargreaves à l’avant-saison 2008-09. Aux dernières nouvelles, Owen Hargreaves, opéré deux fois au genou, devrait pouvoir rejouer en août 2009 : une saison blanche qui a failli s’éterniser pour toujours tant cette tendinite récurrente l’indispose depuis ses années au Bayern.
C’est pourquoi Ferguson a reconstitué sur la base de son milieu Carrick-Hargreaves-Scholes de l’an passé, la triplette Carrick-Fletcher-Anderson. Fergie regarde vers l’avenir (Scholes joue moins qu’avant) et il a décidé de lancer le Brésilien Anderson (21 ans) et l’Écossais Fletcher (25 ans), formé au club, sous la conduite de leur aîné expérimenté, Michael Carrick (presque 28 ans). Ce dernier, placé devant la défense, a brisé presque à lui tout seul les velléités offensives d’Arsenal à l’aller. Il a laissé à ses deux jeunes acolytes le soin de récupérer eux aussi et de se porter plus que lui vers l’avant. Si le Brésilien a réussi quelques remontées et quelques relances dignes d’Edgar Davids, il s’est parfois montré un peu brouillon dans la construction pure. Ceci dit, les progrès sont là.
Plus impressionnants, ceux de Fletcher, notamment sur le côté droit où, par moments, il a su animer le flanc droit quand Ronaldo était en difficulté. L’Écossais semble arriver à maturité. C’est l’une des vraies bonnes surprises de MU cette saison, vu qu’il apparaissait a priori moins doué techniquement que Anderson ou Nani. S’il confirme, grâce à son intelligence et à son fighting spirit, il serait donc le successeur désigné de Paul Scholes. A suivre, donc…
Voilà. Avantage Manchester. Arsenal a gagné 2-1 en championnat à l’aller. MU a gagné “seulement” 1-0 en demi-finale aller. Les deux équipes se connaissent par cœur : elles s’affrontent ce soir et se retrouveront le 24 mai à Manchester pour l’avant-dernier match de Premier League. Wenger-Ferguson, ça reste depuis douze ans notre duel favori du foot anglais et un Arsenal-Manchester, c’est toujours mieux qu’un Liverpool-Chelsea. Même quand il y a des 4-4 vraiment époustouflants…
L’équipe probable de MU : Van der Sar – O’Shea, Vidic, Ferdinand, Evra – Carrick, Anderson, Fletcher – C. Ronaldo, Tevez, Rooney.
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