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Stéphanie Frappart : une glissade et des brimades

Par Nicolas Kssis-Martov
4 minutes

Une appréciation erronée de Stéphanie Frappart, aux commandes de la VAR pour Rennes-Lyon, a provoqué un tollé d’indignations, pour beaucoup drapées de pur sexisme. Une séquence supplémentaire pour nourrir le feuilleton malsain de l’arbitrage. Car l’effort de transparence a l’inconvénient d’exposer encore plus ses sifflets.

Stéphanie Frappart : une glissade et des brimades

Lundi soir, dans son récap hebdomadaire, la direction de l’arbitrage a reconnu que le Rennais Anthony Rouault « aurait dû être exclu pour s’être rendu coupable d’une faute grossière et [que] l’intervention de l’assistance vidéo à l’arbitrage était attendue ». La diffusion de la vidéo de l’échange entre la cabine de visionnage et l’arbitre de champ, M. Ruddy Buquet, a enfoncé le clou. Présente derrière son écran, Stéphanie Frappart a ainsi lâché un « C’est haut, mais ça ne reste pas, ça glisse », concernant la semelle sur Khalis Merah.

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Cette analyse, qui risque malheureusement de la poursuivre longtemps, fait désormais les délices, souvent acharnés, des supporters lyonnais – et pas seulement – sur les réseaux sociaux. De quoi également alimenter le sentiment des Gones d’avoir été floués, surtout après l’expulsion, elle aussi forcément contestée, de Tyler Morton à la 76e minute, qui avait contribué à renverser un match pourtant largement gâché par l’équipe de Fonseca. Vieille rengaine après tout : l’arbitre se révèle toujours trop méchant pour ses ouailles, trop complaisant avec les autres. Rien ne change…

La coupable est trop vite trouvée

Pourtant, la Ligue 1 offrait depuis la reprise un visage plutôt encourageant sur le terrain, malgré les difficultés économiques et la crise institutionnelle. Les chiffres d’abonnés à la chaîne de la LFP, qui dépasseraient le million, pouvaient rassurer sur l’amour du peuple de France pour notre championnat. Et on attendait d’observer, à partir de ce soir, ce que valent nos clubs sur la scène européenne, avec en tête de gondole un PSG champion d’Europe. Sauf que l’arbitrage reste l’un des dossiers les plus douloureux, sur le fond comme la forme. Stéphanie Frappart s’est trompée. Même son autorité de tutelle l’a reconnu. Ce qui l’a en quelque sorte livrée en pâture à la vindicte populaire, surtout en rendant publique la séquence.

Son statut de seule femme en noir, présentée comme exemplaire (costume qu’elle a toujours refusé d’endosser d’ailleurs), souvent mis en scène par les instances du foot, l’expose à ce coup de projecteur permanent, et à ses effets pervers. Condamnée à être exceptionnelle, elle est aussi, en retour, plus facilement sacrifiable que ses acolytes masculins : ceux qui étaient à côté d’elle devant les ralentis et qui n’ont rien dit, et celui sur la pelouse qui aurait pu décider d’aller vérifier malgré tout. Tout se mélange autour de cette affaire. Les limites de plus en plus dangereuses de la VAR, qui n’a en rien soulagé le corps arbitral, au contraire. Elle n’a en outre certainement pas réduit le niveau de contestation. Le directeur technique de l’OL, Matthieu Louis-Jean, avait de la sorte lâché un significatif « Que faisait la VAR ? ». La déresponsabilisation de l’arbitre central conduit à trouver d’autres boucs émissaires. Et malgré ce cyclone, les éminences grises de l’arbitrage français l’ont nommée dès le week-end prochain au sifflet de Monaco-Metz.

La fausse solution de l’ouverture

Ce cas de figure interroge ensuite le mythe de la « transparence ». L’arbitrage se voit de plus en plus contraint à tout montrer – parfois jusque dans ses vestiaires -, tout justifier, auprès de tout le monde. Si ce procédé alimentera peut-être les débats, il ouvre aussi la fenêtre au déferlement de haine ou du harcèlement en ligne. Un rapport de force disproportionné, quand chacun se lâche derrière l’anonymat des comptes, notamment sur X, tandis que le visage de Stéphanie Frappart envahit l’espace. Le fameux « ce n’est pas parce que c’est une femme qu’on n’a pas le droit de la critiquer » devient vite le paravent d’un sexisme alimenté par l’esprit de clocher ou le sentiment d’être victime d’un complot contre son club. Aucun autre arbitre masculin n’a droit à pareil acharnement en nom propre, « bien qu’ils soient des hommes ».

Rien de rassurant pour la suite de la saison. D’autres erreurs surviendront. Des coachs hurleront (sauf quand la décision va dans leur sens, évidemment) ou menaceront le corps arbitral (bonjour Monsieur Fonseca). Les joueurs se lamenteront en boucle des arbitres qui font tellement mal à leurs petits ego. Les supporters penseront que leur club paie davantage que les autres, car « on » lui en veut. Et l’arbitrage pensera trouver la solution en rajoutant des micros, des caméras portées sur le torse et, qui sait, bientôt des drones pilotés par des IA.

Selon la FFF, Anthony Rouault aurait dû être exclu contre l’OL

Par Nicolas Kssis-Martov

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