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À Dieu Zlatan

Par Tristan Pubert

Après 24 belles années à s’être amusé sur les terrains, Zlatan Ibrahimović a officialisé la fin de sa brillante carrière à San Siro, ce dimanche soir. À 41 ans, le géant suédois ne pouvait pas aller plus loin. Le temps est donc venu de remercier et de féliciter ce monsieur pour son œuvre.

À Dieu Zlatan

« C’est le moment de venir dire au revoir au football. » À 41 balais, Zlatan Ibrahimović a officialisé, devant le public de San Siro en larmes, la fin de son immense carrière. « Je n’avais annoncé cette nouvelle à personne, même pas à ma famille. À partir de demain, je serai un homme libre et j’ouvre un nouveau chapitre de ma vie. L’adrénaline du vestiaire me manquera, c’est certain, ce sera un nouveau monde, mais je suis prêt », lâche le géant suédois, très ému lui aussi, mais qui n’oublie pas d’envoyer une punchline (sans doute pour canaliser son émotion) bien placée lorsque le parcage du Hellas se met à siffler son hommage. « Sifflez, sifflez, c’est votre meilleur moment de la saison. » Justement, cette saison, le gamin de Rosengård commençait à accuser le coup, en témoignent ses 144 minutes de jeu ainsi que ses blessures à répétition. Alors forcément, pour cette dernière journée de championnat face au Hellas – match auquel il a assisté depuis les tribunes –, les tifosi milanais étaient curieux de savoir quelle serait la suite pour leur numéro 11 préféré. Un départ, une dernière danse ou un clap de fin ? À la veille de ce match, un message est venu teaser la suite : « Good bye Zlatan », pouvait-on apercevoir sur les panneaux publicitaires de San Siro.

Ce dimanche 4 juin 2023, les supporters rossoneri le savent, c’est le moment de dire ciao à leur doyen. Avant la rencontre, la Curva Sud lui rend donc un dernier hommage avec un tifo « GodBye Zlatan », puis des chants en son honneur. Au coup de sifflet final, le moment est venu de sortir son paquet de Kleenex. Pendant que Zlatan tente de trouver les mots et de remercier le peuple milanais qui « l’a toujours couvert d’amour », Sandro Tonali fond en larmes, lui le tifoso milanais de la première heure. « C’était un moment très difficile, je l’ai vu jouer lors de son premier passage à Milan, puis lors de son deuxième passage et ensuite, j’ai eu l’honneur de jouer avec ce grand monsieur », expliquera-t-il après le jubilé. Une peine milanaise, même si l’aura de Zlatan traverse toutes les frontières. Le monde du football a dit au revoir à l’un de ses artistes, qui aura marqué plusieurs générations.

Si Mino Raiola était parmi nous, j’aurais très certainement continué à jouer, car il aurait voulu des commissions. Excuse-moi Mino, mais c’est la vérité.

Zlatan le blagueur

Une carrière XXL

De Malmö à Milan en passant par Turin, Barcelone, Paris, Manchester ou encore Los Angeles. Partout où il est passé, Ibrahimović a laissé son empreinte. Pour certains, Zlatan c’était l’Ajax, pour d’autres l’Inter, pour d’autres le Milan ou encore le PSG. Un marqueur générationnel qui n’a laissé personne indifférent. Une fantastique aventure aussi rendue possible grâce à un homme : Mino Raiola, dont le décès n’a pas laissé insensible son client devenu plus qu’un ami. « On a tout vécu et partagé ensemble, que ce soit dans le football, mais aussi en dehors. Après sa disparition, le foot n’était plus pareil pour moi. S’il était parmi nous, j’aurais très certainement continué à jouer, car il aurait voulu des commissions. Excuse-moi Mino, mais c’est la vérité », a-t-il souri face à la presse après la rencontre.

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Depuis ses débuts dans le monde professionnel en septembre 1999, l’attaquant suédois a fait de ce sport son terrain de jeu. Un terrain de jeu sur lequel il a laissé son empreinte : 573 buts en 988 matchs joués au total. Mais Zlatan, ce n’est pas uniquement des chiffres, des statistiques, c’est avant tout un personnage. Arrogant pour certains, divertissant pour d’autres, il reste avant tout un fuoriclasse. Une carrière riche marquée par des buts fantastiques dont lui seul a le secret : Anderlecht, Fiorentina, Los Angeles, Bastia, Angleterre, Italie, NAC Breda. Aux quatre coins du globe, Ibrahimović a fait parler sa classe, sa technique, son sang-froid. Un attaquant rare, complet aussi bien capable d’être impitoyable devant le but que de venir participer à la construction du jeu. Car oui, malgré son imposante carcasse, le fan du vrai Ronaldo ne s’est pas reposé sur ses lauriers. Il aurait pu être un attaquant classique, se contentant simplement de rôder dans la surface en attendant l’erreur fatidique adverse. Mais c’est mal connaître le personnage : « Quand j’étais jeune, je m’entraînais sur le terrain en bas de chez moi pour devenir fort, mais aussi spectaculaire. J’étais très vif et je n’ai jamais eu besoin de grand-chose. Juste une paire de chaussures et c’est parti. J’ai toujours voulu impressionner les autres », explique-t-il dans son autobiographie Moi, Zlatan Ibrahimović.

Quand j’étais jeune, je m’entraînais sur le terrain en bas de chez moi pour devenir fort, mais aussi spectaculaire. J’étais très vif et je n’ai jamais eu besoin de grand-chose. Juste une paire de chaussures et c’est parti. J’ai toujours voulu impressionner les autres.

Zlatan dans son autobiographie

Une carrière marquée par les trophées : 12 titres de champion national, une Supercoupe de l’UEFA et une Ligue Europa, pour un total de 32 trophées glanés en 24 années de carrière. Une armoire remplie, mais sans la fameuse Ligue des champions, que le géant scandinave n’est jamais parvenu à soulever. Un regret ? Pas vraiment : « Je n’ai jamais remporté cette Ligue des champions, mais cela ne change rien à ma grande carrière. J’ai gagné plein d’autres trophées », expliquera-t-il à Radio Deejay en décembre 2021. Une coupe aux grandes oreilles que le quadragénaire aurait pu remporter à plusieurs reprises, notamment à Barcelone. Mais la relation entre Zlatan et Pep est rapidement devenue conflictuelle, ce dernier forçant son départ après seulement une saison en Catalogne.

Joueur de classe mondiale, Ibrahimović est entré dans une autre dimension à l’été 2012, lorsqu’Adriano Galliani décide de s’en séparer (contre la volonté de l’intéressé) et de le brader avec Thiago Silva. Les deux piliers du Milan rejoignent Paris pour seulement 50 millions d’euros. Dans l’Hexagone, le natif de Malmö fait parler sa classe, martyrise les défenses adverses, se fait des ennemis (coucou Mavuba, coucou Barton) et permet surtout au PSG de franchir un cap. Avec Zlatan, les Parisiens roulent sur la Ligue 1 en remportant quatre titres de champion de France sur quatre possibles. Mais 122 matchs plus tard (club où il a le plus joué avec Milan), le plus célèbre des numéros 11 s’envole vers de nouveaux horizons. Et après deux saisons à Manchester, il s’envole pour la MLS, qui sonne comme une fin de carrière. À Los Angeles, il s’amuse, mais a encore soif de challenge.

The Last Dance

Ça tombe bien, en décembre 2019, Paolo Maldini décide de l’appeler. Le Milan est au fond du trou, en témoigne cette correction sur la pelouse de l’Atalanta 5-0. Sept ans et demi après son dernier passage à Milan, Zlatan est de retour, à 38 ans. « Quand je suis revenu, Leão, Bennacer, Hernández étaient des jeunes gamins. Je les ai aidés à devenir des boss », expliquera-t-il lors de son jubilé. Pas pour rien qu’après son second but face à la Samp (3-1), Rafael Leão est venu enlacer pour une dernière fois son collègue bientôt en retraite.

Sur le terrain et malgré une arthrose plus qu’avancée, le Suédois assure, mais c’est surtout son rôle dans le vestiaire qui est essentiel. « Il a été très important dans mon développement, il avait une exigence que je n’avais jamais connue. Par exemple, quand je lui fais la passe, s’il perd le ballon, il va dire que c’est de ma faute. Il veut que je fasse tout en vitesse, c’est toujours : “Isma ! Plus vite, plus vite, plus vite !” Il m’a énormément appris », avouera Ismaël Bennacer. Avec le doyen scandinave, les Rossoneri retrouvent de leur superbe et remportent ainsi le Scudetto au printemps 2022. L’occasion pour Ibrahimović de célébrer le dernier trophée de sa carrière de la meilleure des manières, cigare en bouche, champagne dans la main, suivi d’un discours frissonnant dans le vestiaire : « Milano non è Milan. L’Italia è Milan », suivi d’un retourné de table. Zlatan aura donc réussi son pari, ramener « son véritable amour » sur le toit du football transalpin et plus globalement au premier plan. C’est en légende, en Dieu pour certains, qu’il quitte donc San Siro. Milan ne t’oubliera pas, Zlatan. Le foot non plus.

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