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Rémy Vercoutre, le retour de l’homme assis

Par Gaspard Manet
Rémy Vercoutre, le retour de l’homme assis

Ce vendredi, l'OL reçoit Caen pour le compte de la 18e journée de Ligue 1. Un match loin d'être anodin pour Rémy Vercoutre. En effet, après onze années passées sur le banc de l'OL, voilà que le gardien revient à Gerland sous les couleurs de Caen. Et dans la peau d'un titulaire, s'il vous plaît.

En juin dernier, après onze années de bons et loyaux services (en fait, douze ans dont une année passée en prêt à Strasbourg en 2004-2005, ndlr), Rémy Vercoutre décide de tourner la page de son histoire avec l’OL. Plus qu’une page, on peut d’ailleurs parler d’un roman. Un roman savoureux dont les pages principales se sont écrites sur le banc de Gerland et de tous les stades de France. Car, oui, à Lyon, Vercoutre était remplaçant. LE remplaçant, même. Plusieurs gardiens ont gardé les bois lyonnais, et tous ont été secondés par le natif du Nord-Pas-De-Calais. De Coupet à Lopes en passant par Lloris, c’est avec lui qu’ils s’entraînaient quotidiennement. Ce vendredi soir, l’ancienne idole rhodanienne est de retour chez elle, à Lyon, mais avec le maillot de Caen sur les épaules. Floqué du n°1 de titulaire.

Un jeune au-dessus du lot

Pour Vercoutre, l’histoire commence réellement à Montpellier, où il débarque à 17 ans pour peaufiner sa formation. Dominique Deplagne, ancien entraîneur des gardiens au centre de formation du club héraultais, se rappelle très bien du jeune portier. « Il avait 17 ans à l’époque, mais c’était déjà un gros bosseur avec une super mentalité, un mec qui en voulait vraiment » , se souvient-il. Le jeune Rémy est donc tout sauf un fainéant, ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il est appelé dans le groupe pro, deux ans plus tard, à seulement 19 piges. Pour Deplagne, Vercoutre est alors à l’aube d’une belle carrière : « Pour moi, que ce soit lui ou Rudy Riou, ils avaient les qualités pour être n°1, ils étaient au-dessus de la moyenne. »

Si les deux sont talentueux, c’est tout de même Riou qui joue les premiers rôles, Vercoutre le secondant en cas de coup de dur. Mais lorsque cela arrive, le jeune Rémy ne tremble pas, comme s’en souvient Cyril Ramond, son ancien coéquipier à Montpellier : « C’était un joueur très mature pour son âge, quand Rudy s’est blessé, il a dû répondre présent, et il l’a plutôt bien fait. » Si tout le monde est unanime pour dire qu’il a les qualités pour être titulaire dans l’élite, Rémy s’engage pourtant avec l’OL en 2002. Un club où la donne est claire : il sera le remplaçant de l’indéboulonnable Greg Coupet.

Une vie de remplaçant

C’est alors que commence sa nouvelle vie, celle de doublure. Un choix de carrière, déjà, à seulement 22 ans. Car, au fond, Rémy sait très bien qu’en signant à Lyon, la suite de sa vie dans le foot sera différente. Cette voie qu’il a choisie, c’est celle du second, celui qui est là pour motiver les autres plus que pour se motiver lui-même. Selon Deplagne, ce choix de carrière est d’ailleurs un peu étrange : « Sa décision d’aller à Lyon m’a un peu surpris, je le voyais plus jouer dans un club en tant que n°1. » Si son ancien formateur le voyait dans la peau d’un titulaire en puissance, il ne faut pas imaginer que Vercoutre se soit contenté du rôle de coiffeur au sein de l’OL. Loin de là, même.

Troisième gardien de Lyon durant plusieurs années, Joan Hartock se souvient très bien de la mentalité du joueur formé à Montpellier : « Il a toujours eu une mentalité de gagnant. C’est un mec qui a toujours eu horreur de perdre, même à l’entraînement. Que ce soit dans un exercice sans enjeu ou en match, il est toujours là pour motiver ses coéquipiers. » Comme le rappelle Hartock, Vercoutre n’est pas là juste pour encaisser son salaire, son rôle ne se limite pas à celui d’un homme qui regarde les matchs de son club, assis sur un banc, sans réaction. Non, Vercoutre vit les choses, même s’il n’en est pas un acteur principal, et ça, le jeune Hartock s’en rappelle parfaitement : « Quand il était sur le banc, il avait horreur des erreurs d’arbitrage, donc il gueulait et se prenait souvent des cartons (rires). Bats essayait de le calmer de temps en temps, mais ça ne servait à rien. »

Enfin titulaire, puis blessé

Dans le fond, Vercoutre est juste un homme entier. Le garçon ne fait pas partie de ceux qui font semblant, qui s’inventent un rôle. Cyril Ramond se rappelle d’ailleurs un garçon investi dans la vie du groupe dès le plus jeune âge : « C’est quelqu’un qui a toujours aimé parler, il mettait de l’ambiance dans le groupe, il aimait bien aller vers les autres et motiver les troupes. » Ce rôle de motivateur, Vercoutre l’a toujours rempli à merveille et sans jamais se plaindre de sa condition de remplaçant. En 2012, quand Lloris décide d’aller voir comment se passe le football en Angleterre, c’est tout logiquement que Vercoutre récupère la place de titulaire. Et le mec fait plutôt bien le taf dans les bois lyonnais. Malheureusement, alors qu’il a enfin fait son trou dans le club de son cœur, c’est une blessure qui va l’éloigner des pelouses.

Tout le monde le sait, les absents ont toujours tort, et pendant ce temps-là, un certain Anthony Lopes impose sa loi dans les cages lyonnaises. Au final, même après la fin de sa convalescence, Vercoutre se retrouve de nouveau sur le banc, celui qu’il a tant connu. S’il fait part de sa frustration à son coach d’alors, Rémi Garde, le naturel reprend vite le dessus et Rémy se remet au service du groupe, même s’il ne joue plus. De toute façon, Hartock s’en souvient, Rémy a toujours été là pour les autres : « Il était là avec un rôle de grand frère, pour s’occuper un peu des jeunes. Personnellement, je m’entendais bien avec lui. Quand je suis arrivé de Martinique, il s’est pas mal occupé de moi, on a beaucoup discuté, ça m’a bien aidé. » Un homme avec un bon fond, plus préoccupé par l’intérêt général que par sa situation personnelle.

Le dernier défi

Toutefois, lorsque Caen lui propose de venir occuper le poste de titulaire, cet été, Vercoutre n’hésite pas. À ce moment-là, le portier déclare même qu’il a « besoin de changer d’air » . Un choix qui n’a pas surpris Deplagne, son formateur : « Ça ne m’étonne pas qu’il soit allé à Caen, c’est quelqu’un qui aime les défis et qui n’a pas peur des responsabilités. » Un défi, voilà ce que s’est offert Vercoutre en signant en Basse Normandie, comme une dernière possibilité de prouver qu’il a le talent nécessaire pour jouer tous les week-ends. Pour son ancien coéquipier, Cyril Ramond, cela prouve la force mentale du garçon : « Il a quand même le courage de quitter le confort d’un club comme Lyon pour s’exposer avec un promu qui va forcément jouer le maintien, ça montre que c’est un homme courageux. » Courageux, Rémy l’est probablement. Fidèle, il l’est de façon sûre. Après tout, on parle d’un homme qui a demandé au sponsor du club normand de ne pas jouer avec un maillot vert vendredi, à Gerland, par respect pour ses anciens supporters. Même si cela s’avère finalement impossible, ce n’est pas un souci, Rémy sera applaudi à Lyon. Et pour lui, l’émotion sera forcément forte, tout prés de ce banc sur lequel il s’est si souvent assis.

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